On a déjà parlé des films qui avaient le plus de remakes, parce que c’est comme ça que fonctionne Hollywood, en surfant sur ses succès d’antan pour attirer des gens dans les salles. Si on gueule assez souvent contre cette pratique trop régulièrement utilisée, certains réalisateurs ont eux-mêmes réalisé des remakes de leurs propres films, parfois parce qu’ils pensaient qu’ils pouvaient mieux faire, d’autres fois pour toucher un public différent, on vous propose de découvrir ça tout de suite parce qu’il y a des exemples intéressants.

Mickael Hanneke - "Funny Games" (1997) et "Funny Games Us" (2007)

Après avoir choqué le public européen avec son film de « home invasion » (des psychopathes qui viennent séquestrer d’honnêtes gens dans leur maison, c’est un sous genre), Michael Haneke a décidé d’en faire un remake américain 10 ans plus tard. Autant vous dire qu’il n’y a pas grand chose de différent entre les deux films, c’était vraiment uniquement pour draguer un public qui n’aime généralement pas les films étrangers : le public américain.

Michael Mann - "L.A. Takedown" (1989) et "Heat" (1995)

Peu de gens le savent, mais l’excellent Heat est un remake d’un autre film de Michael Mann, et sur cet exemple précis on peut se réjouir qu’il y ait eu un remake. C’est pas que L.A. Takedown soit complètement mauvais, c’est que Heat est vraiment un petit chef d’oeuvre avec quelques scènes cultes et de très bons acteurs au sommet de leur art. Que des choses que vous ne trouverez pas dans le film Camping 2 par exemple.

Frank Capra - "Grande dame d'un jour"(1933) et "Milliardaire pour un jour" (1961)

Plus de vingt-cinq ans séparent ces deux versions du « même » film du génial Frank Capra, et assez logiquement on peut y voir pas mal de différences côté scénario mais aussi au niveau technique, le deuxième étant tourné en couleur par rapport au premier. Vous pouvez complètement regarder les deux, ou vous pouvez regarder deux fois La momie 2, à vous de voir.

Alfred Hitchcock - "L'homme qui en savait trop" (1934) et "L'homme qui en savait trop" (1956)

Quand Hitchcock décide de faire un remake de l’un de ses films c’est qu’il a probablement une bonne raison, et je ne peux pas vraiment vous dire si c’est le cas vu que j’en ai vu qu’un sur les deux (le premier), mais celui-ci était plutôt cool. Si vous voulez que je vous conseille un film qui n’a absolument rien à voir vous pouvez regarder Toy Story. Mais vraiment ça n’a rien à voir j’avais prévenu.

George Sluizer - "La Disparue" (1988) et "La disparue" (1993)

C’est l’histoire d’un mec un peu chelou qui fabrique sa cabane dans les bois et s’entraine à endormir des gens avec du chloroforme sur son temps libre, ce qui est clairement une activité de serial killer et qui explique peut-être pourquoi sa femme disparait un jour. Les deux films sont globalement les mêmes, avec cinq ans d’écart, mais dans le deuxième y’a Jeff Bridges, une raison amplement suffisante pour favoriser celui-ci.

Ken Scott - "Starbuck" (2011) et "Delivery Man" (2013)

Un homme qui a fait des dons de sperme apprend à la quarantaine qu’il est père de plus de 500 enfants qu’il décide de rencontrer. N’allez pas chercher une grosse différence entre les deux films, on a une version canadienne (à privilégier) et une version américaine réalisée à peine deux ans plus tard qui n’amène pas grand chose de nouveau.

Cecil B. DeMille - "Les dix commandements" (1923) et "Les dix commandements" (1956)

N’allez pas forcément croire que ces deux versions des « Dix Commandements » changent réellement au niveau du scénario, c’est pas comme si DeMille avait commencé à changer les commandements eux-mêmes dans la deuxième version. Mais 33 ans séparent ces deux films, donc évidemment y’a raisons de les regarder si jamais vous avez déjà un peu trop vu la comédie musicale du même nom et le film « Les onze commandements » de Michael Youn.

Yasujiro Ozu - "Histoire d'herbes flottantes" (1934) and "Herbes flottantes" (1959)

Faut dire qu’en 25 ans Ozu a bien pris le temps de trouver un autre titre à son film dont il faisait le remake, ce qui est quand même assez long mais au moins il était certain qu’il fallait enlever le « histoire d' » et ça c’est une très bonne nouvelle si vous voulez mon avis. Vous avez capté que j’avais pas vu ce film et que du coup je parlais que du titre ou ça se voit pas trop ?

Takashi Shimizu - "Ju-On: The Grudge" (2002) et "The Grudge" (2004)

Si Shimizu a décidé de réaliser lui-même la version américaine de The Grudge c’était peut-être pour s’assurer qu’il ne se passe pas la même chose qu’avec le film d’horreur Ring quelques années avant. Le problème c’est que du coup c’est complètement le même film avec des acteurs américains, ce qui est un peu répétitif.

Hans Petter Moland - "Refroidis" (2014) et "Sang froid" (2019)

Au moins y’a un effort sur le titre, et surtout vous pouvez voir Stellan Skarsgård dans le premier, ce qui est une bonne raison de le regarder, vraiment, parce que ce mec est génial. Ça raconte l’histoire d’un père de famille dont le fils vient de mourir et qui décide de mener son enquête parce que tout le monde pense qu’il est mort d’overdose mais pas lui. Je vous le raconte pas super bien mais ça vaut le coup.

Et sinon vous pouvez aller voir les réalisateurs qui font toujours le même film, fallait être attentif.

Sources : Collider, MovieWeb, ScreenRant, Indie Wire, Film Stage.