On a longtemps considéré les arbres comme des objets tout juste bons à nous servir de grand poteaux feuillus. Mais depuis quelques années, le vent tourne et on commence à percevoir un tout petit peu le fonctionnement de leurs interactions entre eux, de leurs réactions face à un corps étrangers, de leur communication… Bref il semblerait que les arbres ça cause pas mal et que ça fasse tout un tas de trucs totalement chtarbos. La preuve on a lu le super méga best seller de Peter Wohlleben La vie secrète des arbres et on vous le recommande vivement, parce qu’après ça, vous aurez sans aucun doute envie de devenir pote avec un arbre.

Les arbres sont des gros timides

Bon je vous calme tout de suite, ne vous attendez pas à ce qu’un arbre vous dise « pardon » si jamais ils vous marchent sur le pied. Tout d’abord il faut savoir qu’un arbre exposé à la lumière va s’étaler avec son houppier (les feuilles et les rameaux situés au dessus de son tronc) tant que l’espace et l’accès à la lumière le lui permet.

Ce qu’on appelle la « timidité botanique » se caractérise par l’arrêt naturel de cette progression du houppier quand les extrémités de ses branches sont trop proches de celles d’un arbre voisin. L’air de rien, les arbres ont totalement intégré un des principes fondamentaux de de la déclaration des droits de l’homme puisque la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres.

Crédits photo (CC BY 2.0) : Dag Peak

Les arbres peuvent être super potes auquel cas si l'un meurt, l'autre peut aussi se laisser mourir

Le truc le plus OUF qu’on découvre dans le livre de Peter Wohllenben c’est que les arbres ont un comportement social. Ils interragissenet entre eux et partagent leur nourriture. Un abre mourrant pourra ainsi être maintenu en vie sur une longue durée en étant fourni en énergie par ses voisins arbres. Mais tout ça est assez logique en fait ! L’arbre seul est dans la mouise. Pour maximiser ses chances de survie, il doit évoluer entouré de ses congénères (d’espèces différentes) dans une forêt qui pourra créer un environnement climatique indispensable à son épanouissement.

Ils ont un super réseau Internet

Les champignons sont un peu l’internet des arbres. Ils leur permettent de communiquer depuis leurs feuilles jusqu’aux racines, et quand les racines sont trop éloignées, les champignons prennent le relais et transmettent l’impulsion électrique aux autres racines des autres arbres. Bon alors c’est pas la 4G non plus, cette impulsion progresserait de 1 cm par minute. Globalement, avec les arbres y’a paaaaas l’feu au laaaac, on preeeeeend son temps.

Ce qui est dingo (ouais carrément, je dis « dingo ») dans cette histoire c’est le pouvoir frappadingue (ouais, je dis « frappadingue ») des champignons lui aussi méconnu. Ils ont un réseau de filaments sous la terre absolument inimaginable : une petite poignée de terre renferme des kilomètres de filaments de champi, qu’on appelle des hyphes.

Ils ont une mémoire (pour de vrai)

De nombreuses expériences prouvent en effet que les arbres sont pas totalement teubés et ont une mémoire qu’ils peuvent mettre à profit pour leur survie. Ainsi, les pommiers sont capables de compter les jours à plus de 20 degrés pour éviter de fleurir trop tôt. D’autres études ont montré qu’ils étaient en mesure de stocker l’information. Tous ces éléments tendent à prouver que les arbres seraient « intelligents » mais la question fait encore débat. Certainement parce qu’on associe ontologiquement l’intelligence à la race humaine (best race ever) et qu’on a un peu de mal à accepter l’idée que des arbres qui servent avant tout à faire des étagères IKEA et des feuilles-doubles aient des capacités cognitives similaires aux nôtres.

Voir des arbres nous fait du bien

Voir une image de foret baisserait l’activité cérébrale et aiderait dont à se sentir plus détendu, idem pour l’odeur d’où le principe de thérapie forestière destinée à diminuer le stress des citadins. On appelle ça la sylvothérapie (rien à voir avec la thérapie des Sylvain qui consiste à fuir toute personne détentrice de ce prénom), les « bains de forêts » sont de plus en plus recommandés pour la santé cardiovasculaire, diminuer le stress et demander une augmentation à son patron (je crois). Reste à savoir si tous ces bénéfices sont réellement prouvés. En tout cas, une chose est sûre, voir des arbres ne peut pas faire de mal.

Ils bénéficient d'une défense organisée

Peter Wohllenben parle ainsi de « superorgasnisme » pour caractériser la structure organisée de la forêt au même titre qu’une fourmilière. Par exemple si un animal vient becter les feuilles de l’arbre, celui-ci va recevoir une impulsion électrique, qui passera par les racines et dont les champignons « transmettront » le message aux autres arbres pour dire « hey les mecs y’a un p’tit bâtard qui me bouffe le cul, protégez vous ». Les autres arbres ainsi alertés vont pouvoir sécréter une molécule qui rendra leur feuille absolument dégueulasse et peu appréciable pour l’animal brouteur.

