Mondialisés, globalisés, on tend à voir l’Amérique partout. L’Amérique nous aurait bouffé, sucé jusqu’à la moelle, nous aurait imposé ses coutumes, ses produits et ses rites en détruisant les nôtres. Sauf que les Etats-Unis sont une terre d’émigration et de mélange culturel et que nombre de produits et rites considérés aujourd’hui comme typiquement américains ont en réalité une origine européenne ou sud-américaine. En fait, les mecs récupèrent des trucs et les revendent à leur compte. C’est malin.

Halloween

Le truc passe pour la fête la plus typiquement américaine du monde, avec peut-être Thanksgiving parce qu’en France, Thanksgiving on n’a toujours pas bien compris ce que c’était. Sauf qu’en fait Halloween est à l’origine une fête païenne issue des îles anglo-celtes. Le nom Halloween vient d’une contraction de All Hallow-Even qui, en ancien anglais, se traduirait par « la veillée de la Toussaint ». Pour les Celtes, Halloween servait plus ou moins de nouvel an. La fête était célébrée en Irlande, en Ecosse ou au Pays de Galle. La fête a été introduite sur le continent nord américain suite à l’arrivée massive d’Irlandais aux Etats-Unis après la grande famine des années 1840. A partir des années 1920, la fête devient super populaire et les navets qui servaient de décorations grimées en Jack o’Lantern sont remplacées par des citrouilles.

Les jeans

On sait bien que c’est Levi Strauss (pas Claude, hein) qui a inventé les jeans dans les années 1860 en Californie pour fournir aux mineurs et aux travailleurs des pantalons solides pour le travail. Levi Strauss était venu de Bavière en 1847 et a fabriqué son modèle à partir d’étoffes achetées à une compagnie anglaise. Bref, les jeans sont bien nés sur le territoire américains, mais ont été créés par un Allemand à partir de tissu anglais. Un beau melting pot.

Les cowboys

L’image du cowboy avec son lasso est intrinsèquement liée à la représentation moderne du far west. Sauf que les vaqueros, ces garçons de ferme qui gardaient les vaches avec leur chapeau contre le soleil, leur lasso et leur cheval sont vieux comme le monde. C’est en Espagne que l’on trouve les premiers modèles du genre, qui ont ensuite émigré vers les grandes plaines du Mexique ou d’Argentine. Cette organisation de l’élevage a, du Mexique, gagné le Texas, puis tout l’Ouest des Etats-Unis.

Le hot dog

Plus américain que le hot dog, tu meurs. Sauf qu’en fait le petit sandwich est originaire d’Allemagne. Ce sont les bouchers allemands immigrés aux Etats-Unis qui ont développé sur le sol américain l’usage du petit pain avec sa saucisse de Francfort à l’intérieur. Et sa version moderne, avec le ketchup et les petits oignons, a été inventée par Nathan Handwerker, un immigrant polonais venu à Coney Island pour fonder un petit stand.

L'American Pie

Au-delà du fait que les Grecs et les Romains consommaient déjà des tartes salées dans l’Antiquité, la tarte sucrée façon tourte et refermée sur le dessus apparaît dans des livres de cuisine anglais du XVII° siècle. Dans le même temps, des tartes aux pommes non recouvertes voient le jour dès 1589. Du coup, les Américains ont juste hérité d’une recette qui existait probablement déjà un peu partout et y ont adjoint l’adjectif « American » en prévision d’un film à venir.

Le Kit Kat

Roi des snacks des années 80 assez rapidement concurrencé par plein d’autres marques, le Kit Kat ne peut qu’être américain compte tenu de son caractère mondialisé, pas vrai ? Sauf qu’en réalité le Kit Kat a été inventé en Angleterre, à York, dans les années 1930, avant d’être vendu à Londres. En 1937, la barre chocolatée prend le nom de Kit Kat et commence à s’exporter vers le reste du monde à partir des années 1970. Dans la foulée, Nestlé (une marque suisse) rachète la marque et déplace la production vers le Japon pour rogner sur les coûts. Rien d’américain, donc.

Le beurre de cacahuètes

Peanut Butter. Beurre de cacahuètes. Incompréhension. Le truc le plus populaire chez les Américains ne prend pas en Europe où, globalement, tout le monde trouve ça dégueulasse. Sans doute un biais culturel. Bizarre, dans ce cas, parce que les premiers à avoir fabriqué du beurre de cacahuètes sont les Incas. Ok, les Incas vivaient sur le sol américain, mais pas sûr qu’on puisse vraiment comparer la société américaine à celle des Incas. Quant à sa version manufacturée, on la doit à Marcellus Edson qui, en 1884, a fabriqué une première pâte de cacahuètes au Canada. C’est par la suite que le procédé a été repris et amélioré par des chimistes américains, la version finale du produit étant inventée par Joseph Rosefield en 1922.

La Budweiser

La bière la plus populaire et la plus dégueulasse des Etats-Unis est tchèque. Elle a commencé à s’importer aux Etats-Unis en 1871. Du coup, des Américains se sont dit qu’il y avait un marché et ont créé une marque concurrente du même nom dès 1876. Si la version américaine de la Bud est bien née à Saint-Louis, elle est en fait une copie conforme d’un savoir-faire européen.

Le hamburger

Le nom « hamburger » vient de Hambourg (il fait partie des mots dérivés d’un nom de ville). Le sandwich est donc bien né en Bavière, où il était fabriqué avec deux pains de forme ronde avec de la viande hachée et des crudités. Ce sont les immigrés allemands qui ont importé la recette sur le territoire américain au milieu du XIX°. Au départ, le mot « hamburger » désignait surtout le steak, avant d’englober tout le plat. Et si vous êtes fans absolus de ce met, on a sélectionné pour vous les meilleurs accessoires burger.

Johnny Hallyday

On pense souvent que Johnny Hallyday est un Aaméricain qui a fait sa carrière en France, comme Joe Dassin. Non, je sais bien qu’on ne le pense pas du tout et que tout le monde sait qu’il est Français d’origine belge et s’appelle Jean-Philippe Smet. Mais ça n’a pas toujours été le cas.

L’Amérique, je veux la voir et je l’aurai.

Sources : Huffington Post, Wikipédia