Qui ose encore chanter les louanges de cette grosse bouse télévisuelle ? Topito ? Peut-être. Reste qu’après avoir dessaoulé, j’ai dû me confronter à la réalité : cette série s’essouffle encore plus rapidement que moi après trois étages sans escalier. Et dans les deux cas, c’est plutôt triste à voir.

Du confinement, des histoires d'amour compliquées, du clash, on est juste dans une version bidon de Secret Story

Non mais faut le dire. On alterne entre des moments extrêmement badass où nos braqueurs fragiles mitraillent la gueule de la police, faciès contracté, mâchoire serrée et des instants de grosses niaiseries sentimentales à deux balles où le personnage est confronté à sa condition de truand torturé par son histoire d’amour vouée à l’échec. Le ratio badasserie – trucsàleauderose est totalement déséquilibré. Totalement.

On tente quand même de faire passer un braquage à des fins totalement égoïstes pour un acte révolutionnaire et héroïque

Appréhender cette série en y voyant un symbole contestataire face au capitaliste dévorant de notre société, c’est se fourrer son gros orteil puant dans l’œil. Les mecs sont des produits du capitalisme, seulement capables d’être heureux en amassant toujours plus de fric, comme si la poursuite du bonheur ne pouvait être menée qu’en étant blindé. Parce que, certes, les mecs impriment des kilomètres de billets de banque sans voler aux péquenauds directement. Mais d’abord, cette thune va probablement alimenter des circuits illégaux de blanchiment d’argent et ça c’est pas bien. Et puis ensuite, les gars braquent la Fabrication Nationale de la Monnaie dans le but de se barrer avec leurs millions bien loin et de mener une vie de gros riches. Zéro altruisme. À aucun moment. Paye ta morale à deux balles.

Il n'y a pas de constance dans l'attitude des personnages qui sont globalement de grosses girouettes sans personnalité

En fait, c’est très simple. Outre El Profesor qui mène la barque avec médiocrité (parce qu’en même temps, il tombe amoureux de l’inspectrice en chef, un gros fragile) et Berlin le pervers chelou, les autres ne sont que des pions dont le seul intérêt est d’exploiter leurs faiblesses (amoureuses, familiales… etc) pour créer des rebondissements qui auraient pu être spectaculaires s’ils n’avaient pas cruellement manqué de réalisme.

La vieille combinaison rouge là, c'est pas possible ...

Vraiment aucune dégaine. Puis ça doit fouetter la dedans.

Les facilités scénaristiques sont exceptionnellement nombreuses, j'en ai chialé

L’abus d’ellipses est absolument aberrant, clairement les mecs ont torché le scénario en dix minutes et à chaque micro-faille dans l’intrigue, BIM une ellipse. On en parle du carnage final ou pas ? Allez hop, on vous distrait avec autre chose et on torche le bail en 10 minutes. Pour éviter tout spoil, je ne m’aventurerai pas à donner davantage de détails mais perso, j’ai pleuré des larmes de sang tellement j’ai été déçue par cette fin de saison qui sentait la défaite très fort.

Les mecs sont censés ne pas se connaître et ne pas se lier pendant la préparation du braquage, on se fout de qui ?

Rappelez-vous que ces trouducs portent des noms de ville pour préserver leur anonymat et accessoirement éviter une intimité trop grande. Par ailleurs, l’une des premières choses que leur gourou à deux balles (El Profesor) exige de leur part, c’est de ne pas nouer de relations trop fortes. Et qu’est-ce qu’ils font cette tripotée de blaireaux en rut ? Ils copulent, ils se mettent des caisses tous ensemble et deviennent potos, c’est un vrai bordel. Mais bref, même le postulat de base n’est pas respecté puisque Denver et Moscou sont père et fils (mais ça, El-Profesor, il balek complet parce qu’on a besoin de tragédie plus tard et de faire crever le daron pour un peu plus de pathos.) Ça y est mon urticaire recommence.

El Profesor se tape une meuf dont il est sciemment en train de détruire l'existence

Donc El Profesor, à la base, il est tout gentil, il fait ça pour son petit papou qui a clamsé pendant un braquage -ouin, ouin-. Sauf que dans son super projet, il a quand même prévu de ruiner la vie de Raquel bien salement à base de destruction de réputation, de coucheries pas hyper professionnelles et de manipulations bien crasses. Puis, il a bien choisi sa cible : femme battue, mère célibataire qui vit chez sa vieille qui a un début d’Alzheimer assez prononcé (exploité de manière complètement superficielle pendant deux épisodes, mdr passons)… Bref, chez moi, on appelle ça un énorme crevard. En l’occurrence, un crevard idéaliste complètement niais qui n’est même pas foutu de calmer ses hormones.

On en parle de la réappropriation et de l'avilissement grotesque de l'hymne révolutionnaire italien "Bella Ciao" ?

Donc « Bella Ciao », initialement, c’est un chant révolutionnaire célébrant le combat mené par les résistants anti-fascistes pendant la seconde guerre mondiale. Mais depuis quelques mois, « c’est la chanson de la casa de papeeeeeeeeeeeel » selon ta nièce de 15 ans en pleine ébullition hormonale. Et ça, ça fait mal. Surtout si l’on prend en considération le point n°2

Les personnages sont complètement imbitables, sans exception

Quand la narratrice de la série (Tokyo, Miss Relou) te fout de l’urticaire, ce n’est jamais bon signe. Franchement, entre Rio, le petit toutou de l’autre chieuse, El Profesor qui n’est jamais à son bureau, tout le temps en train de chiner Raquel, l’inspectrice de police la plus pétée d’Espagne (la meuf balance des éléments d’enquête essentiels au premier pécore qu’elle croise dans le PMU du coin) et le figurant trop con là qui NE sait pas descendre les escaliers ce gros bouffon, on ne sait pas où donner de la tête. Peut-être que la meilleure chose à faire, c’est de la taper contre quelque chose de dur, un mur par exemple.

C'est leeeeeeent, j'ai eu le temps de faire plusieurs siestes pendant les derniers épisodes sans perdre le fil de l'intrigue

D’ailleurs le simple fait d’en parler encore me fait piquer du nez. Je sens que jm’endorsdq iovf…. Zzzzzzz.

Et vous savez ce qui va se passer si la saison 3 sort ? Et bah je vais bien la mater. Du début à la fin. Sans respect, aucun.