Autrefois, des carrières d’acteurs commençaient par des seconds rôles jusqu’au jour où l’on décollait ; à moins, bien sûr, qu’on ait une gueule, un truc un peu particulier qui nous abonne à des rôles de support sur un registre comique, la plupart du temps. Aujourd’hui, les seconds rôles disparaissent, mais il existe encore une foule d’acteurs et d’actrices dont on serait bien incapable de dire le nom si on les reconnaissait dans la rue.

Feodor Atkine

Le mec est tout le temps au second plan. Il a joué, dans le désordre, dans Dans la cour, La French, World War Z, Talons Aiguilles, Le beau mariage, Les Sous-Doués, Comment réussir quand on est con et pleurnichard, entre autres dizaines de films. Et c’est bien la première fois que j’apprends son nom. On mourra moins bête.

Dominique Zardi

Tête de truand par essence, le type a été dans tout ce que le cinéma français comportait de productions d’envergure pendant 30 ans, jusqu’à sa mort, en 2009 ; entre autres : Le Journal d’une femme de chambre, La cité de l’indicible peur, Fantômas, Les Gendarmes, La Métamorphose des cloportes, Paris brûle-t-il ?, Que la bête meure, Le boucher, Les misérables, Vidocq, Poulet au vinaigre… Il faut dire qu’il avait une tête super zardi.

Paul Crauchet

La Piscine, Dernier domicile connu, La gloire de mon père, Le château de ma mère, Les herbes folles, Le cercle rouge, L’Armée des ombres, Les aventuriers… Crauchet était dans tout ce que le cinéma français a produit de meilleur entre 1960 et 2010. Puis il est mort, en 2012. Dommage. Il est inoubliable dans son rôle de doux-dingue dans Dernier domicile connu.

Robert Dalban

En majordome stylé faisant semblant d’être anglais, il a marqué les mémoires grâce aux Tontons flingueurs. Mais le type était de toute la production ciné de ces années-là, aussitôt qu’il était question de n’importe quoi ou de porte-flingues. Impossible que vous ne l’ayez jamais vu.

Gérard Hernandez

Tu le confonds avec Michel Vuillermoz et Lionel Abelanski. Si désormais, il est surtout connu pour Scènes de ménage, Gilbert Hernandez a joué dans Coup de torchon, Coup de tête, Liberté, Égalité, Choucroute, La Dilettante ou encore Un crime au paradis. Sans que l’on sache son nom pour autant.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Julienmorvan

Anne Alvaro

Second rôle chez Blier, second rôle chez Jaoui-Bacri, chez Lvosky et chez Amalric. Coucou Anne.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : DeuxPlusQuatre

Philippe Laudenbach

Dans Mon oncle d’Amérique, La Loi de la jungle, Comme des frères, Des Hommes et des dieux, La Guerre est déclarée, Tangy, La Bostella ou encore Vivement dimanche. Le mec est de toutes les générations et continue de tourner régulièrement, à 81 ans (il en fait 15 de moins). Mais il reste anonyme.

Philippe du Janerand

Il ne fait pas bon s’appeler Philippe pour se faire un nom. Malgré des rôles récurrents dans Les Choristes, Molière, Fafan la Tulipe, et même dans les Taxi, du Janerand continue simplement d’être reconnaissable à cause de ses grains de beauté et de sa drôle de tronche, sans que personne ne soit capable de le désigner autrement que par « mais si tu sais, l’acteur… »

Frédéric Pierrot

Le type a l’air très sympa, mais ça ne suffit pas pour faire les premiers rôles. Médecin dans La Guerre est déclarée, apparu dans Les Revenants, des films de Ken Loach, Populaire ou Jeune et Jolie, d’Ozon, il demeure le mec qui a l’air sympa, mais ça ne suffit pas pour se rappeler de son nom.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Georges Biard

Olivier Rabourdin

Un acteur qu’on voit tout le temps : dans Grace de Monaco, Gaz de France, chez Desplechin… Mais rien n’y fait pour son patronyme, même si celui-ci est plutôt rigolo et ressemble à un ragondin.

Crédits photo : voyagesansretour

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