Même en cas de coup dur, ils tentent toujours de garder l'équilibre

Les arbres sont comme des jeunes retraités, ils adorent le soleil. Ils kiffent tellement le soleil qu’ils vont tout faire pour rester droits et orienter leur houppier vers la lumière. Toutefois, et c’est là qu’on constate à quel point ils sont fortiches, une expérience menée sur des arbres privés de lumière et maintenus en suspension (et donc sans perception de la gravité) sur un système rotatoire leur enlevant tous leurs points de repère, montre que les arbres tentent tout de même de se redresser vers le haut. On appelle ça la proprioception, c’est à dire la conscience qu’ont les arbres de leur propre corps qui leur permet naturellement de se dresser et de rester droit sans l’aide de leur environnement extérieur.

Ils émettent et perçoivent des sons, bref ils papotent quoi

Bon, à ce stade du top, ça ne doit plus vous surprendre, vous avez bien pigé que les arbres avaient une capacité de communication. Des expériences ont été menées sur des petits arbres (plus simple que de trimbaler des gros séquoias en labo) et ont enregistré un léger son de craquement. En soi, rien de bien foufou. Ce qui l’est plus c’est que ce son faisait réagir les racines des germes dont les pointes s’orientaient alors en direction du bruit.

Ils peuvent être totalement bourrés comme toi à la dernière soirée de Lulu

Bon OK non c’est faux. Enfin pas faux mais je tords un peu beaucoup la réalité pour appâter le chaland. En effet il n’existe pas de cas d’alcoolisme avéré chez les arbres. Toutefois, on qualifie de « arbres ivres » ces arbres présents notamment en Alaska et en Sibérie qui tentent de maintenir leur équilibre malgré la fonte du permafrost. Leur ancrage étant de piètre qualité, ils sont un peu tous de traviole et donnent l’impression qu’ils se sont pris une caisse.

Crédits photo (Domaine Public) : Jon Ranson, NASA Science blog

Quand ils ont trop soif, ils "poussent des cris"

Evidemment, ce ne sont pas des cris qu’on perçoit sinon ce serait assourdissant et on arrêterait de pomper les nappes phréatiques pour les laisser d’hydrater normalement. Néanmoins, ces cris existent bel et bien. Tout d’abord il faut comprendre une chose : les arbres peuvent avoir faim et tenir encore debout, mais la soif c’est comme pour nous, ça les tue. C’est pourquoi ils font de grosses réserves de flotte en hiver pour supporter les périodes de sécheresse en été. Si toutefois l’arbre a trop soif et manque d’accès à l’eau il va émettre des ultrasons qui se perçoivent par des vibrations qui circulent à l’intérieur de l’arbre.

D’ailleurs on remarque que ce sont des champions de compète pour chercher de la flotte n’importe ou n’importe comment. Leurs racines ont elles-même des radicelles qui sont des mini-racines, sorte de petits poils déployés de manières à multiplier des zones d’absorption de l’humidité.

Ils ont aussi des rides

Et c’est bien normal puisque les arbres sont des êtres vivants. Et comme tout être vivant, ils vieillissent. Or dans le cas de l’arbre il possède une écorce (comme nous la peau). Et de la même façon il semblerait que le processus de vieillissement de l’écorce soit accélérée par l’exposition aux rayons ultra-violets tout comme la peau humaine. Une simple expérience menée sur du liège a montré que la partie la plus exposée au soleil était plus dure, moins souple ce qui entraînait l’apparition de petites fissures. Je sais pas en quoi c’est un pouvoir mais bon ça devrait vous émouvoir de constater qu’ils sont aussi en quête de crème anti-âge.

Ils régulent le climat (et ils font ça gratuitement)

De la même façon que l’océan qui a des pouvoirs également insoupçonnés, les arbres et plus globalement les forêts font un super taf pour nous éviter de cramer vivants. Les forêts retiennent du CO2 et mieux que ça, ils en accumulent de plus en plus avec le temps en le stockant dans leur tronc et leurs branches ce qui en fait de magnifiques puits à carbone qui capturent ainsi 30 % de nos émissions CO2.

Ils vivent super méga vachement longtemps

C’est pas pour rien qu’on vous avait déjà parlé des arbres les plus vieux du monde.

Ils font la pluie et le beau (enfin, surtout la pluie)

On a constaté en effet en Amazonie que les arbres provoquaient la pluie. Ce phénomène s’appelle l’évapotranspiration, elle opère un transfert de l’eau des sols et donc aussi l’eau déposée sur les houppiers qui constituent la canopée, vers l’atmosphère. Hyper pratique le machin.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Salsero35

Et si la mystique des arbres ça vous parle, je ne saurai que trop vous recommander le bande-dessinée de Zep (oui oui, le papa de Titeuf, lui-même) The End, sorte de polar forestier qui fait le récit d’une fin du monde engendrée par les arbres eux-mêmes sécrétant un poison pour l’humanité. Ça vous donne envie ?

Source : Futura Sciences, Plante et Santé, Libération et ce livre démentiel que tout le monde devrait avoir sur sa table de chevet :