Alors que les débats s’animent autour du projet de rendre gratuit les transports en communs parisiens, une vingtaine de villes en France a depuis longtemps franchi le pas. La preuve que le gratuit peut être un pari payant.

Compiègne

Honneur au pionnier. En 1975, le Maire de la ville, un certain Jean Legendre, devient le premier en Europe à rendre l’utilisation des transports en commun totalement gratuite. Une mesure à l’époque qui devait permettre un accès plus facile au centre-ville, notamment pour les femmes trop souvent dans l’incapacité de trouver du travail faute d’un second véhicule. 42 ans plus tard, la gratuité est toujours en place et la ville peut s’enorgueillir d’être le premier réseau de France en termes de fréquentation de ses transports en communs par habitants (90 000), avec 5 millions de trajets chaque année.

Gap

En 2005, la ville décide de rendre gratuit les transports en bus afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre. 21 bus circulent aujourd’hui sur 9 lignes qui sillonnent la ville. Seul petit hic, aux dernières nouvelles, ces navettes roulent au diesel ! Ça ne coûte pas plus cher aux habitants, mais ça a de quoi les faire tousser.

Niort

Promesse de campagne du Maire nouvellement élu, tous les bus de l’agglomération sont devenus gratuits depuis le 1er septembre 2017. Niort présente à ce jour le plus vaste réseau de transports en commun gratuit avec sept lignes urbaines, douze périurbaines et une centaine de véhicules qui sillonnent ce vaste territoire entre ville et campagne (45 communes pour 120 000 personnes). Des transports gratuits pour les habitants certes, mais pas pour les entreprises des environs qui financent le projet au travers d’une nouvelle taxe appelée « versement transport ».

Dunkerque

Depuis deux ans, la ville teste la gratuité de ses transports en commun, mais uniquement le weekend. Résultat : plus de 30 % de fréquentation supplémentaire le samedi et 80 % le dimanche. La mesure devrait si tout se passe bien être appliquée tous les jours de la semaine à partir du 1er septembre 2018. La ville deviendrait la première agglomération française de plus de 200 000 habitants à faire le choix du tout gratuit.

Levallois

Métro, RER, Transilien, lignes RATP, Autolib, la ville de Levallois ne manque pas de moyens de transports. Malgré tout, elle fait partie des communes qui ont depuis longtemps opté pour un réseau de bus gratuits. Ce dernier, appelé les Abeilles, fonctionne tous les jours de la semaine à intervalle de 20 à 40 selon que l’on se trouve en weekend ou en semaine. Et pour éviter que la RATP et la SNCF ne fassent trop la gueule, les Abeilles évitent au maximum de venir butiner dans les mêmes coins que ses concurrentes.

Porto-Vecchio

Depuis l’été 2017, la cité du sel s’est dotée de 7 navettes 100 % électriques et surtout 100 % gratuites pour les habitants. Une petite révolution qui porte le nom de « A Citadina » et qui a permis à la personne qui a suggéré ce nom via le concours organisé par la ville sur Faceboo, de remporter un an d’abonnement offert aux transports en commun de la ville… qui sont, on l’a vu, gratuits. Ils sont forts ces Corses !

Aubagne

Aubagne est une des rares agglomérations de plus de 50 000 habitants en France à proposer des transports gratuits. La mesure fonctionne depuis 2009 avec 11 lignes de bus qui desservent aujourd’hui 12 communes. En 8 ans d’exploitation, la fréquentation des transports en commun a plus que triplé et a permis de réduire de 5000 le nombre de trajets en voiture dans l’agglomération. Seul bémol, malgré la gratuité, les voyageurs font toujours autant la gueule qu’avant.

Colomiers

Si Colomiers, près de Toulouse, a été une des premières villes à expérimenter la gratuité de ses transports en commun, elle a dû faire marche arrière à l’été 2016. Ces 8 lignes n’offraient plus un service à la hauteur des besoins des habitants, obligés parfois d’attendre une heure entre chaque passage et de faire de longs détours à cause des itinéraires mal pensés du réseau. La ville, poussée par la Région en charge de la gestion des transports en commun, est donc revenue à un modèle payant, avec des fréquences de passage réduites et des trajets mieux étudiés.

Châteauroux

En 2001, les habitants de Châteauroux répondant au doux nom de Castelroussins, ne faisaient en moyenne chaque année que 21 trajets en transports en commun. Le passage à la gratuité voté à l’été suivant permit d’augmenter de 80 % leur fréquentation dès la première année… ainsi que le nombre de cas de vandalisme sur le réseau. Quant au nombre de trajets annuels par habitant, il est aujourd’hui supérieur à 60, contre 38 au niveau national.

Castres

Son petit nom ? Libellus. Le réseau de transports en commun gratuits de l’agglomération de Castres et Mazamet a été mis en place progressivement à partir d’octobre 2008. Il concerne aujourd’hui 16 communes reliées par 10 lignes de bus distinctes et a permis de changer les habitudes des 85 000 habitants, qui rechignaient jusque là à délaisser leur voiture pour profiter de la promiscuité des transports collectifs. Les temps changent.

Le gratuit, c’est la vie !

Source : wikipedia