Il n’est pas toujours facile de conserver sa dignité pour manger certains aliments. Déjà la bonne idée de départ ce serait d’éloigner de son alimentation les aliments galère à bouffer qui nous foutent souvent la honte. Toutefois, si tu dois faire face à une situation d’urgence (comme dîner chez des amis très riches à qui tu dois emprunter de l’argent et devant lesquels il faudrait donc faire bonne figure), nous te livrons nos astuces les plus folles pour te sortir de l’embarras.

La barbe à papa : la technique de la boule

La barbe à papa est un aliment traître (beaucoup de barbes à papa ont d’ailleurs été tondues en 45 mais ne revenons pas sur ces heures sombres de l’histoire). Son aspect solide, cotonneux, à la limite de la vapeur fait qu’elle nécessite une grande concentration pour la manger dignement. Notre conseil : faire des petites boules de barbe à papa solidifiée par le modelage des doigts et ingérer la masse compacte.

Les moules : la technique de la pince improvisée

Difficile d’éviter des répugnants « slurp » lorsqu’on s’enquit d’une casserole de moules à la crème. Pour ce faire, il convient de ne plus utiliser ses doigts pour manger mais la coque de la première moule ingérée qui servira de pinces de fortune pour manger le reste du plat.

Le crabe : la technique du "tout casser"

Le crabe est un animal fourbe qui ne se laisse pas manger facilement. Heureusement sa chair est si délicieuse qu’elle constitue une motivation suffisante pour s’acharner sur la pauvre bête décédée et bouillie. Pour bien manger le crabe, il n’existe pas vraiment de tactique, c’est pourquoi je vous recommande vivement de plutôt y aller comme un bourrin en défonçant la carapace à l’aide d’un marteau ou de l’objet contondant que vous préférez. Ça risque d’être le bordel certes mais une fois la carapace neutralisée, vous pourrez vous emparez de la chair.

Le kebab : la technique du bavoir

Le kebab, tout comme n’importe quel repas de type sandwich est souvent l’occasion d’une humiliation renouvelée. EN effet, le kebab en particulier se caractérise par le fait qu’il contient souvent plus d’aliments qu’il ne peut techniquement en recevoir. Cela suppose que les aliments tombent du kebab alors même que vous tentez de les dirigez vers votre gosier. Dans ce cas, pas de chichis, le plus simple est d’utiliser une nappe que vous calerez dans votre col afin que les aliments s’écoulent dignement sur le tissu.

Les graines de tournesol : la technique de l'écureuil

On a souvent l’air de quelqu’un de sale quand on s’empiffre de graines de tournesol. C’est normal. Dans ce cas, il faut assumer. Pour cela, on vous conseille de faire des petits bruits d’écureuils graine après graine et à la rigueur de vous disposer dans un arbre afin d’incarner au mieux le petit rongeur.

Les grenades (le fruit hein, pas l'arme de guerre) : la technique de la combinaison imperméable

Pour faire du sang au cinéma, on utilise bien souvent des grenades dont le jus est aussi sanguinolent d’une coupe menstruelle bien remplie. Afin de ne pas t’en foutre partout et donner l’impression qu’on a tué son chat, il faut vous munir d’une combinaison imperméable et si possible installer des bâche de plastique sur ton sol et tes murs.

Du boudin noir : la technique de la purée improvisée

Le boudin c’est bon, mais c’est un aliment plein de surprise. On pense que c’est comme une grosse saucisse et dès qu’on perce la peau on se retrouve avec un déversement pâteux qui ressemble à du caca. Pour des raisons esthétiques évidentes, nous vous conseillons d’écraser le boudin de façon à en faire une mixture en purée que vous pourrez par la suite mélanger avec d’autres aliments.

Les sushis : la technique des doigts (nique sa mère la tradition des baguettes)

Manger des gros sushis avec des baguettes relève du défi moral et physique. C’est pourquoi il est indispensable de dé-cul-pa-bi-li-ser le consommateur de sushis en le rassurant, oui il peut y aller avec les doigts, au diable les conventions ! On ne vit qu’une fois pardi ! Brûlons la vie par les deux bouts !

Un burger supplément fromage : la technique de l'emballage papier (variante du bavoir improvisé)

Tout comme le kebab et le sandwich, le burger est un plat compliqué à manger dignement. C’est d’ailleurs pour cette raison que les principaux consommateur de burgers ont fait depuis longtemps une croix sur l’élégance. Toutefois, histoire de ne pas perdre sa dignité trop vite, il est vivement conseillé d’enrober le burger dans un papier sulfurisé (généralement celui dans lequel il est servi) qui servira de gouttière aux aliments égarés.

L'os de la côte de bœuf : la technique de l'enfant sauvage

Technique que j’ai tout particulièrement pu expérimenter moi-même. Il s’agit en effet d’enlever ses vêtements au préalable, de se saisir de l’os et de se replier dans un coin du jardin pour rogner l’objet en position accroupie et en poussant des grognements gutturaux.

Vous voici désormais prêts à rentrer dans le grand monde.