Si les parents ont cette fâcheuse tendance à vouloir que les prénoms de leurs rejetons soient super originaux, force est de constater que le choix des prénoms résulte d’une mouvance plus globale, du moins dans l’Histoire. Ainsi l’analyse des prénoms donnés au Moyen Age montre que les choix étaient plus restreints contrairement à aujourd’hui, quelques prénoms suffisaient à nommer la moitié de la population. En particulier pour les hommes qui devaient assurer la continuité de la famille (à l’inverse, pour les filles on s’en foutait un peu et on pouvait les appeler n’importe comment). Quoi qu’il en soit il faut bien comprendre que la notion d’originalité onomastique au Moyen Age est totalement inexistante. On s’appelle pareil de père en fils et faut pas chercher plus loin. Le prénom est avant tout communautaire.

Jean

On peut s’accorder sur un point : le prénom jean est certainement le plus donné de l’histoire historique du monde mondial. Enfin du monde mondial de l’Europe. C’est le saint qui a baptisé le Christ alors le prénom est graaaaaave à la mode, d’autant plus qu’il est simple à décliner dans tout plein de langues européennes et c’est ainsi qu’il traverse les frontières pour devenir John, Juan, Ivan, Jan, Yoan, Giovanni… Grossomodo, le prénom Jean est porté selon les époques par 20 à 40 % de la population, il est encore le prénom le plus porté en France au début du XXe siècle.

Roland

En toute logique, avec la chanson de Roland, ce prénom devient super connu, c’est un peu le Khaleesi du XIIe siècle.

Olivier

Là encore super star de la littérature avec le personnage d’Olivier le sage, vieux pote de Roland le susnommé et chevalier de surcroît. Des spécialistes associent l’origine de son nom à l’olivier qui est le symbole de la sagesse dans la Bible. Bref les Olivier sont des gars stylés et frais selon cette popularité historique.

Lancelot

On dit merci qui ? Merci Lancelot du lac qui n’est autre que le Harry Potter de la période médiévale (à peu de choses près).

Gauvain

Oui bon bah on n’a pas dit que les prénoms médiévaux étaient tous canon. Mais comme c’est le neveu du roi Arthur, on dit rien… Bon alors pour la faire courte, vous prenez tous les personnages de la littérature arthurienne et vous aurez une idée assez précise des prénoms courants donnés au Moyen Age.

Thomas

Pour le coup, c’est en Angleterre que le prénom sévit dans le courant du XIIIe siècle en hommage à Thomas Becket qui a été canonisé en 1173 et est du coup un peu l’idole des jeunes.

Guigues

V’là un prénom qu’on n’a pas entendu depuis belle lurette. En l’occurrence il fait partie des prénoms qui s’inscrivent dans un lignage. C’est ainsi que cinq générations de familles se sont appelées ainsi en assurant la continuité du prénom. Comme ça politiquement on savait que quand on parlait des Guigues, c’était une famille de comtes à qui il fallait pas chercher des noises.

Martin

Un prénom qui doit sa célébrité à Martin de Tours, ou Martin le Miséricordieux un des plus célèbres évêques de Tours.

Aalis

On passe cette fois aux prénoms féminins mais comme on vous l’a expliqué, les prénoms féminins sont beaucoup plus variés puisque la continuité du lignage est assurée par les hommes. Donc quelque part, les prénoms de filles, on s’en cogne. Aalis est comme sa prononciation l’indique une variante d’Alice qui est une forme contractée d’Adélaïde.

Mahaut

C’est l’ancêtre de Mathilde. Le prénom vient de la langue germanique. Il est composé des mot « math » (rien à voir avec le truc avec des chiffres) qui veut dire « force » et « hild » qui veut dire « bouclier ».

Et si vous voulez en savoir plus, on vous invite à lire cet article de Slate tout à fait passionnant qui analyse les mouvements de onomastiques médiévaux et qui nous a inspiré ce top.

Source : Slate, Elle, Prénoms