Bonjour mes petits croissants. Aujourd’hui on vous parle français, d’une part parce que si on parlait japonais vous ne comprendriez rien, et d’autre part car notre langue est belle. Comme vous le verrez, c’est la langue de la joie de vivre et du plaisir. De toute façon, l’anglais, ça sert juste à faire des mot de type « marketing » ou « commmunity manager », c’est-à-dire des trucs tellement chiants qu’à côté, même Louis la brocante ça tient éveillé. Parce qu’en France, on n’a pas une des langues avec le plus de mots du monde, mais on a des termes qui n’appartiennent qu’à nous.

Dépaysement

Le dépaysement, c’est changer de pays, c’est le sentiment bizarre quand on se sent étranger, désorienté, perdu dans quelque chose qu’on ne connaît pas… Mais ça veut pas forcément dire qu’on est triste. Autrement dit, ça englobe tout un tas de concepts décrits dans beaucoup de langues mais seul le Français a mis un mot dessus.

Avoir le mal de quelqu'un

Parce que l’amour ça fait mal, parce que l’amour c’est se faire épiler le cœur sans crème hydratante, le Français invente l’expression « avoir le mal de quelqu’un ». C’est-à-dire que quelqu’un nous manque tellement qu’on a des douleurs de type gastrique. Bah l’Anglais, lui, quand il a mal, c’est simplement parce qu’il a trop mangé de pudding. En même temps, on a pas idée d’avaler ce truc. C’est pas humain.

Crapoter

Parce que le Français fume le regard dans le vide en pensant à la fin du monde, il a inventé ce mot pour qualifier les fumeurs du dimanche qui ne prennent pas leur cancer très au sérieux et qui se contentent de prendre la fumée dans la bouche sans l’inhaler. Ce qui montre qu’en France, la cigarette c’est très répandu et que les Anglo-saxons sont trop healthy gluten-free pour la clope.

Se défenestrer

Quand il a trop le mal de quelqu’un, le Français peut décider de faire une petite Mike Brant et de se retrouver en crêpe suzette trois étages plus bas. L’Anglais, lui, devra se contenter de dire « sauter par la fenêtre », ce qui, entre-nous, est beaucoup moins classe que « défenestrer ».

Flâner

Verbe très pratique quand il s’agit de marcher dans Paris en noir et blanc avec la clope au bec, il désigne le plaisir d’errer sans but, juste pour se promener un peu et rêvasser. Les anglophones ont des mots tout proches, mais regardez-les galérer à traduire l’expression alors qu’ils pourraient plutôt passer leur temps à flâner.

Spleen

Lui il est marrant parce que l’ami Baudelaire l’a piqué à l’Anglais, sauf que chez-eux « spleen » c’est soit la rate, soit la mauvaise humeur. Donc si vous dites « I have the spleen », on vous prendra soit pour un trafiquant d’organes, soit pour un type très énervé. Or en français, le spleen c’est un mélange d’ennui très profond et de tristesse qui te donne l’impression que le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle. Grosse grosse envie de défenestration à prévoir, comme quand t’écoutes Barbara.

Yaourt

Nous ne parlons pas ici de ce délicieux dessert à base de lait, mais plutôt de quand tu chantes la macarena avec trois grammes dans le sang : « holà pinata tequila MACARENA manu chao cosa buena MACARENA ». Tu connais pas les paroles, tu fais vaguement de l’espagnol et tu chantes donc en yaourt. Voilà. On pourrait très bien dire « sing in pudding » mais non, l’Anglophone n’a aucune imagination.

N'importe quoi

Ce mot est l’incontournable de la langue française, il se case partout et fait une réponse admirable à tout et n’importe quoi. Il peut également aussi servir à qualifier la gastronomie anglaise ou les œuvres complètes de Maître Gim’s. Comme dirait Cristina « c’est un intemporel ma chériiie, un indispensable de la garde-robe du langage ». Mais les Anglo-saxons s’habillent comme des pieds, donc on est pas surpris qu’ils soient incapables d’habiller leur langue.

Ps : Nonsense et whatever s’en rapprochent mais n’ont pas cette magnifique polyvalence de notre « n’importe quoi » qu’on case partout n’importe comment.

Mitonner

Vous les sentez les odeurs du ragoût qui cuit depuis des heures dans la cocotte ? Quand on mitonne un petit plat, on prend le temps, on met du cœur dans sa cuisine, et tout ça à feu doux. C’est pas les Anglais ne savent pas cuisiner, mais leur « simmer » n’implique pas tout l’amour qu’on met dans notre petit ragoût quand on le mitonne.

Chauffer

Bien sûr que Mr Smith a un équivalent pour le fait d’augmenter la chaleur de quelque chose, mais est-ce qu’il a un verbe qui peut à la fois décrire le fait d’attiser la tension sexuelle, le fait de commencer à énerver quelqu’un, et même le fait de se motiver à faire un truc ? C’est chaud quand même.

(bonus) Jean Jacques Goldman

Bien qu’il écrive ses paroles en Français, nous ne disposons d’aucune traduction qui permette de comprendre le sens profond de son oeuvre. On doit l’avouer, certaines de ses chansons nous laissent sceptiques… (D’ailleurs, si quelqu’un possède des éclaircissements quant aux chansons de Pascal Obispo et Lara Fabian, nous sommes aussi preneurs).

Elle est t’y pas belle notre langue hein ! C’est trop poétique, j’en ai le cul à l’air !

Source : popsugar ; transparent ; fluentu ; TV5 monde