Ça vous est déjà probablement arrivé de tomber sur quelqu’un d’extrêmement exigeant et pointilleux au travail, au point qu’il vous demande de refaire 45 fois un truc sans que vous ne compreniez ce qui n’allait pas les 44 fois précédentes. Certaines personnes appellent ce genre de comportement « le génie », d’autres « l’exigence » mais pour certaines personnes dont je fais partie il s’agit tout simplement « d’être extrêmement casse couille ». On va donc parler aujourd’hui des réalisateurs de films qui ont demandé à refaire une prise beaucoup trop de fois, le pires patrons d’Hollywood.

La scène du air football dans "Dragon Lord" : 2900 prises

Alors c’est peut-être le seul point du top un peu discutable car ça relève presque de la légende, mais pour tourner cette scène d’acrobatie le jeune acteur et réalisateur Jackie Chan aurait eu besoin de 2900 prises. Ça semble exagéré et discutable mais peut-être qu’ils avaient un budget illimité en pellicule, allez savoir.

La scène des fleurs dans "Les Lumières de la ville" : 342 prises

Charlie Chaplin pouvait un peu être exigeant, ce qui était surtout chiant quand il était également réalisateur d’un film comme Les lumières de la ville. Afin qu’il soit satisfait de cette scène pour le coup relativement basique il est allé jusqu’à faire 342 prises, ce qui a probablement dégouté à jamais des fleurs l’actrice Virginia Cherrill.

Le combat avec l'éventail dans "La Danse du lion" : 329

Encore une scène d’un film de Jackie Chan mais où le nombre de prise est pour le coup avéré : 329 pour le combat avec l’éventail, une chorégraphie particulièrement complexe à répéter et mettre en place jusqu’à obtenir le résultat escompté par l’acteur. Et en vrai quand on la regarde c’est plutôt classe, surtout quand comme moi on n’arrive déjà pas à se servir correctement d’un éventail pour faire du vent.

La scène du plateau dans "Spiderman" : 156 prises

Quand on voit la scène on est tenté de penser que c’est un bon vieux trucage numérique vu que le film en est blindé, et pourtant non, Sam Raimi voulait que le truc soit authentique et que Tobey Maguire réussisse à attraper tous les trucs avec le plateau, ce qui a demandé 156 prises avant que ça ne se produise. Autant vous dire que pour les figurants étudiants dans le fond il valait mieux ne pas avoir envie de pisser.

La scène où Hallorann parle à Danny dans "Shining" : 148 prises

Bien qu’il soit considéré comme une génie du cinéma, Stanley Kubrick n’en était pas moins un sadique comme nous le verrons dans plusieurs exemples de ce top. Dans cette simple scène de dialogues, l’un des caméramans a assuré qu’on avait filmé 148 prises pour que le réalisateur soit satisfait, un nombre beaucoup trop élevé pour une scène qui impliquait un enfant si vous voulez mon avis.

La scène de la batte de baseball dans "Shining" : 127 prises

Eh encore Kubrick et Shining avec cette scène où le réalisateur a usé la patience de la pauvre Shelley Duvall qui a été traumatisée par le rôle pour refaire une prise près de 127 fois (peut-être que ce nombre a été exagéré cela dit). Quoi qu’il en soit l’exaspération, la fatigue et la détresse qu’on peut lire sur le visage de l’actrice ne devaient pas être complètement simulées.

La scène de rupture dans "The Social Network" : 99 prises

Deux jours de tournage et 99 prises pour que David Fincher obtienne enfin ce qu’il désirait de ses acteurs, et quand on voit le produit final on se dit qu’effectivement le rythme, les échanges, les dialogues, les regards… Tout est millimétré et le ping-pong entre les deux acteurs pour balancer leurs neuf pages de dialogue coule bien naturellement. Mais quand même, ça donne pas envie de bosser avec lui.

La scène où Tom Cruise entre par une porte dans "Eyes Wide Shut" : 95 prises

Et encore Stanley Kubrick qui a fait péter un plomb à Tom Cruise (sans parler du fait qu’il a pas mal participé à la séparation du couple Cruise / Kidman) puisqu’il a carrément fait refaire une prise 95 fois à l’acteur alors qu’elle consistait uniquement à franchir une porte. Est-ce que vous connaissez un meilleur moyen de donner l’impression à quelqu’un qu’il est une merde humaine qu’en lui faisant comprendre 95 fois qu’il ne sait pas bien franchir une porte ?

La scène de la chaussure dans "La ruée vers l'or" : 63 prises

Dans cette scène où l’on voit Chaplin manger sa propre chaussure, l’acteur et réalisateur a été excessivement dur avec lui-même vu qu’il a voulu refaire la scène 63 fois. La fausse chaussure était faite en réglisse et il en bouffait une bonne partie à chaque prise, ce qui fait qu’on a été obligé de le conduire à l’hôpital parce qu’il avait ingéré beaucoup trop de sucre, mais au moins dans cette scène il se faisait surtout souffrir lui-même.

La scène du bourbon dans "Certains l'aiment chaud" : 59 prises

Monroe était à l’époque du tournage du film en pleine dépression nerveuse et accro aux médicaments, ce qui fait qu’elle n’arrivait pas à retenir ses répliques, mais vraiment pas du tout. Même les deux acteurs du film Tony Curtis et Jack Lemmon faisaient des paris pour savoir combien de prises ils allaient devoir faire pour qu’elle balance une seule réplique.

Il a fallu 59 prises pour qu’elle réussisse à dire « mais où est ce bourbon » (« Where’s That Bourbon? »), ce qui semble complètement exagéré. L’actrice se trompait tellement dans le texte que le réalisateur l’a écrit sur un morceau de papier pour qu’elle le trouve dans un tiroir pendant la prise. Mais lorsqu’il a vu qu’elle se trompait de tiroir à chaque prise il l’a écrit sur plusieurs feuilles de papier pour en cacher un exemplaire dans chaque tiroir. C’est triste.

Sinon on a aussi les scènes de films les plus dures à tourner et les scènes tournées sans autorisation, les bonnes galères de tournage.

Sources : The Things, WhatCulture, WatchMojo.