Chaque vacances c’est la même. Entre dormir 5 heures par nuit, supporter le petit Killian hyperactif qui mange ses chaussures, laver le pipi de Dorothée 6 ans, réconforter le petit Clément pré-ado à l’acné injuste qui vient de se prendre encore un râteau, ou tenter de presser Emma qui met 2 heures à se maquiller alors qu’on part sur une activité piscine, la vie d’animateur est parsemée d’embûches. Mais même si on est payé une misère, on en redemande chaque année, car on en tire des avantages non négligeables.

On devient une bête de l'exploitation dès 17 ans

Contrat d’engagement éducatif. Grâce à ce torchon, on peut être payé légalement 21€27 pour une journée de 19h non-stop de travail (5h de sommeil c’est bien assez). Et n’espérez pas vous économiser pendant la semaine, on a 24h de repos pour 7 jours de travail, c’est qui est largement suffisant. Du coup on apprend à rester debout et fort malgré la fatigue. Par suite, tout autre job nous paraîtra super cool au niveau des horaires.

On peut être et faire ce que l'on souhaite

Les seules fois où on se déguise en femme, c’est au lendemain de soirées trop arrosées, et dans l’animation. Où peut-on incarner une princesse, un gorille, ou les deux à la fois, sans être redirigé vers un hôpital psychiatrique ? Si on a envie de jouer un personnage, de faire un jeu, on peut créer ce qu’on veut. La seule limite, c’est l’imagination. Ça fait rêver, non ?

On devient un pro de l'organisation

Quand il s’agit de préparer un jeu, de ranger le dortoir dégueulasse des garçons, ou de gérer sa table au déjeuner, on se met à devenir une personne autoritaire et douce à la fois.

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On est payé pour faire plein d'activités fun

Quand on est gosse, on se dit: « Animateur c’est a-bu-sé, ils sont payés pour faire les mêmes choses que nous ». Quand on grandit, on se dit qu’on avait raison et c’est hyper cool. Par contre on a pas le droit de faire sa fiotte à l’accrobranche, ou de se chier sur des skis. On se doit d’être un exemple.

On contribue à l'évolution des jeunes

Au bout d’un moment, on peut constater leurs améliorations au sein d’une même colo, ou les voir se former sur des années si on est fidèle au poste. On peut transmettre nos valeurs à ces petits cerveaux innocents toujours à l’écoute. Donc si on se sent un peu seul à aimer manger des bébés chats au petit-déjeuner, il nous suffit de leur apprendre que c’est super bon. Un peu d’ouverture merde.

On apprend à faire plein de crasses à ses collègues

Le retournement de chambre, l’eau chaude éteinte pendant la douche, la farine et les œufs dans les cheveux, un réveil avec un haut parleur, ou encore par les joies du marqueur sur le visage, on peut en faire des choses avec peu de matériel. C’est ainsi que l’animateur travaille son imagination.

On passe pour quelqu'un de stylé auprès des enfants

On gagne à tous les jeux de société, on est plus fort et plus rapide que les enfants à n’importe quel sport. Eh oui mon petit Jean-Jacques (il y a toujours un gamin avec un nom de vieux), tu as beau être l’intello de ta classe de CM2, tu te prendras toujours une peignée au puissance 4. Alors on passe pour un Dieu.

On apprend à contrôler ses pulsions meurtrières.

Entre foutre le bordel, ne pas écouter, taper ses copains, manger salement, le petit Cyprien, 9 ans, est un connard et a été fini à la pisse. On a juste envie de le baffer. Mais on ne fait rien car c’est interdit et que cet enfant est un peu débile. Alors on devient un modèle de zénitude, on apprend à éduquer autrement, à responsabiliser Cyprien. C’est beau l’animation.

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Parce que c'est quand même très marrant de se foutre de la gueule des enfants

Entre celui qui sort pied nus, celui qui parle la nuit, celui qui ne sait pas manger, celui qui met ses vêtements à l’envers, celui qui est toujours punit pour rien, celui qui pleure quand il perd, on obtient un panel de profils tous aussi drôles les uns que les autres. Ils sont cons quand même les enfants.

Parce qu'on a toujours des amoureux(ses)

Il y a toujours un enfant qui est amoureux de nous. Alors on a le droit à de mignons petits mots, de jolis dessins et à une demande de slow pour la boum. Et voir le sourire de la petite Lucie lorsqu’on danse avec elle, ça n’a pas de prix. On y verse même une larme à l’œil.

On attend avec impatience le 5e

Le repas de minuit. Quand les gosses sont couchés, et qu’on se retrouve avec l’équipe pour dévorer un cinquième repas. Ça peut être les restes du déjeuner, ou des plats plus cools concoctés par le cuisinier sympa, comme du pain perdu, des crêpes, une tartiflette, ou un sauté de bœuf sur son coulis de framboises + Nutella.

On devient un excellent parent avant même d'avoir rencontré sa moitié

Et oui, parce qu’à force de s’occuper et d’éduquer les monstres des autres, on se forme un bagage pédagogique solide, qui servira dans l’éducation de nos terreurs. Ce sera alors à nous de passer le flambeau, le cœur gros.

Alors ça donne envie de passer son BAFA et de devenir animateur non ?