PES signe son grand retour parmi l'élite. Plutôt que d'énumérer les améliorations du nouvel opus, replongeons-nous dans un petit bain de nostalgie en évoquant ce qui a fait la légende de Pro Evolution Soccer, à l'époque où l'on pouvait encore se vanter de jouer au seul jeu de foot réaliste.

  1. Votre club de cœur, c'est évidemment l'Inter
    Ibrahimovic, Adriano, Recoba, Figo, Cambiasso, Stankovic, Vieira, Zanetti, Crespo, Cordoba. Voilà à quoi ressemblait l'Inter dans PES 6. Une bonne grosse équipe de brutes épaisses sorties d'une boucherie évidemment impossible à arrêter, et que tout le monde prenait. Une sorte de cheat-code autorisé, donc. Quand on y repense, c'était quand même n'importe quoi. Mais bon, lorsqu'on apprend que Seabass, le créateur de PES était un fan absolu de l'Inter, tout s'explique.
  2. Adriano est pour vous le meilleur joueur de tous les temps
    Ça vous faisait marrer de voir les défenseurs adverses s'empaler et tomber comme des moustiques en se frottant à votre cyborg brésilien. Surtout quand vous savez que deux secondes plus tard, vous allez lâcher une mine monstrueuse dans la lucarne opposée du mauvais pied malgré les deux ou trois défenseurs sur le dos. Par contre, quand vous étiez victime du monstre, vous rigoliez beaucoup moins.
  3. On vous surnomme José Mourinho
    Avec vous, un match ne dure pas 10 minutes, mais plutôt 30. Bah oui, il faut bien choisir qui aligner, à quel poste, avec quelles consignes et dans quel schéma tactique. Vous regrettez quand même cette époque où l'on pouvait tout stocker dans sa carte mémoire, et se pointer avec toutes vos compositions déjà préparées. Même si vous apportiez quand même des modifications de dernière minute.
  4. Vous maîtrisez les formations venues d'ailleurs
    Le 4-4-2 en losange, ou diamant, n'est qu'une farce à vos yeux. Chez vous, c'est l'audace qui prime. Votre Brésil évoluait en 4-2-4, voire en 3-3-4 quand vous étiez en confiance. Avec Roberto Carlos devant, évidemment. A la tête de l'Argentine, vous optiez pour le 3-4-3, histoire de faire briller Ortega et Veron. D'ailleurs, vous positionniez vos joueurs selon des règles assez particulières, en diagonale, la plupart du temps. Mais bon, le plus important, c'est la couleur des petites flèches à côté du nom des joueurs.
  5. Vous savez qui sont Milanda et Castollo
    Le mode carrière de Fifa ? Trop simple. Pour vous, seule la Ligue des Masters compte. Et c'est même là qu'on repère les vrais, ceux qui arrivent à faire quelque chose de cette équipe de branquignoles qu'on vous file au début du jeu. Vous savez d'ailleurs que Valeny est votre meilleur défenseur, que vous pouvez tenter un ou deux geste technique avec Ximenez, que Burchet est un "tout-droit" et que Castolo jouera quoi qu'il arrive parce que c'est cool d'avoir un Brésilien dans l'équipe, aussi pété soit-il. En fait, vous adorez prendre le rôle de Ladislas Lozano.
  6. Les futures perles, vous les connaissez déjà
    Vous avez toujours un avis sur les jeunes joueurs dont on parle vaguement dans la presse, et que personne n'a vu jouer, pas même vous, sauf dans votre Ligue des Masters : "Non mais tu vas voir, Anthony Vanden Borre, c'est une future star, à 21 ans il a minimum 95 partout après trois saisons au club, fais-moi confiance". Par moment vous vous plantez, mais ça fait partie des risques du métier, qu'on appelle aussi le syndrome Football Manager.
