On raconte souvent que les réalisateurs ont leur « patte » au cinéma ; David Fincher à tendance à nous plonger dans des ambiances bien glauques quand Kubrick voue un culte à la couleur rouge dans tous ses films. Xavier Dolan, lui, c’est ce réalisateur qui du haut de ses 29 ans, a déjà une filmo assez béton, suffisamment pour qu’on repère ses petits trucs et astuces cinématographiques incognito.

Le héros est un marginal

Xavier Dolan a des causes qui lui tiennent à coeur et il est super fort pour donner du symbolisme à tout ce qui est à contre-courant. Son héros est très souvent un incompris, un outsider qui veut juste prendre son envol et dire fuck à la société qui lui met des bâtons dans les roues.

L'acteur y est filmé de très très près

Le cadrage, c’est son truc à Xavier et je peux vous dire qu’il sait y faire le bonhomme. Déjà dans Mommy, le réalisateur boudait le format classique du 16:9 et optait pour ce qu’on appelle un « carré parfait » avec cette impression de vivre dans un Polaroïd mais surtout d’entrer dans l’histoire au plus près des personnages. Plus récemment, c’est dans Ma Vie avec John F. Donovan que je me suis aperçue de ce genre de plan rapproché quand j’ai réalisé à quel point Natalie Portman avait une peau de bébé juste parfaite.

Une femme portera un carré avec une frange

Que ce soit la mère, interprétée par Nathalie Baye dans Juste la fin du monde, Marie dans Les Amours Imaginaires, ou Natalie Portman dans Ma Vie avec John F. Donovan, toutes ces jolies dames font honneur aux 60s, esthétique chérie de Xavier Dolan et sa passion vintage.

Des gens dansent et/ou chantent avec un fond musical au poil

Les scènes les plus puissantes de Dolan sont souvent les plus « intimistes », tu sais, celles dont on a l’impression d’être là sans être invité mais on décide de rester quand même pour regarder parce que c’est hyper touchant. Que ce soit beau, choupi ou hyper sensuel, ça donne bien envie de libérer sa dopamine.

Il ya du "mommy issue" dans l'air

Au début du film, la maman est souvent une figure d’échec aux yeux de l’enfant qui la méprise au plus au point, et puis on se rend compte au travers d’un lien hyper fusionnel que c’est elle l’héroïne du film, et que c’est une battante qui sacrifie un paquet de truc pour son enfant.

Un morceau kitsch qui va devenir super cool

Il y a que moi qui marche la tête haute dans une rue déserte en écoutant Bang Bang de Dalida, Pass this On de The Knife ou même On Ne Change Pas de Céline Dion (parce que ça, il fallait le faire) ? Ah, bon, vous aussi c’est cool ça me rassure.

Il y a une repas de famille où ça crie, ça pleure, ça pète

C’est souvent crescendo : les parents parlent, beaucoup et trop fort, il y a un frère ou une sœur exaspéré(e), des oncles un peu lourds et le personnage principal qui encaisse, encaisse jusqu’à exploser. Ah, et ça se passe souvent dans un salon.

Une scène de bisou sous les spotlights au ralenti

Et ça donne envie d’être amoureux d’un amour incompris.

On y entend pas mal de "tabernacle"

(Rapport au fait qu’il est canadien) (rapport au fait qu’il y a beaucoup de disputes dans les films)

Le film se coupe brutalement mais symboliquement avec en fond sonore un morceau hyper puissant

Le type du film se met à s’enfuir au ralenti, deux garçons s’échange un regard qui en dit long ou encore un personnage secondaire se tourne vers la caméra avec un sourire en coin avec un morceau qui illustre trop bien la scène genre Born To Die et bim. (et toi tu chiales à tous les coups).

Les sceptiques seront confondus.