« Wahou, tu trouves pas que l’acteur, là, qui fait le tueur, et bah il a trop une tête de tueur et on dirait qu’il l’est vraiment ? »

« Si. Et tu sais pourquoi ? Parce qu’il a fait 25 ans de prison pour meurtre. Et ouais. »

La prison, c’est l’Actors Studio du pauvre.

Gianni Russo

Vous vous souvenez de Carlo, le mari de Connie, dans Le Parrain ? Non content de taper sur la fille du boss, ce salaud se rendait aussi responsable de la mort de Sonny – de quoi hypothéquer sérieusement ses chances de survie. Ce qui est marrant, c’est que ce rôle de Carlo était le premier de la carrière d’acteur de Gianni Russo qui, jusqu’alors, était un mafieux. Aux côtés de Frank Costello, il servait d’homme de main. Russo a également tenu un resto à Las Vegas et buté un mec dans ledit resto au cours d’une rixe. A la cool.

The Godfather - Carlo Rizzi & Vito Corleone

Danny Trejo

Le mec a une gueule de caïd et c’est sans doute parce que c’était un semi-caïd. Enfant des rues de Los Angeles, Trejo a passé son adolescence à commettre des larcins, à se piquer et à vendre de la drogue. Condamné à 11 ans de prison pour trafic de drogue et cambriolage, il sort en 1972 et participe à un programme de réhabilitation pour d’anciens drogués. C’est comme ça qu’il rencontre un cocaïnomane du ciné qui le fait entrer sur un tournage comme figurant. Puis pierre qui roule, tout ça, tout ça.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Flickr user Jadefyr

Mark Wahlberg

Mark Wahlberg, qui a grandi à Dorchester, était un ado délinquant. Envoyé en prison pour vol avec violence, il en sort à 16 ans et commence à faire du rap. C’est comme ça qu’il se fait connaître et devient mannequin pour Calvin Klein. Finalement, c’est Paul Thomas Anderson qui lui permet de percer au ciné avec son rôle de wannabe acteur porno dans Boogie Nights. Gros chemin parcouru.

Crédits photo (Domaine Public) : U.S. Marine Corps photo by Kathy Reesey

Charles Dutton

Connu notamment pour ses rôles dans Alien 3, Les Sopranos ou La leçon de piano, Charles Dutton était une petite frappe quand il était ado. Boxeur amateur, il s’est retrouvé à tuer un mec lors d’une baston quand il avait 17 ans et a été condamné à 7 ans de prison pour meurtre. Et c’est en prison qu’il a découvert sa passion pour le théâtre : ayant été condamné à 6 jours d’isolement, il a par hasard pris un livre dans la bibliothèque de la prison pour s’occuper et celui-ci était un bouquin de théâtre. Il a repris ses études en prison et monté une troupe de théâtre ; et peu à peu, il s’est réhabilité.

Crédits photo (CC BY-SA 2.0) : John Mathew Smith & www.celebrity-photos.com from Laurel Maryland, USA

Rory Calhoun

Issu d’une famille instable, Rory Calhoun a fini par devenir un très gros acteur de l’âge d’or hollywoodien, ainsi qu’un scénariste et un producteur reconnu. Mais avant ça, il s’était retrouvé en centre de détention pour mineurs après avoir volé un flingue – et s’en était évadé. Puis, à 17 ans, après avoir fugué, il s’est mis à cambrioler des bijouteries et à voler des bagnoles et jusqu’à être envoyé pour 3 ans en prison. A 21 ans, libéré sur parole, il a commencé à faire un peu de figuration, avant de rencontrer David O. Selznic et de truster les premiers rôles dans Comment épouser un millionnaire et La rivière sans retour.

Crédits photo (Domaine Public) : movie studio

Edward Bunker

Auteur de romans policiers, scénariste et acteur, Edward Bunker a passé son enfance dans des centres de redressements pour mineurs, alternant condamnations, évasions, condamnations, délits et à nouveau évasions. Il y rencontre d’ailleurs Dany Trejo. Souvent conseiller technique sur les tournages, il a également joué des rôles de brigand à partir des années 1970. Bunker est mort en 2005.

Crédits photo (Domaine Public) : California Department of Corrections

Tim Allen

Condamné à 2 ans et demi de prison pour trafic de drogue en 1978, Tim Allen, à sa sortie, se lance dans une carrière d’humoriste qui lui permet de devenir célèbre en trustant le rôle titre de la série Papa bricole aux Etats-Unis. Dès 1994, il décroche des rôles au ciné et prête sa voix à des personnages très célèbres, dont Buzz l’éclair. Il a même son étoile sur le Walk of Fame.

Crédits photo (CC BY-SA 2.0) : MingleMediaTVNetwork

José Giovanni

Gros dossier : ancien du milieu impliqué dans l’assassinat des frères Peugeot, proche, pendant la guerre, des milieux collaborationnistes et notamment de la Gestapo française, José Giovanni est condamné à mort à la Libération puis gracié. En prison, il écrit ses premiers romans noirs – notamment Le trou – qui abordent les conditions carcérales et militent contre la peine de mort. Repéré par Nimier et Camus, il est publié chez Gallimard et, enfin sorti de prison, il entame des collaborations avec des cinéastes connus – Enrico, Sautet – en tant que scénariste et sous un nouveau nom. Il ne sera rattrapé par son passé que dans les années 2000. A noter qu’il a également fait des apparitions en tant qu’acteurs dans plusieurs films dont Symphonie pour un massacre de Jacques Deray.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : François Alquier

Felicia Pearson

Connue pour son rôle dans The Wire, Felicia Pearson, dont les deux parents étaient toxicomanes, a grandi dans un foyer d’accueil à Baltimore. A 14 ans, elle a été condamnée pour meurtre au second degré d’une gamine à 16 ans de prison. La mort de son protecteur a marqué la fin de la récré. A sa sortie de prison, Pearson a décidé de se ranger et a fini par décrocher le rôle de Felicia dans The Wire, rôle qui lui a également permis de bien vendre son autobiographie et de se mettre à l’abri.

Samy Naceri

Dans les années 80, Samy Naceri a été condamné à plusieurs reprises pour coups et blessures. Finalement, il sera repéré par Olivier Dahan qui lui donne son premier rôle en 1994 avant de devenir une star grâce à Luc Besson en 1998. Et là où on aurait pu croire à la belle histoire, et bah on ne croit pas à la belle histoire parce que Naceri ira de violences en condamnations, s’éloignant toujours plus du ciné à partir de là et allant jusqu’à faire un morceau de rap qui donne envie de pleurer.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Georges Biard

Rôle de composition.