Vous savez ce que c’est quand on est un fin gourmet qui se respecte on doit connaître les aliments et plein d’autres trucs chiants comme la saisonnalité des fruits et des légumes ou la durée de cuisson du riz basmati. Parce qu’aimer la nourriture ne revient pas qu’à la manger au même titre qu’aimer ses enfants ne revient pas qu’à les engueuler, des fois faut un peu leur parler aussi. Du coup, afin de vous rapprocher un peu plus de la bouffe de manière générale, je voulais vous proposer de découvrir les aliments qui tiennent leur noms de vraies personnes de la vraie vie véritable.

Le Carpaccio

Ces petites tranches de viandes de bœuf crues assaisonnées de citron, d’huile et de parmesan, doivent leur nom à Vittore Carpaccio, peintre italien dont cela reste la plus grande œuvre. Faut dire que tout part d’une coupure de gaz : ne pouvant pas faire cuire une bonne viande qui allait se perdre, il a décidé de la bouffer crue. Pas con le mec, il a rajouté deux trois bricoles pour que ça passe mieux et que ça porte son nom, parce que sinon la paternité du plat de bœuf cru revient à Grugru, homme des cavernes respecté pour sa pudeur et craint par de nombreux dentistes. On est passé à rien de pouvoir commander un Grugru au resto.

Les oeufs Bénédicte

Ces œufs pochés, généralement accompagnés de bacon, de sauce hollandaise et d’un muffin tiennent leur nom de Lemuel Benedict, un type qui, bourré, avait commandé du bacon grillé, des œufs et avait recouvert le tout d’une sauce hollandaise. Une histoire incroyable qui donne de l’espoir à tous les gens bourrés qui cuisinent aléatoirement en rentrant de soirée tout en espérant un jour donner leur nom à un plat de pâtes au Saint-Moret.

Crédits photo (CC BY 2.0) : Jon Mountjoy

Le filet de boeuf Prince-Albert

Vous n’en avez jamais mangé ? Moi non plus, vu qu’en gros c’est composé d’un filet de bœuf farci au foie-gras et nappé d’une sauce au cognac, autant vous dire que c’est pas tellement les aliments que j’ai dans mon frigo en temps normal. Il se faisait quand même pas chier le Prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. Quand il avait les crocs fallait pas lui ramener du pain et un carré de chocolat sinon il vous chiait à la gueule.

La sauce Béchamel

Du beurre, de la farine et du lait : soit trois des quatre uniques ingrédients des recettes bretonnes (il manque le sucre). Eh bien figurez vous que cette sauce tient son nom du marquis Louis Béchameil de Nointel qui n’était pas le dernier pour le lever de fourchette. Il aurait créé la fameuse sauce dans les cuisines du château de Nointel alors qu’il essayait en fait de créer un enduit pour ses fenêtres. Incroyable, et partiellement vrai.

La salade César

Non, cette célèbre salade ne doit pas son nom au fameux méchant de la BD Astérix, mais au restaurateur italien Caesar Cardini. Composée de laitue, d’œuf dur, de parmesan, de croutons et de la fameuse sauce César (pas de poulet dans la recette originale, cette viande faisant péter son inventeur) ce plat est devenu mondialement connu pour tous les gens qui la connaissent dans le monde. Ce qui est une description particulièrement inutile mais vraie.

Crédits photo (CC BY-SA 2.0) : pelican from Tokyo, Japan

La clémentine

Oui, je parle bien de l’agrume la clémentine qui doit son nom à Clément Rodier, aussi appelé « Frère Clément », un homme religieux catholique français. Alors autant y’en a qui se font chier à créer des plats, autant y’en a qui prennent juste des aliments déjà existants et qui leur donnent leur nom. Alors s’attribuer comme ça un fruit que Dieu à créé, c’est un peu abusé pour un homme d’église, nan ?

La sauce Colbert

Cette sauce à base de beurre noisette, de sel, de poivre, de persil, d’estragons hachés et de glace de viande tient son nom de Jean-Baptiste Colbert, fameux contrôleur général des finances de Louis XIV. Comment il a inventé cette sauce ? J’en ai aucune foutre idée, mais je vais m’empresser de vous inventer une histoire. Alors qu’il revenait de la salle après avoir fait une heure d’abdos fessiers, ce vieux con de Colbert qui crevait la dalle avait un peu la flemme de ressortir pour passer au Franprix. Du coup il a fait une sauce pour bouffer, mais bon il avait rien d’autre pour l’accompagner donc il a bouffé juste de la sauce quoi. Je vous l’ai dit il était con un peu.

Les pommes dauphines

Vous les connaissez tous, ces petites boulettes de purée de pommes de terres qu’on fait au four et qui remplacent un peu les frites quand y’a que ça. Eh bien leur nom vient de l’épouse du Dauphin. Alors au début moi je croyais qu’on parlait du vrai dauphin l’animal, donc je captais pas trop l’histoire vu qu’ils mangent pas de pommes de terre mais des pommes de terre de mer, je suis alors allé vérifier, et on ne cite pas le nom de la dauphine en particulier à qui on a attribué le nom du plat. Du coup voilà, je sais que c’est relou pour vous de pas savoir. Y’a plus qu’à espérer que quelqu’un dans les commentaires ait fait des études de cuisine option patate, on sera fixé.

