Rennes fait partie de ces villes qui ont su, malgré le renouvellement régulier de leur population au gré des années universitaires, se construire une identité forte. Même si la capitale bretonne vous accueille le temps de votre deuxième cycle, vous serez tenus de vous imprégner des codes et de l’Histoire de cette ville remuante et d’éviter les écueils qui trahiraient une adaptation négligée. Petite sélection des phrases à éviter dans le cadre d’une bonne intégration.

"On va faire un tour Rue de la Soif ?"

Certes le terme désignant la Rue St Michel est sympathique et a construit sa légende, mais un vrai local respecte le saint patron des cafetiers bretons.

"Tiens, je vais voir ce que je connais dans le programme des Transmusicales"

Et au final vous irez voir un groupe de punk japonais et un collectif electro islandais. Les Trans, c’est pas Solidays, vous n’y croiserez pas Louane.

Je ne sais pas encore si je vais suivre le mouvement de grève à l'Université de Rennes 2"

Vous allez vite comprendre que vous n’avez pas le choix, à moins que vous soyez d’humeur assez intrépide pour escalader les barricades qui vous séparent de votre salle de cours.

"C'est samedi, on va en boite ce soir ?"

Non, vous n’allez pas en boite. Parce que vous êtes déjà sorti jeudi jusqu’à pas d’heure. Et à Rennes, on n’est que peu féru du combo « physio-DJ-conso hors de prix ». Le monde de la nuit rennais est dans la rue.

"Ce week-end y'a le derby contre Nantes, ça va être chaud"

Non, ça ne va pas être chaud parce que les supporters rennais ne détestent pas Nantes, ils étaient même assez tristes de les voir descendre. Ils aiment plus le foot que leurs couleurs et savent admettre que Nantes, à une époque, c’était magnifique. A Rennes, on sait que le foot n’est qu’un jeu, et on a mille autres centres d’intérêt plus intéressants que s’embrouiller avec des supporters Nantais. Comme par exemple insulter les Gingampais, qu’on déteste vraiment.

"Je vais essayer de me dégoter un petit appart neuf et pas cher"

Quand vous aurez visité quelques greniers du centre ville en vous frayant un chemin entre les punks à chien qui glandent à l’entrée, vous signerez pour le premier T1bis qui a de l’eau chaude.

"Il faut que je mette la main sur un plan de métro"

Si le risque de vous perdre sur les deux pauvres lignes qui traversent la ville vous effraie, vous n’avez clairement pas les épaules pour être Rennais.

"Y'a certainement des affaires à faire à la Braderie du Canal Saint-Martin !"

Certainement, si vous êtes à la recherche d’une raquette de badminton sans corde, d’un vieux lacet ou d’un cendrier carotté dans un bar. Pour le reste, la supérette du coin reste une valeur sûre.

"T'inquiète pas, je vais bien trouver à me garer dans le centre"

Ouais… et puis peut-etre aussi que vous vivrez éternellement, que vous gagnerez deux fois de suite à l’Euromillions et que vous croiserez Michael jackson et Elvis dans le PMU en bas de chez vous. Soyons sérieux.

"Super, y'a le Velib' à Rennes aussi !"

Rennes a lancé le Vélo à la Carte en 1998. Premier libre-service vélo informatisé du monde, abonnement et locations gratuits, l’idée aura mis 9 ans à atteindre Paris. Il est temps qu’il y ait un vrai TGV entre Rennes et Montparnasse…

Et vous, à quoi reconnaissez-vous un pied-tendre à Rennes ?