Avant, on était 9, mais Pluton nous a quittés – Pluton a toujours eu son petit caractère. Maintenant, nous voilà à 8 planètes et si l’on devait jouer à Dix petits nègres, il faudrait en éliminer certaines. Mais lesquelles ? Pas facile de plouf-ploufer quand il s’agit de détruire un système en tant que tel. Pour vous aider à choisir quelle planète annihiler via l’étoile de la mort, on a établi un classement assez objectif des planètes selon leur niveau d’intérêt.

Venus

Venus c’est la meilleure. Déjà, parce que la nuit elle brille tellement qu’on dirait une étoile. Ensuite, parce qu’elle a un nom trop cool qui fait intervenir les deux meilleures lettres de l’alphabet, le V et le S. En plus, Venus, c’était une divinité qui avait la classe. Voilà pour la sémantique. Au-delà de ça, sur Venus, il fait toujours assez chaud, genre 460 degrés, et moi j’aime bien l’été. Enfin, et surtout, Venus est trop belle, avec des couleurs un peu écrues qui ne sont pas sans rappeler un intérieur suédois. 1000 points pour Venus.

Crédits photo (Domaine Public) : NASA or Ricardo Nunes

Saturne

Attendez les mecs, la planète a des anneaux. Des ANNEAUX. TU CONNAIS UN TRUC PLUS COOL QUE DES ANNEAUX ? Ils sont constitués de particules et de glace, ce qui fait qu’on peut faire des cocktails en veux-tu en voilà. Au-delà de ça, Saturne est une géante gazeuse : géante parce qu’elle est très grande, genre neuf fois plus grande que la Terre, et gazeuse, parce qu’elle est constituée essentiellement de gaz. Enfin, on peut faire l’expérience des embruns bien sympas sur Saturne, puisque les rafales de vent peuvent y atteindre 1800 km/h. Enfin, Saturne a un satellite, Titan, qui pourrait être habitable. Tout pour plaire.

Crédits photo (Domaine Public) : NASA / JPL / Space Science Institute

Neptune

Oh la belle bleue ! Géante de glace, Neptune est grande, mais vachement moins grande que Jupiter, par exemple. On est à l’aise, mais ça reste à taille humaine. Neptune est une destination idéale pour les lunes de miel. On peut y assister à de jolies aurores et, surtout, on est bien loin des paparazzis puisque la planète n’est pas visible depuis la Terre. Bref, Neptune envoie du lourd.

Crédits photo (Domaine Public) : NASA/JPL

La Terre

Quand on y réfléchit, la Terre, c’est vraiment pas mal : il y a les forêts, les déserts, les mers, les océans, les continents, une atmosphère, plein de couleurs, c’est sympatoche. Après, c’est comme tout : nous, on est super habitués à la voir, la Terre, alors on ne remarque plus que c’est si bien. On se contente de dire « oui oui, la Terre, c’est sympa, mais bon, Venus ça a l’air mieux » sur un principe d’ailleurs l’herbe est plus verte alors qu’il y a moyen que, sur Neptune ou Venus, l’herbe soit tout simplement violette. Des cracheurs dans la soupe, voilà ce qu’on est.

Crédits photo (Domaine Public) : NASA

Jupiter

Rien que le nom de Jupiter fait flipper à cause du Dieu avec une barbe et des éclairs qui lui sert de mentor. Planète gazeuse, assez Tatooinesque, Jupiter bénéficie toute l’année d’un gros anticyclone ce qui est bien pratique pour éviter de se prendre des tempêtes de gaz. Le seul problème de Jupiter, c’est son caractère volatile : on sent bien qu’on y perdrait pied, un peu. Par contre, bon point, Jupiter aussi a des anneaux ; seul hic, ils sont ridicules par rapport à ceux de Saturne. En bref, Jupiter est un peu le Metz de ce classement : une habituée des ventres mous.

Crédits photo (Domaine Public) : NASA/JPL/USGS

Mars

À force d’en parler, on se l’est gâché, Mars. On devait y découvrir de l’eau ; las ! Elle est asséchée. On devait y découvrir de la vie ; las ! peut-être des microbes, mais pas sûr ; on devait y découvrir un resort hotel de luxe réservé à l’élite de l’univers ; las ! un champ de ruines. Non, décidément, Mars est une voisine bien terne. Elle a beau faire sa maligne en rougeoyant, ses conversations sont invariablement inintéressantes. Quand je pense qu’on aurait pu se faire des barbecues avec Saturne ou Venus, ça me donne envie de pleurer.

Crédits photo (Domaine Public) : Mars_Valles_Marineris.jpeg: NASA picture

Uranus

C’est pas que c’est nul, Uranus, non, c’est pas ça. À tout prendre, ce serait peut-être même mieux que Mars, mais je sais pas. Uranus crée une distance. Une distance qui met mal à l’aise. Tout ça est mou. Pas de chaleur interne, pas trop de mouvements atmosphériques, c’est très grand mais pas tant que ça, c’est mou, c’est mort. On ne saurait trop quoi proposer à Uranus à part éventuellement de se trouver une personnalité.

Crédits photo (Domaine Public) : NASA

Mercure

Trop fayote, là, à être proche du soleil, trop moche, avec sa couleur grise, elle tourne tout doucement sur une orbite excentrique pour faire sa maligne, aucune atmosphère, 180° toute l’année, c’est-à-dire trop chaud mais sans record, de la poussière partout qu’on dirait la Lune, Mercure est une sous-planète où l’on pourrait éventuellement installer une colonie mais est-ce qu’on a envie de faire ça ? Pas sûr.

Crédits photo (Domaine Public) : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Carnegie Institution of Washington. Edited version of Image:Mercury in color - Prockter07.jpg by Papa Lima Whiskey.

La voie lactée, c’est un peu le Niort du cosmos de toute façon.