S’il y a bien un truc que l’humain aime faire, c’est regarder un paysage et se demander comment il pourrait le remodeler pour que ce soit plus pratique. Alors on fait des tunnels, on construit des ponts, mais parfois on va plus loin : on prend des loups, et on se dit qu’en sélectionnant les plus dociles on pourrait avoir des super amis pas très dérangeants ; ou que si les chevaux étaient plus petits, ce serait quand même vachement pratique pour les garder dans le jardin ; ou encore que si les vaches faisaient du lait équivalent au lait maternel, on n’aurait plus à allaiter. On est comme ça, nous.

Le chien

Le chien est entièrement une création de l’homme. En réalité, on a pris des loups un peu dociles, puis on s’est amusé à les croiser jusqu’à obtenir plein de modèles différents. A partir du Moyen-âge, chaque région concevait par la génétique (autrement dit par l’accouplement de différents chiens), des races qui correspondaient à ses besoin de défense, de protection des moutons ou de chasse. Toutes les races de chien existantes sont en réalité des fabrications humaines en vue de répondre à des besoins. Ce qui explique aussi pourquoi certaines races sont plus susceptibles de rencontrer des problèmes spécifiques aux os, aux yeux, ou de reproduction, en raison de leur corps pas très adapté à la vie dans la nature. C’est le cas du basset hound, par exemple, dont les pattes trop petites empêchent toute reproduction naturelle : les humains doivent intervenir pour permettre l’accouplement.

Les super porcs américains

En 1985, des chercheurs américains ont travaillé à la fabrication de porcs sur-exprimant l’hormone de croissance, dans le but d’obtenir des spécimens plus musclés et plus maigres. Seul hic : ces porcs chopaient des pneumonies et développaient des arthroses carabinées. On a abandonné. Mais depuis 2001, l’Université de Guelph a tenté d’insérer dans des foetus de porcs un gène bactérien permettant aux porcs de grandir sans que l’éleveur ait besoin de rajouter du phosphore dans leur alimentation : cette manipulation a pour objectif d’éviter que les porcs ne rejettent du phosphore dans la nature et aindi de diminuer l’impact environnemental de l’élevages. L’expérience a été arrêtée en 2012.

Les vaches laitières

Si vous voulez agir sur le lait des vaches, le mieux est d’agir sur la vache. Ainsi, certains scientifiques ont-ils expérimenté des modifications génétiques sur des vaches pour diminuer la teneur en lactose de leur production, voire augmenter celle de caséine afin de faciliter la fabrication ultérieure du fromage.

Il y a pire : en 2011, des scientifiques chinois ont fabriqué des vaches transgéniques dont le lait était similaire au lait maternel humain de façon à garantir les mêmes nutriments sans devoir allaiter. Les Argentins aussi ont étudié la question.

Le poisson rouge fluorescent

Depuis 2003, il est possible, aux Etats-Unis, d’acheter un poisson rouge fluorescent, le GloFish : on a incorporé à son génome un gène issu d’un corail qui brille dans la nuit. Le truc a aussi été tenté sur un lapin, dans le cadre d’une production artistique.

Les chevaux miniatures

Comme pour les chiens, les éleveurs équins se sont un jour rendu compte que des chevaux tout petits, ça pouvait être sympa. On a donc sélectionné des poneys de plus en plus petits pour les faire s’accoupler et jusqu’à créer une nouvelle race équine. A partir du XVII° siècle, les chevaux miniatures envahissaient les cours royales européennes comme agrément et curiosité. Aujourd’hui encore, les chevaux miniatures sont considérés comme des animaux de compagnie, à l’instar des chiens, et ce en dépit de l’incapacité d’un cheval à vivre au sein d’une habitation ou dans des conditions de déplacement contraintes.

Les moustiques qui résistent à la malaria

Des scientifiques ont mis au point en 2010 des moustiques immunisés contre le paludisme, zika, ou la dengue. Ils sont lâchés dans la nature dans des zones infestées et finissent par s’accoupler avec des femelles de façon à créer des lignées entières de moustiques qui ne transportent pas de maladies. Les protocoles sont encore expérimentaux, mais ont déjà reçu des approbations sanitaires dans des pays à risque.

Le saumon qui grandit super vite

En aquaculture, il est possible de se procurer des spécimens de saumons qui se développent plus vite que la moyenne car les gènes codant leur croissance ont été modifiés : l’objectif initial de la manoeuvre était de répondre à une demande pressante. Sauf que la taille des saumons et des truites est amenée à grossir très rapidement. Le protocole a reçu l’approbation des autorités sanitaires américaines en novembre 2015. Au Canada, les saumons transgéniques peuvent être vendus mais sont considérés comme impropres à la consommation.

Où va le monde ? Je vous le demande ma petite dame.