La langue de pute, ou « homo linguaputae », est un être humain mi-commère mi-bâtard, qui se réunit en groupe afin de faire le plein de potins et de critiques. On le reconnaît à ses cris caractéristiques : « non mais vas-y raconte », « oh mais tu sais pas ? », « oh le con ». Si vous vous reconnaissez dans les points suivants, peut-être faites-vous partie de cette espèce particulière bien distincte de l’être-humain lambda.

NDLR : Ce n’est pas parce que le mot « pute » est féminin, qu’il ne concerne ici que les femmes. Non, en matière de langue de puterie, les sexes y sont tous représentés à égalité.

Tu juges

Tout. Tout le temps. Même ce pauvre Édouard, qui dans le fond ne t’a rien fait, mais tu sais très bien ce qu’Alice t’a dit à son sujet. De toute façon, tu ne pouvais pas le sentir. Rien que sa tête te donnait de l’urticaire.

Ta passion, c'est la critique

Le moindre événement passe au crible de ta langue aiguisée. Tu n’hésiteras pas non plus à partager ton avis éclairé sur l’incompétence de tes collègues ou sur la géopolitique du partage territorial des fesses de Bernard ou Bianca comme si tu étais la Russie au conseil de sécurité de l’ONU.

Tu organises des réunions au sommet pour te tenir au courant des dernières nouvelles en mode G20 de Langues de Pute

Et par « nouvelles » on entend « potins ». Car tu sais que le savoir, c’est le pouvoir, alors tu te tiens informé de toutes les dernières coucheries, tromperies, coups bâtards, tout ce qui pourra te permettre d’alimenter tes discussions putassières. (Et puis en vrai, savoir qui a couché avec qui est très pratique pour repérer ta prochaine relation sexuelle et éviter les IST.)

Tu ponctues tes discours putassiers de punchlines bien senties

« Son nouveau copain / sa nouvelle copine ? il/elle est comme une gastro : à chier et à vomir en même temps ». Voilà c’est gratuit, c’est méchant, c’est cadeau, à utiliser sans précaution pour tailler les gens. De rien.

Tu sais tout, sur tout le monde

L’œil de Sauron, c’est toi. Big Brother, c’est toi. Sous l’URSS, nulle doute que tu aurais été un agent de la stasi. Tu es également réputé pour tes capacités d’espionnage qui te permettent de collecter même les informations les plus secrètes. Oui, c’est un don, et ton entourage a intérêt à garder sa culotte bien en place s’il ne veut pas se retrouver au centre des discussions.

Tu fais attention à tout ce que tu entends

On raconte que si l’on dit trois fois dame blanche devant un miroir, elle apparaît. Toi, il suffit de dire une fois « non mais tu sais pas ce que j’ai appris » pour que tu apparaisses mystérieusement en criant : « Allez, vas-y dis-moi tout j’ai les oreilles grandes ouvertes ».

Quand tu n'aimes pas quelqu'un, il ne trouve jamais grâce à tes yeux

Tu pourrais même créer ta série « 13 raisons pourquoi je ne t’aime pas ». Avantage : tu n’es pas hypocrite. Tu clames ta haine haut et fort, et tu n’as pas peur que cela se sache. Désavantage : tu te fait maraver quand le quelqu’un en question apprend que tu as balancé des horreurs vérités sur sa vie en 13 épisodes sur netflix.

Tu peux repérer les échanges putassiers à plusieurs kilomètres de distance

Le sens de la langue de puterie est chez toi inné, au point qu’il te suffit d’un coup d’œil pour repérer un échange putassier. Quand tu vois le regard de la médisance, tu sais que c’est le moment d’intervenir (ou d’écouter discrètement). C’est ton septième sens, le sixième étant ton don d’omniscience dont nous faisions état au point 6.

Tu utilises un vocabulaire bien spécifique

Alors que le mot les plus dits au monde sont « oui » et « non », les tiens sont « vas-y raconte » et « faut que je te dise ». Le correcteur automatique de ton portable a d’ailleurs la fâcheuse habitude de remplacer « ex » par « bâtard » ou « salope ».

Tu es prêt à tout pour avoir un bon potin

Et tout est bon pour parvenir à tes fins, l’alcool, le pot de vin, les crêpes, un bon coup d’AK47 dans la gueule… Il y a parfois des personne résistantes, mais tu as les moyens de les faire parler. Tu t’es peut-être déjà retrouvé dans la rubrique faits divers « Il refuse de lui dire avec qui a couché avec Aurélie, il se fait poignarder ».

On t'a déjà traité de langue de pute

Tu as répondu : « Je sais. Mais merci, c’est gentil » et c’était le plus beau compliment qu’on pouvait te faire.

Voilà, tu es une langue de pute. Sinon, bravo, tu es quelqu’un de bien. Mais en fait les gens bien, c’est chiant.