Parfois on lance un film sans trop savoir dans quoi on s’embarque et on se retrouve pris dans une histoire particulièrement étrange, comme avec les films inclassables tellement ils oscillent entre des genres différents (de façon plus ou moins maitrisée). Aujourd’hui on vous propose une petite liste de films qui vous feront probablement vous demander à plusieurs reprises ce que vous êtes en train de regarder tant ils sont… Originaux. On vous prévient, y’a pas que des pépites.

Sorry to bother you - Boots Riley

Sorte de comédie et de satire, ce film montre l’histoire d’un jeune homme qui trouve un emploi de télémarketeur alors qu’autour de lui un révolte sociale se prépare. Difficile de ne pas spoiler le film en voulant en dire plus, je vais donc me contenter de vous dire que la dernière partie de l’histoire n’est proche d’absolument rien que vous ayez déjà vu, et ça marche plutôt bien.

Swiss Army Man - Les Daniels

Avant d’éclater aux yeux du monde entier avec Everything, Everywhere, All at once, les Daniels avaient fait Swiss Army Man. L’histoire d’un type qui se retrouve échoué sur une ile déserte et qui trouve le cadavre d’un autre homme. Il réalise peu à peu que le cadavre lui permet de subvenir au moindre de ses besoins, comme trouver de l’eau potable ou se déplacer en jet-ski. C’est pour le coup très particulier, mais beaucoup plus profond qu’il n’y parait.

Mother! - Darren Aronofsky

La femme d’un auteur à succès tente de prendre soin de son mari et de sa maison tout en faisant face à plusieurs intrusions et évènements marquants dans son quotidien. Un film qui glisse doucement vers l’angoisse sans qu’on réalise bien tout ce qui se passe à la première vision. Sans parler du fait qu’il y a l’une des scènes les plus stressantes à la fin du film extrêmement bien maitrisée qui laisse la place à pas mal d’interprétation (mais qui laisse également un immense bordel dans notre tête).

Splice - Vincenzo Natali

Deux scientifiques créent « par erreur » un genre de clone humain qui n’est pas vraiment humain et qui grandit assez vite. Au fur et à mesure l’un des deux scientifiques commence à élever la créature comme sa propre fille jusqu’à ce que ça parte sévèrement en cacahuète (mais vraiment très très sévèrement). La deuxième partie du film (dont une scène en particulier) suffit à elle seule pour vous faire dire cinq ou six fois « mais c’est quoi ce bordel ». Un film particulier, c’est le cas de le dire.

Eraser Head - David Lynch

Si David Lynch a habitué les spectateurs à regarder des oeuvres conceptuelles au cours de sa carrière, on ne peut pas vraiment dire que Eraserhead soit un film « classique ». C’est l’histoire d’un homme qui commence à fuir son quotidien pour s’enfoncer doucement dans un univers fantasmé et dérangé, et franchement vaut mieux être conscient de ce qu’on va regarder avant de le lancer, parce que c’est quand même vraiment très chelou.

La piel que habito - Pedro Almodovar

Dans le genre « film dérangeant » La piel que habito est un foutu coup de maitre, parce que dérangeant il l’est énormément. Au départ ça parle d’un chirurgien esthétique qui tente de fabriquer une peau de synthèse pour aider les victimes de brulures. Sauf qu’il garde une femme captive chez lui et fait ses opérations sur elle pour parfaire son invention. Et là, il y a un gros twist qui arrive au milieu du film et que je vais bien me garder de vous spoiler, mais on va tout simplement dire que ça casse le crâne comme un lendemain de soirée trop arrosée.

On vous conseille aussi Les yeux sans visage, adapté du même roman qui ne manquera pas non plus de vous plonger dans un malaise profond.

Tusk - Kevin Smith

Un homme qui enregistre des podcasts sur des gens « particuliers » se retrouve à interviewer un homme qui a été sauvé de la noyade par un morse. Sauf que l’homme en question a mis un somnifère dans son thé et qu’il compte le garder prisonnier chez lui pour le transformer en morse. Vous avez bien lu, j’ai pas fait de faute. Si le film se range dans la catégorie « comédie horrifique » il est surtout très très chelou, bien loin de ce à quoi nous a habité Kevin Smith (Clerks, Jay et Silent Bob, Mallrats).

The Lighthouse - Robert Eggers

Tout l’intérêt de The Lighthouse réside plus ou moins dans sa découverte, je ne vais donc pas trop en dire. C’est l’histoire de deux hommes qui doivent garder un phare pendant plusieurs semaines et d’une tension qui va peu à peu s’établir entre eux deux. Entre thriller psychologique, plongée dans la folie, fable sur la solitude et rêverie hallucinée, le film réserve son lot de « mais c’est quoi encore ça » qui sortiront de votre bouche.

Human Centipede - Tom Six

J’imagine que ce n’est plus vraiment la peine de vous expliquer en quoi consiste ce film tant il est devenu célèbre avec les années. Sans surprise, un scénario qui parle d’un scientifique fou qui veut coudre des gens ensemble en les reliant de la bouche à l’anus pour en faire un mille-patte géant ça réserve forcément son lot de moments WTF qui font un peu bondir de son siège.

Dans la peau de John Malkovich - Spike Jonze

Sorte de film d’auteur expérimental à mi chemin entre drame et comédie, Dans la peau de John Malkovich est un délire dans lequel on entre ou on n’entre pas, mais quel que soit la façon dont on appréhende le film il est quand même bourré de moments particuliers et de passages loufoques. On peut quand même lui reconnaitre une originalité assez particulière. En revanche il n’est pas impossible que vous voyiez la tête de John Malkovich partout pendant plusieurs mois après l’avoir vu.

Lamb - Valdimar Jóhannsson

Un couple isolé d’éleveurs de moutons en Islande qui a perdu un enfant voit sa vie basculer lorsque l’une de leurs bêtes accouche d’une créature mi-mouton mi-humaine. Un drame particulièrement étrange jusqu’à sa conclusion tout aussi bordélique et dérangeante, dans tout ce qu’un film avec une gamine mouton qui se tient debout et ne parle pas peut avoir de bordélique et dérangeant. C’est-à-dire beaucoup de choses.

Rubber - Quentin Dupieux

Et on termine par (probablement) le film le plus étrange de Quentin Dupieux, celui d’un pneu doté de pouvoirs psychiques qui tue des gens tout en roulant à travers les États-Unis, le tout visionné par un public sur une estrade dans le désert. Assez de particularités pour dire « c’est quoi ce bordel » tout du long, mais finalement un road movie sur un tueur en série vraiment très original.

Et sinon je vous conseille d’aller voir les films qu’on ne comprend pas mais qu’on aime bien, parce qu’il faut parfois accepter qu’on est un peu nuls tout en passant un bon moment.