Parfois, le cinéma, c’est une caméra et des gens qui font des trucs devant. Et parfois, le cinéma, c’est des maxi explosions de partout, des plans séquence de 15 minutes et 25 jours pour tourner une seule scène. C’est ça qui est bien, avec le cinéma ; c’est varié.

La scène de la fontaine de Trévi dans La Dolce Vità

Le plan mythique du film de Fellini où Mastroianni et Anita Ekberg se baignent dans la fontaine de Trévi était un enfer à tourner. En plein mois de mars, l’eau était gelée et Mastroianni s’est trouvé obligé de porter une tenue de plongée sous son costume, hyper engoncé, hyper mal à l’aise, hyper bourré à la vodka. Anita Ekberg se foutait de sa gueule, Fellini n’était jamais content, tout était compliqué. Le tournage a duré 10 jours.

La scène du passage du bateau dans Fitzcarraldo

Dans Fitzcarraldo, de Werner Herzog (1982), Klaus Kinski joue un illuminé dont le rêve est de bâtir un opéra en pleine forêt amazonienne. Pour ce faire, il doit acheminer du matériel d’un point à un autre en bateau et décide, pour accélérer la route, de transvaser le bateau d’un rio à un autre en le faisant passer par la terre, au-dessus d’une montagne. N’importe quel mec normal aurait utilisé une maquette pour réaliser cette scène. Non, Herzog l’a vraiment faite faire aux acteurs, qui se sont retrouvés à devoir déplacer un vrai bateau de 320 tonnes au-dessus d’une montagne, pour de vrai de vrai.

La scène de Shining avec la batte de base-ball

Allez, dîtes un chiffre : combien de fois Kubrick a-t-il fait tourner la scène aux acteurs ? 123 fois. Tout à fait. 123 fois. 123 fois, Shelley Duvall a dû jouer les hystériques et Nicholson les psychopathes. Terreur.

La course de Rey et Finn dans Star Wars VII

Comme toutes les scènes censées se passer sur la planète Jakku, celle de la course effrénée de Rey et Finn qui fuient les stormtroopers du Premier Ordre était tournée dans le désert d’Abu Dhabi. Comptez quand même un truc comme 50 degrés. En plus du sable, pas pratique pour la course. De l’avis des deux acteurs, Daisy Ridley et John Boyega, jouer la scène s’est avéré quasiment impossible.

Le plan final de Profession reporter

Dans ce plan du (génial) film d’Antonioni datant de 1975, la caméra avance, passe à travers des barreaux de fenêtre qui sont bien réels, s’aventure dehors, fait tout un tour et revient dans la chambre. Personne ne sait exactement comment Antonioni a fait. La théorie serait que les barreaux s’écartent à mesure que la caméra approche, ce qui ne se voit pas à l’image grâce à un effet de zoom.

La scène de cul de La vie d'Adèle

Tant Adèle Exarchopoulos que Léa Seydoux ont pointé les difficultés rencontrées pendant le tournage de La vie d’Adèle. La scène de sexe de 10 minutes a nécessité autant de jours de tournage, avec un Kechiche particulièrement exigeant, des prothèses sexuelles à porter, toute une équipe regardant les filles se caresser toutes nues. Sans compter qu’il s’agissait de la première scène du film à être tournée.

Toutes les scènes d'intérieur de Barry Lyndon

Pour tourner Barry Lyndon, en 1976, Stanley Kubrick souhaitait limiter les éclairages aux lumières naturelles. Les scènes à la bougie sont ainsi éclairées réellement à la bougie. C’était tellement impossible à faire avec les caméras de l’époque que Kubrick a dû emprunter du matériel à la Nasa pour réaliser son rêve, engendrant au passage la légende selon laquelle il serait le réalisateur des vraies-fausses images de l’alunissage américain en 1969.

La scène en apesanteur d'Inception

Pour cette scène où Joseph Gordon-Levitt fait du moonwalk au plafond, Nolan a dû faire installer un plateau rotatif et payer un entraînement aux acteurs pour éviter qu’ils ne se blessent. Ca a coûté une blinde et Joseph Gordon Levitt s’est quand même un peu blessé.

L'explosion du pont de La Rivière Kwai

En gros, c’est pas tant que la scène était dure à tourner, mais que si elle foirait, il n’y avait pas de film. Les équipes avaient construit le pont à grands frais et à l’échelle 1 pour le film, et il s’agissait de le détruire ; si c’était foiré, il n’y aurait pas de seconde chance. Une seule prise possible. Bingo.

La scène d'entrée de The Revenant

Alejandro Iñárritu avait prévu un plan qui, partant d’une scène de bataille, survolait la zone pour revenir directement sur un personnage éloigné filmé en gros plan, dans une mécanique d’allers-retours permanents. Sauf qu’il faisait -40 degrés et que les engrenages de la caméra ne fonctionnaient pas. Le tournage de la scène, déjà complexe en tant que tel, a dû être ajourné plusieurs fois, occasionnant une foule de retards et d’emmerdes à n’en plus finir.

Sans compter sur la scène de Rabbi Jacob où Louis de Funès danse.