  7. Vous adorez la techno japonaise
    A l'époque, vous détestiez cette musique infâme, sans queue ni tête, qui hantait toutes vos parties de PES. Aujourd'hui, sans même comprendre pourquoi, elle vous manque. Un peu comme quand vous retournez vers cette ex, celle qui parlait hyper fort avec un accent ch'ti, mais qui vous faisait des bons petits plats. Plus généralement, PES, c'était une bande-son moisie avec des commentaires de Stéphane Guivarc'h, de Jean-Luc Arribart et même du bon vieux Olivier Deslandes, qui s'appelait Edgard Bureau selon les versions. C'était moche, et beau en même temps.
  8. Vous confondez le foot avec une partie de PES
    Devant Canal, vous vous croyez manette en main. Alors quand votre équipe se prend un pion venu de nulle part alors qu'elle domine, vous ne pouvez vous empêcher de gueuler contre Zlatan en flèche rouge. Et puis, quand un ailier déborde et centre à ras de terre, il fait évidemment un "trois fois rond". Ça devient légèrement inquiétant.
  9. Vous avez une longue histoire d'amour avec Obafemi Martins
    Ce qui ne vous empêche pas de vous interroger sur le cas du Nigérian. 17 ans en 2003, 24 piges en 2012. Surtout, des statistiques en vitesse, accélération et agilité bloquées à 99 depuis 10 ans. Du grand n'importe quoi, mais que vous appréciez dans votre équipe. Encore plus fort que la zone 51 et le triangle des Bermudes.
  10. Vous connaissiez le menu "modifier" comme votre poche
    North London, Lancashire, Bouches-du-Rhône, ça vous dit quelque chose. Comme vous êtes un vieux de la vieille, vous savez également qui sont Batustita, Wiltordu, Roberto Larcos et Claudio Polez. Mieux, vous pouvez placer un nom sur Orange008. De toute façon, si Dieu a créé un mode "modifier" aussi performant, c'est bien pour une raison. Stats des joueurs, transferts, maillots personnalisables à l'infini et même les coupes de cheveux de Djibril Cissé, tout y était pour combler le manque de pognon de Konami. D'ailleurs, vous passiez autant de temps dans l'éditeur que sur le terrain.
  11. Le "carré + croix", ça vous parle
    Pas besoin de 20 000 dribbles compliqués. Pour vous, seule la feinte de frappe avec "carré + croix" est belle. Vous vous en serviez pour tout, du face à face avec le gardien au duel anodin au milieu de terrain, pour le plaisir des yeux. Le gars d'en face avait beau le savoir, il plongeait tout le temps dedans, le con.
  12. Vos manettes n'ont plus de bouton "R1"
    En plus des boutons "carré" et "croix" plus enfoncés que les autres, c'est le "R1" qui morflait le plus. Tous les joueurs de PES ont expérimenté cet incident. Et là, il n'y aucune solution miracle, vous étiez obligés de racheter une manette Dual Shock. Parce que oui, un vrai joueur de PES ne dansait pas avec le diable et son gamepad de sous-marque. Il savait que la seule croix directionnelle acceptable, c'était celle d'une véritable manette Sony.
  13. Vous avez une bête noire
    Vous pouviez être la pire des brutes et finir toujours premiers de vos tournois entre potes. Il pouvait être la pire des chèvres et terminer régulièrement en bas de tableau. Il vous battait toujours, dans des circonstances régulièrement troublantes (18% de possession de balle, une frappe cadrée pour lui contre 34 de votre coté. Au mieux, vous accrochiez des matchs nuls contre lui. Vous étiez meilleurs que lui, vous le saviez, il le savait, mais les stats disent le contraire.
  14. Vous vous demandez si un jour, peut-être, un autre jeu arrivera à vous procurer les mêmes sensations
    En attendant, dans votre armoire, il y a toujours ces jaquettes de Kopke avec Ravanelli, de Colina, d'Henry avec Drogba, de ce buste étrange avec un faux blason anglais sponsorisé par Vittel. Et puis il y a Youtube, pour revoir la séquence d'introduction des tous premiers PES, en image de synthèse, avec ses scènes qui transpiraient le foot et la passion à plein nez. PES, en fait, c'est votre plus grosse déception amoureuse.
  15. Et vous, quels souvenirs gardez-vous de la série de Konami ?