Il y a quelques années l’affaire des affiches d’Infidèles (qui est dans les affiches de films les plus beaufs), d’Underworld 4et de Shame avait fait parler censure. Aujourd’hui c’est celle du dernier Almodovar qui est censurée sur le réseau social Instagram qui nous donne une bonne occasion de revenir sur quelques affiches censurées et remplacées dans certains lieux publics. Une bonne manière de saisir des instantanés des détails qui ne passent pas au fil des époques, comme les affiches de films différentes en fonction des pays.

La plus "cachez ce sein que je ne saurais voir" (pour l'époque): "The Outlaw" de Howard Hughes (1943)

Le film, terminé en 1941, ne put sortir qu’en 1943, en raison de ses nombreuses infractions au très rigoureux Code Hayes qui régit la censure du cinéma américain jusqu’en 1966. L’affiche ne fut pas plus épargnée, en raison du décolleté (très) plongeant de Jane Russell qui fit scandale à l’époque.

La plus "sulfureuse": "Larry Flint" de Milos Forman (1996)

Une histoire sulfureuse et une affiche scandaleuse au point que le réalisateur lui-même a demandé aux distributeurs de la retirer. Depuis, elle est devenue culte. Logique.

La plus "on ne rigole pas avec les gosses": "C'est arrivé près de chez vous" de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde (1992)

Faux documentaire ultra-violent, C’est arrivé près de chez vous a vu son affiche modifiée en raison de la tétine en bas à droite. Avec un dentier, c’est tout de suite plus acceptable, mais beaucoup moins rigolo.

La plus "loi Evin": "Gainsbourg, Vie héroïque" de Joann Sfar (2010)

Après Jacques Tati qui s’est vu confisquer sa pipe sur l’affiche de l’exposition qui lui était consacrée, et Coco Chanel qui a dû éteindre sa clope pour celle du film Coco avant Chanel, c’est au tour de Serge Gainsbourg de s’attirer les foudres de la censure avec quelques volutes de fumée. Même si la cigarette n’apparaît pas, l’affiche du film a été censurée dans le métro en vertu de la loi Evin.

La plus "attention, un bâtiment peut en cacher un autre": "Querelle" de Rainer Werner Fassbinder (1982)

En quelque sorte une jurisprudence, car depuis, les affiches doivent passer devant la Commission de Contrôle, histoire de vérifier que des phallus en brique ne se cachent pas dans le décor.

La plus "Rayon X": 'Teeth' de Mitchell Lichtenstein (2007)

Le « vagin à dents » radiographié n’a pas vraiment plu à la censure américaine. L’affiche a donc été remplacée aux Etats-Unis.

La plus "oui aux flingues, mais non à la clope": "Pulp Fiction" de Quentin Tarantino (1994)

Les armes, ok, mais la cigarette, non. Sur l’affiche française, elle a été supprimée.

La plus "illusion d'optique": "L'Empire de la Passion" de Nagisa Oshima (1978)

Après le très controversé Empire des Sens (1976), Oshima récidive avec un autre film sulfureux. Si vous voyez autre chose que le Mont Fuji en éruption… c’est normal.

La plus "naturelle mais pas tant que ça": "Les saisons du plaisir" de Jean-Pierre Mocky (1988)

Toute une histoire pour une poire et un champignon…

La plus "enfantine. Ou pas": "Les lois de l'attraction" de Roger Avary (2002)

Censurée aux États-Unis. Le kama-sutra ça ne passe pas, même avec des peluches.

La plus "y'a rien en fait là": "La belle saison" de Roger Avary (2015)

On est d’accord qu’il n’y a rien sur cette affiche de choquant ? Bah c’était pas du goût du maire de Camaret-sur-Aigues (Vaucluse) qui a fait interdire l’affiche dans sa commune parce que visiblement ça lui provoquait un genre de complexe.

La plus "ah les flingues, encore les flingues" : "Underworld 4" de Måns Mårlind (2012)

À Marseille, l’affiche passait mal parce qu’il y avait des flingues dessus, du coup elle a été enlevée des bus et tout afin de ne pas donner envie aux gens d’avoir un flingue. Pas très logique.

La plus "y'a du sperme là non ?" : "Shame" de Steve McQueen (2011)

Bon oui, c’est le titre du film écrit en sperme, mais bon, c’est un truc qui existe quand même depuis un moment maintenant, puis c’est assez utile comme substance. En Hongrie ça a visiblement gêné du coup hop, affiche interdite.

La plus "c'est de la weed" : "Je suis à vous tout de suite" de Baya Kasmi (2015)

C’est juste la petite mention en haut de l’affiche qui dit que le personnage joué par Anémone « aime le cannabis » qui pose problème, parce que même dans une fiction on ne peut pas dire ça sur une affiche.

La plus "vous comptez allaiter devant tout le monde ?" : Madres Paralelas de Pedro Almodovar (2021)

Bon c’est la dernière en date qui est déjà censurée sur Instagram, dans un contexte ou ça pose encore problème à des gens que des femmes allaitent en public, bah visiblement l’image d’un téton et d’une goutte de lait maternel ça choque.

Vous pouvez voir également les affiches de films les plus sexys, là au moins c’est clair.

Sources : Ad’ Times, Pajiba.com, Allociné.