Aujourd’hui, le roi Charles III traverse la Manche (la mer, pas son pull) pour venir passer 3 jours en France (48h à Paris et 24h à Bordeaux). Comme vous vous en doutez sûrement, on organise pas la venue d’un roi et d’une reine comme on organiserait un week-end entre potes : il y a des règles, et elles sont aussi strictes que chiantes.

Pour le roi

Pas de casse-tête pour l'hébergement

Le protocole respecte la tradition vieille de plus d’un siècle : il séjournera à l’ambassade du Royaume-Uni, rue du Faubourg-Saint-Honoré (juste à côté de l’Elysée). Pas d’inquiétude, il ne sera pas à l’étroit, c’est un vrai petit palais, agrandi encore au 19e et au 20e siècle. Twanquillou billou, comme on dit chez nos voisins british.

Le casse-tête du fameux plan de table

Ce soir, ce bon vieux Charles dinera en toute simplicité à Versailles, entouré de quelque 150 convives. Mais qui est invité à ce diner d’État ? La liste des convives est « établie d’un commun accord » entre la France et le Royaume-Uni. Dans le détail, c’est d’abord le pays qui reçoit qui soumet une liste à l’Angleterre. Généralement, on y trouve des membres du gouvernement, le secrétaire de l’Académie française, des personnes clés des milieux économiques et culturels ou des acteurs des relations franco-britannique. Chacun d’entre eux est présenté au roi au début du diner. Si tout va bien, ils devraient avoir commencé à attaquer leurs entrées d’ici demain aprem, du coup.

On ne décide pas du menu à la va vite

Vous voyez dans quel stress vous vous mettez quand vous devez cuisiner un repas pour rencontrer votre belle-famille ? Bah on imagine que c’est un peu la même réflexion quand on doit nourrir un roi et une reine. Le menu est sélectionné par E. Macron et Brigitte, autant pour les mets que pour le vin. Des choix qu’ils soumettent au protocole britannique et qui est validé ou non par le pays.

On ne rentre pas tous en même temps dans le château de Versailles

Honneur aux… Hommes. Ouais. Bon en réalité, ce n’est pas une question de sexe si E. Macron et Charles III entreront avant leurs épouses respectives, mais simplement parce que les premiers à entrer doivent être les deux chefs d’État.

Pour nous autres

Remplacez les courbettes par un "to bow"

Si vous avez été présenté au roi ou à la reine, inutile de les saluer d’un baisemain, d’un genou au sol, d’une poignée de main ou de n’importe quelle autre signe ostentatoire d’un trop plein de politesse. Le roi préférera toujours un « to bow », c’est-à-dire : un sourire avec une légère inclinaison de la tête vers l’avant. Easy peasy.

Ne l'appelez ni "majesté" ni "votre altesse"

Eh oui : ce qui est d’usage outre-manche ne l’est pas toujours de l’autre côté de l’Eurostar ! Si les anglais ont l’habitude de dire « Your Majesty », en France, le protocole indique qu’il faut simplement utiliser « Sir » pour le roi, ou « Madame » pour la reine. Vous n’utiliserez « votre majesté » que si vous parlez d’eux dans une phrase, mais jamais pour s’adresser directement à eux. D’ailleurs, on laisse « votre majesté » au singulier pour parler du couple royal. Quand on parle d’un roi ou d’une reine, on n’utilise JAMAIS le terme « altesse royale ».

Don't touch

Il est formellement interdit de toucher le roi ! Que vous soyez un citoyen, ou même un président ! On se souvient d’ailleurs de l’impair commis par Chirac en 2004, lorsqu’il avait touché le bras de la reine ! (C’est faux, personne ne s’en souvient car c’est pas non plus un problème qui nous touche de ouf, hein.)

En réalité, cette interdiction remonte à une tradition ancestrale : avant, on pensait que les monarques étaient choisis par Dieu, et étaient ainsi considérés comme sa représentation sur Terre. Pour cette raison, ils étaient intouchables par nous autres, pauvres mortels.

Si vous êtes invité à la grande table du roi, ne vous adressez pas à n'importe quel voisin

Lors de ces diners d’État, tout le monde est sur une longue table. L’usage est de parler à votre voisin de droite pendant l’entrée, et à celui de gauche pendant le plat de résistance. Ultra pratique pour mener à bien une conversation.

Do you want me to go back to England ? It’s that what you want ?