Belmondo d’abord, puis Bébel, c’était un mythe, que dis-je une légende, que dis-je un monstre. Icône presque à lui tout seul du cinéma français des années 70, pseudo grand rival médiatique d’Alain « il-vous-en-prie » Delon, il incarnera pour nous pour toujours une certaine idée des films du dimanche soir sur TF1. Portant le blouson de cuir comme personne, grande gueule à la main leste, un phrasé distinctif d’entre tous, une belle gueule reine du box office dans les années 60 et 70. Donc, une palme d’honneur en 2011 incontestablement méritée. En cinquante ans de carrière (même si son amour pour les bichons et Rolland Garros en aura gâché une partie), il a attiré dans les salles près de 130 millions de spectateurs. Au point d’être même l’acteur préféré de Jackie Chan, ce qui lui faisait une belle jambe. Retour sur la carrière du « magnifique » Belmondo avec ses 10 meilleurs films, ou presque, qu’il a bien fallu classer.

"A bout de souffle" de Jean-Luc Godard (1959)

Le film emblématique de la « nouvelle vague », souvent cité, plus rarement vu. Et pourtant, sieur Belmondo y joue un merveilleux amoureux transi et traqué. Il y avait donc un grand acteur avant le cascadeur. « Si vous n’aimez pas la mer, si vous n’aimez pas la montagne, si vous n’aimez pas la ville, allez-vous faire foutre !»

"Un Singe en hiver" d' Henri Verneuil (1962)

Un extraordinaire duo d’alcooliques avec Jean Gabin à qui le jeune Belmondo tient tête. Vous n’aviez jamais encore entendu parler de la Chine avec une telle poésie de comptoir. Pour un final en feu d’artifice. Et un joli Nuit de Chine, Nuit câliiiiine. La collaboration Verneuil-Belmondo est en marche.

"L'Homme de Rio" de Philippe de Broca (1964)

Un film course poursuite où il réalisera ses premières cascades d’ampleur. Les amateurs de Tintin retrouvent pas mal d’éléments de l’Oreille cassée. Bébel s’en fout, il court.

"Le Doulos" de Jean-Pierre Melville (1962)

Un polar noir à la française avec chapeaux et impers de rigueur. Souvent cité comme une référence par Tarentino himself.

"Léon Morin, prêtre" de Jean-Pierre Melville (1961)

Belmondo en jeune premier qui intrigue les femmes laissées seules pendant l’occupation. Une vraie métaphore « bébélienne »: Il y a les hommes, et il y a Belmondo.

"Pierrot le Fou" de Jean-Luc Godard (1965)

Vous n’avez peut-être pas vu le film, mais vous avez déjà sûrement vu le visage de Belmondo peinturluré en bleu. Belmondo qui fuit par amour sous les couleurs du sud. Un film d’abord interdit aux moins de dix-huit ans pour « anarchisme intellectuel et moral », rien que ça.

"Le Professionnel" de Georges Lautner (1981)

Belmondo devient tranquillement Bébel dans un rôle à la Jack Bauer à la française. Jean-Paul commence à distribuer les taloches par paquet de douze et ça plaît au public français qui le suit en masse.

"Le Magnifique" de Philippe de Broca (1973)

Belmondo en beau gosse agent secret que ne renierait pas Jean Dujardin. Il crève l’écran.

"Itinéraire d'un enfant gâté" de Claude Lelouch (1988)

Le rôle qui lui vaudra un César qu’il n’ira pas chercher. Avec evidemment la fameuse scène avec Anconina

"Borsalino" de Jacques Deray (1970)

Belmondo-Delon, enfin. La rivalité est en marche. Une bonne séance de bourre-pifs que tout le monde attendait, mais surtout un grand film noir sur la pègre marseillaise.

Et aussi, « Peur sur la ville », « Le Cerveau »… mais il fallait bien choisir. Tu peux aussi revoir les meilleures répliques du grand Jean-Paul Belmondo. So long, Jean-Paul.