Depuis la préhistoire, l’homme a fabriqué des sextoys et a cherché plus ou moins à le cacher selon le niveau d’inquisition des autorités morales de l’époque. Il faut savoir que le mot « godemichet », utilisé en France quoiqu’un peu vieillot, vient sans doute de l’expression « Gaude mihi » – entendez « fais moi plez » – en latin médiéval. Ce n’est qu’au début des années 30 qu’on a commencé à parler de gode. Avant ça, on n’en parlait sans doute pas trop.

Le premier godemichet date de 28.000 avant JC

C’est en Allemagne (pas forcément le pays le plus immédiatement associé à l’érotisme, mais bon) qu’on a découvert ce qui s’apparente au plus vieux godemichet du monde : dans la grotte de Hohle Fels, cet objet en pierre lisse d’une vingtaine de centimètres en forme de phallus a en effet été daté de 28.000 ans avant notre ère. Si l’on ne peut assurer avec certitude que ce bout de pierre avait une vocation autre que représentative, son caractère fortement poli semble témoigner en ce sens d’après la plupart des scientifiques.

Les Grecs et les asiatiques anciens, adeptes de l'olisbos

L’olisbos ou « phallus en cuir » est un objet très courant en Asie mineure et en Grèce antique. Les premier spécimens du genre apparaissent dès 3000 ans avant notre ère et se déclinent ensuite en ivoire, en bois ou donc en cuir. Ces godes avant-gardistes étaient probablement confiés par les guerriers à leurs femmes en gage de fidélité lorsqu’ils partaient combattre. La pratique gagnera le Japon au début du Moyen-âge.

La légende de Cléopâtre et du vibromasseur

On raconte que Cléopâtre aurait inventé le vibromasseur en faisant remplir un papyrus fermé d’abeilles pour que leur bourdonnement lui apporte du plaisir. Evidemment, il est à peu près impossible de vérifier cette info croustillante qui refait surface régulièrement dans les articles abordant le sujet, mais le fait qu’elle soit ainsi relayée est de toute façon symptomatique de l’intérêt porté à Cléopâtre et à son prétendu appétit sexuel. Et montre aussi qu’en matière de sexualité, il est toujours de bon ton de se référer à des glorieux aînés.

Les boules de Geisha apparaissent au VI° siècle

L’histoire des boules de Geisha est évidemment discutée et on ne peut avec certitude dater leur origine. En revanche, on sait que vers 500 après JC, les Japonais utilisaient des boules Ben Wa (en général une seule boule placée dans le vagin) à des fins médicales : il s’agissait de muscler le périnée pour conserver une vigueur sexuelle plus importante toute sa vie. Les premières heures de leur usage récréatif sont en revanche plus floues : il est possible qu’elles aient été utilisées à la fois comme sextoy et comme objet médical dès cette époque. Les premières boules de Geisha étaient généralement fabriquées en jade.

En Europe au Moyen-âge, retour aux bonnes vieilles méthodes

Si l’on n’aura jamais terminé de redorer le blason écorné du Moyen-âge (mais non, les gens n’étaient pas tous sales à manger du pain noir en pendant des cochons), reste que le poids de la religion en Europe occidentale y était quand même assez fort et que l’Eglise ne considérait certes pas les sextoys comme des objets recommandables. Pour autant, faute de grives on mangeait des merles : les recueils de pénitences mentionnent en effet l’utilisation par des femmes de légumes et de bouts de bois pour se donner du plaisir.

Le cockring, un vieux truc qui a beaucoup évolué

En Chine ancienne, certains hommes plaçaient autour de leur pénis des paupières de chèvres trouées et laissaient les cils toujours attachés pour créer des sensations aux femmes pendant la pénétration. Et puis, peu à peu, la pratique s’est industrialisée, avec la fabrication d’anneaux en jade incrustés de bijoux dont l’enfilage permettait d’augmenter la pression sanguine dans le sexe. Par ailleurs, les premiers piercings au pénis sont, eux, à mettre au crédit du prince Albert, mari de la reine Victoria et dont les problèmes d’érection faisaient marrer tout le royaume. C’est du moins ce que raconte la légende.

A partir du XVIII° siècle, les premières vaginettes font leur apparition

Ce sont les marins européens qui emportaient avec eux des « femmes du voyage », c’est-à-dire des sortes de manchons en caoutchouc dans lesquels ils pouvaient faire leur petite affaire à la cool.

Les premiers vibros à vapeur datent du XIX°

A noter que la légende tenace selon laquelle ces vibromasseurs étaient fabriqués par les médecins pour traiter l’hystérie n’est qu’en partie vraie. En réalité, dès le départ, il y avait une ambiguïté sur l’usage de la chose. Le tout premier vibro est à mettre au crédit de George Taylor.

1892 : le premier plug anal

Bon, du moins le premier plug anal présenté tel quel parce que les sextoys pouvaient tout à fait servir de plugs anaux. Il s’agissait au départ d’un remède contre les hémorroïdes visant à dilater le rectum. Les plugs se sont vendus ainsi par pelletées jusqu’en 1938, quand une commission américaine s’est penchée sur la question et a jugé que la pub était mensongère : le truc n’agissait pas sur les hémorroïdes du tout.

Les vibros mécaniques du début du siècle

Et pour ceux qui n’aimaient pas les vibrations, il y’avait toujours des solutions plus mécaniques. On appréciera à la fois la discrétion de l’objet et surtout son nom « Happy home ».

Inutile d’évoquer tout ce qui se fait aujourd’hui.