La Coupe du monde, ce n’est pas seulement un événement sportif. C’est aussi et surtout une communion amicale, l’occasion de se retrouver pour boire des verres, se coucher tard à mesure que les jours rallongent dans la douceur du soir, le moment où tout un pays s’unit pour supporter arbitrairement une équipe et faire la fête. C’est très cool. Sauf si on le fait avec de mauvaises personnes.

Le binational

Profil type : Père français, mère australienne. Quoi qu’il arrive, il sera content. Il serait même un peu plus pour l’Australie pour pouvoir marquer sa différence avec vous. Il est comme ça : il a désespéramment besoin de rappeler à tout le monde qu’il est un peu des deux bords. Il utilise le mot « richesse » pour définir ce statut.

Sa phrase : « Non mais si l’Australie perd, je serai pour la France, ensuite ! »

L'amoureux du beau jeu

Profil type : Le patriotisme, il s’en fout. Le nationalisme, il trouve ça vulgaire. Non, lui, il aime le foot, le vrai et tant pis si la France ne gagne pas, ce qui l’intéresse, c’est de voir de la créativité sur le terrain. Du coup, il exprime une émotion égale devant un joli contrôle que devant un but adverse. Il est insupportable de placidité.

Sa phrase : « Allez le foot ! »

Le révolté

Profil type : Déjà que le foot, c’est du business qui n’a plus rien à voir avec l’idée originelle, mais si en plus on se met à proférer des insultes semi-racistes pour déconner à l’encontre des Australiens, des Danois et des Péruviens, c’est trop. Il est RÉVOLTÉ de voir ce que la liesse populaire fait à ses amis et il trouve intolérable qu’on se permette de tels écarts, fussent-ils privés et complètement ironiques.

Sa phrase : « Non mais vous vous êtes vus ? Quelle honte ! »

Le touriste

Profil type : Il a vu de la bière fraîche et il est entré. Lui a prévu de passer une soirée normale avec le foot en fond comme dans certaines autres soirées il y a de la musique. Il parle de tout, sauf du match qu’il ne regarde pas du tout. Il passe son temps à raconter des trucs qui, sans être inintéressants, ne sont pas adaptés à la situation. C’est pénible, mais on n’ose rien lui dire parce que déjà, il est venu alors qu’il se fout du foot.

Sa phrase type : « C’est bientôt fini, le match ? »

Le politique

Le profil type : Il a un sourire permanent et essaie de faire semblant qu’il est investi. Dès lors, il met en scène son rôle de supporter. Oh non ! Oh oui ! Tout est faux et donne envie de s’intéresser au cricket.

Sa phrase : « Si l’on ne gagne pas cette fois-ci, nous gagnerons la prochaine fois, j’en suis convaincu ! »

Le bourré

Profil type : Il était venu voir le foot, mais l’attrait de l’alcool l’a emporté. Dès la 20ème minute, il s’est mis à chanceler et à roter, il s’est mis à pleurer parce qu’il y avait hors-jeu, il s’est mis à faire des blagues incompréhensibles sur les noms des joueurs. Il ne se souvient jamais du score. Il ne se souvient pas de quelle équipe est qui. Il ne suit plus rien. Il est ivre.

Sa phrase : « Quelqu’un (burrp) veut une bii— pardon, une bière ? Y’a combien, là ? (burp) »

Le sentimental

Profil type : Une boule d’émotions en puissance. Si jamais la France perd, la soirée sera gâchée. Il pleurera, seul, dans un coin. Plus de raison de vivre, match de poule ou pas match de poule. Il s’effondrera, plus rien n’aura de sens. Et d’ailleurs, Christine, en 4ème, l’avait quitté injustement.

Sa phrase : « Je vais me flinguer, maintenant. »

L'Américain

Profil type : Américain, il est là pour « comprendre la culture française » mais n’a aucune envie de comprendre la culture française. Ce qu’il veut, lui, c’est dire en permanence que le superbowl, c’est quand même vachement mieux.

Sa phrase : « Le superbowl, c’est quand même vachement mieux » (avec un accent américain de con).

Le pessimiste

Profil type : De toute façon, la France est un pays qui perd. C’est dans l’ADN du pays, c’est comme ça. Tu vas voir qu’on va perdre et tout le toutim. De toute façon, en France, on aime pas ceux qui gagnent, pas comme aux Etats-Unis où ils ont la culture de la victoire. On va perdre, il le sent gros comme une maison. Il file tellement de mauvaises ondes qu’on finit par perdre.

Sa phrase : « Je te l’avais dit ! »

Le supporter de dingue

Profil type : Il arrive avec un maillot vintage, des couleurs bleu blanc rouge partout sur le corps, une perruque et dès l’hymne, il commence à sauter en hurlant « qui ne saute pas n’est pas français ». Terreur du voisinage : il t’oblige à t’attifer comme lui parce que sinon, tu n’es pas un vrai supporter. Y compris en poules. Y compris si on perd.

Sa phrase : « QUI NE SAUTE PAS N’EST PAS FRANCAIS HEY ! QUI NE SAUTE PAS N’EST PAS FRANCAIS HEY ! » (ad lib)

Mieux vaut être seul que mal accompagné. Bon match à tous.