C’est la nouvelle série événement sur My Canal et on vous promet, on vous jure, sur la vie de notre mère, ON EST TOTALEMENT EN ÉBULLITION sur cette série génialissime. Alors je sais, vous allez me dire que quand on parle d’une série coup de cœur on en fait des caisses, on est dithyrambiques, on perd tout sens commun… Oui OK, peut-être. Mais là, c’est 100 % mérité. Cette série restera sans aucun doute gravée dans les mémoires parce qu’elle raconte de manière transversale l’histoire d’une époque entre aujourd’hui et les années à venir, en mettant de côté toute forme de fantasmes futuristes. Tout ici est juste et on s’en va vous le prouver ici même.

Ça nous parle du futur mais l'air de rien

La série n’est pas sans nous rappeler Black Mirror, on y retrouve d’ailleurs Rory Kinnear qui avait du se taper une truie dans le tout premier épisode de la série d’anticipation du bon vieux temps où elle était encore britannique. Là aussi on nous parle du futur, un futur tout proche qui prend ses racines en 2019. Chaque épisode fait une accélération rapide de quelques années, juste ce qu’il faut pour nous montrer à quoi pourrait ressembler le monde de demain sans sombrer dans un récit post-apocalyptique. Au contraire, la série raconte surtout et avant tout notre époque sauf qu’elle ne repose pas sur le passé pour la justifier mais envisage plutôt le futur pour mieux l’appréhender.

Ça donne une petite idée de la tronche du Royaume-Uni post-Brexit

Ouch pour les Anglais ! La crise financière pointe inévitablement le bout de son nez. Et avec elle, son lot de galères : plus de boulot à part des jobs de merde qu’on cumule pour arriver à un salaire décent, plus de médicaments génériques, plus d’accueil des réfugiés… Bref ça sent pas bon.

...Et globalement de l'Europe dans les années à venir

C’est toute la finesse de cette série qui sait mêler l’intimité d’une fresque familiale à l’ampleur de la géopolitique extérieure sur 15 années. C’est ainsi que l’un des personnages s’éprend d’un réfugié ukrainien alors que son pays d’origine vient de devenir Russe et que Poutine a été élu président à vie et que l’homosexualité est en passe de devenir un crime et que le Royaume-Uni expulse désormais tous les demandeurs d’asile. Et spoiler alert, la France ne sort pas grandie de cette intrigue romantico-politique.

Le premier épisode nous a collé de la chair de poule au cerveau

Alors que l’ambiance est plutôt sympa quoiqu’un peu dépressive, le premier épisode se conclut sur un événement absolument dramatique qu’on a la politesse de ne pas vous dévoiler (en tout cas pas dans ce point). Mais encore une fois, on découvrira bien vite dans les épisodes suivants que les plus grands drames de l’humanité ne nous empêchent pas pour autant de continuer à vivre plus ou moins normalement.

Pour nous écœurer définitivement de la profession de coursier à vélo

Attention, on ne dira plus « coursier » mais « facilitateur de bien-être ». A ce sujet, le créateur de la série Russel T.Davies envoie clairement une pique à l’ubérisation des métiers, un mal dont on est loin de voir la fin puisque même des personnes sur-diplômées d’Oxford seront dans l’obligation de faire ces petits boulots faute de mieux…

C'est une mini série qui se torche en 6 épisodes

Quel pied cette nouvelle mouvance de mini-séries entre Chernobyl et Years and years. On peut enfin s’engager sur des fictions fouillées et documentées sans avoir à donner plusieurs mois de binge-watching de sa vie. Par ailleurs, c’est plutôt une série qu’on ne vous invite pas à binge-watcher tant elle est intense que chaque épisode mérite d’être bien digéré. Prenez votre temps. Savourez.

Pour voir que les filtres Snapchat ont encore de beaux jours devant eux

On pensait qu’on avait atteint les limites de l’entendement avec les filtres « enfant » sur Snapchat (qui est clairement la seule application qu’on utilise pour ses filtres et qu’on désinstalle juste après) mais il semble pour qu’on pourra aller beaucoup plus loin dans l’utilisation kawaï des oreilles de chien. Quant à vos smartphones, laissez tomber les gars vous êtes des vieux schnocks, l’avenir sera dans le transhumanisme (enfin, le transnumérique, et plutôt pour les riches).

Vous pourrez piocher de bonnes idées d'alternatives pour l'enterrement de vos parents

Fini l’enterrement, fini la crémation, bonjour l’aquamatorium ! Grâce à cette solution écologique on pourra désormais se faire dissoudre le corps dans une solution alcaline et boire son défunt. Miam.

C'est dramatique, mais aussi c'est drôle, bref c'est British

Ils sont bons ceux-là. Malgré la tension dramatique de la série, on parvient tout de même à se poiler de temps à autre lors de scènes ubuesques (quand Rosie découvre que son date se fait sucer par son robot domestique) qui ne manquent pas d’humour noir (le père défunt dont on découvre qu’il a nommé deux de ses fils issus de familles différentes Stephen et Steven).

Tu avais besoin d'une série positive pour te remettre de Chernobyl, Calls, Game of Thrones...

Haha. Oui bon bah d’accord, c’est pas vraiment rassurant, pas vraiment positif, ça donne pas vraiment envie de faire des enfants, et ça donne surtout pas envie de voir à quoi ressemblera l’Europe d’ici quelques années. Mais ce n’est pas non plus totalement dépressif. Parce que dans la vie, malgré les événements dramatiques qui se produisent, on continue d’avoir des histoires d’amour, de rigoler, de voir sa famille, de tenter de gagner son bout de pain. En ceci, la lucidité de la série a quelque chose de plaisant. On se sent prêt à affronter le bordel qui nous attend. Enfin, on croit.

Ah oui, et on vous a dit aussi que Emma Thompson était géniale ?