La frangipane

On pourrait classer les humains dans deux catégories : ceux qui aiment, et ceux qui n’aiment pas la frangipane. Afin de rester objectif je ne vous dirais pas dans laquelle de ces catégories je me range mais vais plutôt m’empresser de vous expliquer d’où provient le nom de cette crème d’amande dégueulasse. En fait, elle vient d’une puissante famille Italienne du Moyen-âge, la famille Frangipani. Le marquis Pompeo Frangipani parfumait ses gants avec un parfum à base d’amande, et plus tard son cuisinier s’en servit pour faire une crème. Imaginez un peu s’il les avait parfumé avec de la merde, elle aurait pas le même goût la galette des rois.

Le thé Earl Grey

C’est un peu le Zidane du thé, vu que c’est le plus connu de tous. Ce mélange de thé noir et de bergamote tient son nom de Charles Grey, directeur d’une entreprise aux penchants sexuels douteux qui a mené une liaison sado-masochiste avec une employée. Ah nan attendez, c’est un autre Grey. C’était un homme politique anglais en fait lui, je me suis trompé. En tout cas on a donné son nom au thé en son honneur, alors que si ça se trouve il préférait le café. Bon et rien à voir mais c’est aussi un ancêtre de Lady Diana.

Crédits photo (Domaine Public) : Samuel Cousins

La coquille Saint-Jacques

Ouais, ce crustacé tient son nom de l’apôtre Saint-Jacques, frère de Saint-Jean. On les appelait d’ailleurs les Jean-Jacques dans les quartiers nord de Jérusalem. Les coquilles sont devenues son symbole, ainsi que le bâton de pèlerin, avec lequel il jetait de la foudre sur les forbans et les margoulins qui cherchaient à détrousser les honnêtes voyageurs. Saint-Jacques était pécheur sur le lac de Tibériade et à priori c’est de là qu’on a commencé à l’associer avec des coquillages vu qu’il les collectionnait comme les cartes Pokémon. Bon après j’ai pas vraiment lu la Bible je vais pas mentir, mais je crois que c’est à peu près ça.

Crédits photo (Domaine Public) : Havang(nl)

La tarte Tatin

La fameuse tarte renversée tient son nom des sœurs Stéphanie et Caroline Tatin. La légende qui circule sur cette invention, comme quoi ce serait accidentel et que l’une des deux sœurs aurait renversé une tarte normale et qu’on l’aurait quand même servie n’est pas forcément vraie puisqu’on attribue cette version au critique culinaire Curnonsky. Perso je pense que l’une des deux sœurs se tapait le mec de l’autre, du coup c’est parti en embrouille dans la cuisine et hop Caroline a jeté la tarte dans la gueule de Stéphanie, créant non seulement la tarte tatin, mais également l’expression « prendre une tarte dans la gueule ».

Le hachis parmentier

Ce gratin de purée de pommes de terre et viande de bœuf hachée tient son nom d’Antoine Parmentier, entre autres pharmacien militaire. En gros il a commencé à travailler sur la patate pour en décrire les bienfaits puis il en est tombé amoureux. Après il a cuisiné son premier hachis et hop, le monde n’a plus jamais été pareil. Ok c’est pas tout à fait la vraie vraie histoire vu qu’en vrai il a utilisé la patate pour combattre la famine et la disette en ramenant d’Allemagne de nouvelles méthodes de culture (en ligne) et qu’on le considère un peu comme un héros.

Crédits photo (Domaine Public) : Valérie75

Le tournedos à la Rossini

Pour comprendre ce qu’est le tournedos à la Rossini, il faut comprendre deux choses : qu’est-ce qu’un tournedos et qui était Rossini. Le premier est une pièce de viande de bœuf, le second un compositeur de musique. Alors pourquoi on a donné son nom au plat ? Bah parce qu’il avait des goûts de riche le gars, en gros vous prenez la meilleure pièce du bœuf, vous ajoutez du foie gras, vous saupoudrez de truffe et vous mettez un peu de sauce madère. Voilà c’est quand même un truc pour les gens qui ont de la tune.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Arnaud 25

Le sandwich

Ce met savoureux qui accompagne nos pique-niques, nos trajets sur l’autoroute et notre vie de manière générale tient son nom de John Montagu, compte de Sandwich. En gros, le mec c’était un bosseur, un vrai de vrai. Alors oui, c’était son excuse pour pas s’occuper de ses gosses, pour dire que ça prenait trop de temps de se laver les mains après être allé aux chiottes, pour dire « Putain les mecs j’ai pas que ça à foutre je bosse là » à tout le monde tout le temps, mais c’est surtout grâce à ça qu’on a été obligé de lui inventer un plat qu’il pouvait manger rapidement sur le pouce. Et quoi de mieux qu’un sandwich pour manger en bossant ? Rien du tout.

Bon vous voyez, tout le monde peut donner son nom à un plat ou a un aliment, c’est quand même vraiment pas un truc compliqué. En fait il suffit clairement d’avoir des couilles et de dire « bah va y le poulet rôti on va appeler ça le poulet Jean-Michel maintenant, vu que je le fais bien » et c’est bon. Vous pouvez aussi aller voir les aliments qui ont des noms mensongers et les noms des plats les plus flippants, c’est très cool aussi.