Il n’y a pas qu’à Paris que les sous-sols cachent de précieux secrets. A Lyon aussi, Capitale des Gaules avant l’heure, il suffit de creuser un peu pour découvrir des morceaux d’histoire qui ont animé la ville. Des lieux rarement faciles d’accès qui entretiennent bien des légendes.

Les arêtes de poisson

Si à Paris on a longtemps cru trouver sous les pavés, la plage… à Lyon, on sait depuis le milieu des années 60 que les sous-sols du quartier de la Croix-Rousse sont parcourus par un dédale souterrain de presque 2 kilomètres de long. Un labyrinthe parsemé de 34 galeries et 16 puits menant à la surface qui aurait vu le jour (façon de parler) on ne sait trop quand, quelque part entre l’Antiquité, le Moyen-Age et la Renaissance… Son artère principale de laquelle partent plusieurs tunnels creusés dans la roche, a donné au lieu son surnom populaire d’arêtes de poisson. Un plat dont raffole les adeptes d’Urbex qui reste toutefois interdit au public depuis la fin des années 80 et ce, malgré le potentiel touristique de ces souterrains que certains pensent uniques au monde.

Le Trésor des Templiers

Et si les arêtes de poisson qui passent sous la ville de Lyon avaient servi à cacher le fameux Trésor des Templiers ? La théorie s’appuie sur plusieurs indices. Le premier est que Sire Guillaume de Beaujeu, grand maître des Templiers qui aurait ramené de ses croisades en terres saintes, un fabuleux trésor, fut au XIIe siècle le propriétaire de la Colline de la Croix-Rousse. Celle-là même sous laquelle passe le fameux réseau sous-terrain. Mieux encore, Guitou possédait également le Mâconnais au nord de Lyon, d’où provient (ça au moins on en est sûr) la pierre rouge caractéristique utilisée pour façonner les parois des tunnels. Et ça ne s’ar(r)ête pas là ! Au XIXe siècle, les terrains en surface devinrent la propriété du fondateur d’un rite franc-maçon se réclamant des Templiers. A cette époque, les arêtes auraient été bouchées puis débouchées, peut-être pour les vider de leur contenu. Une sorte de coffre-fort donc qui rappelle les conclusions de travaux archéologiques réalisés en 2017 qui révélèrent que les souterrains de la Croix-Rousse abritèrent pendant l’Antiquité, un atelier de frappe de monnaies romaines, ainsi que des salles pour stocker pièces et métaux précieux !

La Galerie de fusillade du fort de Vaise

Même si a priori personne n’a jamais tiré son coup dans ce fort construit en 1840, faute d’envahisseurs, ses concepteurs avaient imaginé une galerie percée d’une quinzaine de meurtrières avec vue imprenable sur l’ennemi. Sauf que les rares assaillants, ce sont les quelques curieux qui viennent visiter le fort grâce à l’OCRA (Organisation pour la Connaissance et la Restauration d’Au-dessous-terre.).

La ficelle des morts

Jusqu’en 1937, un funiculaire surnommé ficelle des morts, a relié le cimetière de Loyasse à la station de tramway de Fourvière qui descendait jusqu’à la Gare Saint Paul en contre-bas. Ce trajet était notamment emprunté par les cercueils des défunts en route vers leur dernière demeure. Bien que fermé depuis plus de 80 ans, le tunnel reste(rait) accessible à quelques curieux bien informés.

La Grotte Bérelle

Cette immense citerne d’eau de l’époque gallo-romaine se trouve sous le Lycée de Saint-Just à Lyon. C’est d’ailleurs à la construction de ce dernier en 1855 qu’elle doit de se retrouver sous terre, ensevelie sous des tonnes de remblais. C’est con, parce que lieu est pour beaucoup d’experts, le monument romain rhodanien le mieux conservé de la région ! On n’y accède pas… ou difficilement, depuis un puits condamné par une plaque de fer soudée située sur le côté extérieur de l’ouvrage. De quoi décourager les curieux et faire tomber leurs projets à l’eau.

L’ancienne usine des eaux de Saint-Clair

Non loin des arêtes de poisson se cache l’ancienne usine de retraitement des eaux de Saint-Clair utilisée pour alimenter plusieurs quartiers la ville en eau potable de 1854 à 1976. Bonne nouvelle, le lieu est ouvert au public, à condition de réserver avant. Clou du spectacle : un incroyable bassin souterrain qui servait à la filtration de l’eau.

La Champignonnière de Caluire

Installée dans une ancienne galerie militaire reliant les forts de Montessuy et de Caluire, cette champignonnière fut opérationnelle pendant les années 60, profitant de l’humidité et de la température des lieux pour moisir au calme. Le lieu se compose de 61 pièces réparties sur 300 mètres de long, mais n’est malheureusement ouverte au public que lors d’événements ponctuels comme celui de la journée du patrimoine. Plus de renseignements auprès de l’association OCRA-Lyon

Crédits photo : ocra-lyon.org

L’ossuaire de la Crypte des Brotteaux

Entre octobre 1793 et avril 1974, environ 2000 Lyonnais, hommes, femmes et enfants, furent exécutés pour avoir osé s’opposer au Régime de la Terreur qui suivi la Révolution française. Une loi dite des suspects permettait en effet aux autorités de l’époque d’arrêter tous ceux considérés comme opposants aux réformes en cours. De nombreux Lyonnais se soulevèrent revendiquant entre-autre leur liberté de culte. Ils tinrent tête à l’armée française (armée des Alpes) lors du siège de la ville qui dura 3 mois. L’ossuaire des Brotteaux situé sous la Chapelle Sainte-Croix garde le souvenir de cette obscure page de l’Histoire de France dans sa quête de Liberté, d’Égalité et de Fraternité.

Des traces d’habitats du mésolithique dans la plaine de Vaise

Des fouilles archéologiques ont révélé des traces de vie qui remonteraient entre 5000 et 9700 ans avant le Petit. Des chasseurs-cueilleurs qui vivaient pile au même endroit que là où j’habite actuellement. J’y pense d’ailleurs souvent quand je pars faire mes courses chez Monop pour nourrir ma tribu, heureux de pouvoir perpétuer ainsi cet héritage génétique.

Ça donne le vertige pas vrai ?