Au milieu de cette actualité très dense des manifestations contre la réforme des retraites, on entend de plus en plus parler d’une certaine brigade de police : la BRAV-M. Au menu : motos, casques, répression, violences et… violences. En effet, la BRAV-M instaure un climat nauséabond et répand la peur en bordure des cortèges, et elle est devenue le symbole des violences policières. Conséquence : une pétition contre elle a été lancée, exigeant sa dissolution sur le site de l’Assemblée Nationale. Pour info, la pétition a déjà été signée par plus de 140.000 personnes aujourd’hui, et le chiffre augmente rapidement, mais avant d’y ajouter éventuellement votre nom, apprenons d’abord à connaître la BRAV-M. À quoi sert cette brigade ? Qu’a-t-elle fait de mal ? Pourquoi ses membres aiment autant donner des coups de matraque ? Ont-ils tout simplement un cœur ? On répond à ces questions immédiatement.

Crédits image de couverture : TMC – Bangumi

Déjà, ça veut dire quoi BRAV-M ?

Brigade de Répression des Actions Violentes Motorisée. Et vous allez voir que c’est tout à fait cocasse puisque, spoiler, ses actions sont souvent particulièrement violentes.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Domenjod

Ils existent depuis quand ?

La BRAV-M est une brigade plutôt récente puisqu’elle a été créée en 2019 par ce cher ex-préfet de Paris Didier Lallement pendant le mouvement des gilets jaunes. Aaaaah Didier, il nous a laissé un joli cadeau avant de se casser. Comme un mec qui sort des chiottes sans avoir tiré la chasse.

Ça sert à quoi la BRAV-M ?

En gros, quand les Gilets Jaunes manifestaient en 2019, le préfet Lallement était tout colère, alors il a créé un groupe de policiers pour casser le mouvement. Une brigade de policiers à moto (2 par bécane, un qui pilote, l’autre qui intervient) capables de se déplacer plus rapidement que les autres groupes de police pour intervenir au plus vite sur les lieux d’action violente. Et quand on dit « intervenir », ça veut généralement dire « débarquer et taper dans le tas pour faire peur ». Parce que ouais, il était pas du genre subtil, le préfet Lallement.

Comment on peut les reconnaître ?

En gros, c’est des flics habillés comme des motards. Généralement, ils ont une tenue de moto bleu foncé ou noire et des casques : blanc pour le pilote, et bleu ou noir pour l’équipier à l’arrière. Mais si vous avez déjà du gaz lacrymo dans les yeux, c’est trop tard pour admirer leur outfit.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Domenjod

Ils roulent avec quelle moto ?

Celle-là, c’est pour les fans de mécanique : les membres de la BRAV-M roulent sur des Yamaha XTZ 1200 Super Ténéré. Ok on s’en fout, on est d’accord.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Witold Grzesiek

Bon, et pourquoi on parle beaucoup de la BRAV-M en ce moment ?

Tout simplement parce que, depuis le début des manifs contre la réforme des retraites, la BRAV-M est visée par de nombreux signalements pour violences policières. Leurs « exploits » circulent sur les réseaux dans des vidéos où on peut les voir tantôt matraquer des individus non violents, tantôt menacer des manifestants qu’ils ont placés en ligne, assis, contre un mur. En gros, des membres (pour ne pas dire « les membres ») de la BRAV-M utilisent leur statut pour laisser s’exprimer leurs instincts violents sur les manifestants. Et tout le monde s’en rend bien compte.

On peut avoir un exemple ?

Ok, ben par exemple on a ce moment, il y a 10 jours, où ils ont violenté une femme seule à plusieurs, au niveau de la place d’Italie. Choquant hein ?

Encore un ?

C’est l’enregistrement audio qui tourne le plus en ce moment : alors qu’ils avaient interpellé et aligné au sol sept manifestants dans le 3eme arrondissement de Paris le 20 mars 2023, les BRAV-M se sont amusés à les menacer. On retiendra notamment ce superbe passage d’une poésie sans nom : « T’inquiète pas que la prochaine fois qu’on vient tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital. » On rappelle que les mecs sont censés être des policiers.

Et un autre ?

Bon, d’accord, si vous insistez. Pas besoin de vous l’expliquer, les images parlent d’elles-mêmes.

Ont-ils le droit de frapper gratuitement des manifestants ?

Non. Genre ça, là, dans les deux vidéos ci-dessous (datant du 20 mars), c’est illégal.

Ont-ils le droit de rouler à moto sur des gens pour le plaisir ?

Non plus. Du coup, ce qui se passe dans la vidéo ci-dessous (du 21 mars) est aussi illégal.

Qu'est-ce qu'ils risquent pour ça ?

L’IGPN, la « police des polices », a ouvert une enquête pour les menaces et intimidations dont on a parlé au point 8, proférées par la 21eme compagnie d’intervention des Brav-M. Niveau sanctions, ça peut aller de la simple suspension à des peines plus lourdes, mais, on le sait, les policiers sont rarement punis à la hauteur de leurs actes. Le Ministre de l’Intérieur Darmanin a annoncé qu’il y aurait « évidemment » des sanctions, mais il refuse en revanche de dissoudre la BRAV-M. C’est pour ça qu’il existe une pétition officielle à ce sujet.

Ça sert vraiment à quelque chose de signer la pétition ?

On en a vu des tas, des pétitions qui n’aboutissaient à rien, mais là, il s’agit d’une pétition officielle sur le site de l’Assemblée Nationale. Et ce qui est certain, c’est que si elle atteint les 500.000 signatures, la question de la dissolution de la BRAV-M aura une chance d’être débattue en séance publique au sein de l’Assemblée. Et ça, c’est pas rien.

Et sinon, vous kiffez les violences policières ou pas ?