Quand on pense aux sorcières aujourd’hui on imagine surtout de vieilles biques avec des pustules sur le menton, des grosses marmites à la queue de rat entre deux vols de balais. Malheureusement pour elles, les sorcières ont bel et bien existé mais pas comme on l’imagine. Si le concept d’enchantement existe avant, le mot « sorcellerie » ne semble apparaître en français qu’au cours du XIe siècle. Il faudra toutefois attendre le XVIe siècle pour que se mette en place les chasses aux sorcières en Occident chrétien qui envoyèrent pas moins de 30 000 femmes (et quelques hommes) au bûcher. On a choisi parmi les innombrables victimes de cette folie meurtrière quelques femmes et hommes qui à cause de leur histoire ont passé un sale quart d’heure (ou plus).

Jeanne de Brigue, la Cordelière

On estime que c’est la première personne à avoir été jugée pour sorcellerie au Parlement de Paris, BOUH LA VEINARDE ! Nous sommes donc en 1390. La jeune paysanne nous vient de Brie et a la mauvaise idée d’œuvrer comme guérisseuse et voyante dans son bled. Quand on a mis le nez dans ses activités on s’est bien rapidement dit qu’il y avait anguille de la sorcellerie sous roche du maléfice. Elle fut donc emprisonnée puis brûlée vive en 1391. Ça lui apprendra à pas avoir fait plutôt un blog de cupcakes.

Adèle la sorcière

On remonte un peu plus loin en 1275 à Toulouse pour le procès de cette sorcière qui fut une des premières d’Europe à se faire griller le cul pour activités douteuses. Comme vous vous en doutez, la malheureuse n’était pas plus sorcière que vous et moi, elle était juste pas ultra catholique ce qui suffisait à en faire une prêtresse de la magie noire. Bref à l’époque on peut pas dire que les enquêtes étaient très poussées donc zou sur le bûcher.

Jeanne Harvilliers

Cette Miss Bacon 1578 nous vient de Ribemont, magnifique commune de l’Aisne. Née d’une mère prostituée, elle partait déjà pas avec toutes les chances de son côté puisqu’on l’accuse d’être vouée au Diable dès son plus jeune âge. Sa mère lui présente un mystérieux type dénommé « homme en noir » (qu’on a vite fait d’accuser d’être le diable plutôt que le pédophile du coin) à qui elle devra se donner corps et âme, ce qu’elle accepte puisqu’elle a 12 ans. A l’âge de 20 ans elle est arrêtée avec sa mère qui passera au grille-pain. Jeanne, ouverte aux aveux échappe à la mort et ne subit « que » quelques coups de fouet. Elle se remarie par la suite et fait un enfant. Elle découvre que son voisin André Brulart a agressé sa fille et ça, ça lui plaît moyen. Elle tente donc de le buter, soi-disant par un « maléfice » (qui en réalité devait surtout être un poison) et deux jours plus tard le mec clamse. Accusée d’abord d’empoisonnement (et condamnée à la corde), on la torture pour voir si elle serait pas plutôt une sorcière dans le genre. Evidemment sous la torture elle dit tout et n’importe quoi : banco ! On décide finalement que c’est une sorcière, et zou pour le bûcher.

Catherine Deshayes, La Voisin

Impliquée dans l’affaire des poisons, la Voisin se fait cramer la couenne en 1680. L’affaire éclatait un an plus tôt et mettait en cause la femme de Monsieur Montvoisin qui aurait refilé des poisons à pas mal de zoulettes de haut rang souhaitant buter leurs maris. Bon jusque là c’est juste une sombre histoire d’empoisonnement mais on y a rajouté une petite dose de messe noire, de meurtres de nourrissons et de profanations sexuelles pour justifier le bûcher.

Isabelle Margillon

Comme pour beaucoup de femmes accusées de sorcellerie, la sympathique Isabelle Margillon a du subir quelques sessions de torture en bonne et due forme avant de confesser ses ignobles crimes (pas du tout, forcés ces aveux). Elle aurait ainsi buté, découpé et fait cuire un gosse à la demande du Diable. Mais selon le greffier, la bonne nouvelle pour elle c’est que’elle ne ressentait pas du tout la douleur donc on peut imaginer que sa sentence a vraiment été un bon moment de bonheur et de joie.

Claude Vernier, La Montagne

Là encore on a affaire à un magnifique procès en 1571 qui condamne à mort cette femme âgée de 44 ans. Toutefois Claude dite La Montagne fait appel et bénéficie d’un nouveau procès un an plus tard (CHANCEUSE) au cours duquel elle avoue (après certainement quelques séances de torture convaincantes) qu’elle s’est tapée le Diable et qu’il lui a filé du pognon, mais trop les boules, les billets se sont transformés le lendemain en feuilles de chêne. Et on sait pas trop comment mais ses confessions lui évitent le bûcher et la condamnent tout simplement au bannissement. Lucky girl.

Henriette Borne

Nous sommes en 1652 à Montbéliard. Henriette est veuve et est une des rares femmes issues d’un milieu aisé à avoir été jugée pour sorcellerie. D’abord emprisonnée, l’accusée est tellement soûlée par sa captivité qu’elle dit ce qu’on veut entendre : elle aussi a fricoté avec le Diable ce qui lui a permis de jeter des sorts sur de pauvres hommes innocents. On ne sait pas de quelle manière elle a été exécutée mais fort probablement au bûcher. Henriette Borne to be alive.

Guillemette La Tubée

Je vous avoue que si j’ai choisi de parler de cette bonne vieille Guillemette, c’est avant tout pour son blase qui envoie du pâté. Malheureusement, ça ne l’a pas empêché d’être accusée de sorcellerie en 1382 parce que ASKIP elle avait préparé un philtre d’amour pour son keum. Manque de pot, dans sa potion il y avait des os humains ce qui n’était pas ultra compatible avec la morale de l’époque. Les gens étaient hyper fermés d’esprit ma pauvre Tubée.

Jean Bucquoy

Eh oui parce qu’il ne faut pas oublier que des hommes ont aussi été victimes de la chasse aux sorcières. En 1677, Jean est brûlé à 16 ans. Le bel âge. Tout ça parce que lui et sa mère Isabeau d’Ombrie ont été surpris en pleine conversation avec le Diable (les témoignages sont sans appel). Les deux sont alors emprisonnés et torturés. La mère de Jean mourra sous les coups de la torture. Jean quant à lui est condamné au bûcher mais comme il est encore mineur, on le laisse pourrir en prison enchaîné pendant quelques mois avant de sortir les allumettes. Bonne nouvelle pour lui, il est quasiment mort rongé par la lèpre quand arrive le moment fatidique.

Adrienne d’Heur

Quand cette femme de 60 ans est arrêtée en 1646, on l’accuse alors de tromper son mari, mais surtout d’avoir tenté de l’empoisonner, bouh la vilaine. Evidemment, pas con, elle ne reconnait pas les faits. Evidemment, pas cons, ses juges la torturent. Et voilà, COMME DE PAR HASARD Adrienne balance tout. Elle a matché avec le Diable sur Tinder (alors que l’application n’existait même pas à l’époque, je vous raconte pas le niveau de sorcellerie de la meuf), en effet on lui trouve une belle cicatrice dans le dos ce qui doit sans aucun doute être la marque du Diable (marque déposée). En route pour la pierrade.

Les gens manquaient d’humour à cette époque.

Sources : Science & avenir, Wikipédia, France Inter