Hello my little chéris, comme dirait une version franglaise de Cyril Hanouna (soit une version encore plus horripilante que lui, ce qui frôle l’impossible) ! Je ne vous apprends rien si je vous dis que plus ça va, et plus on utilise des anglicismes au quotidien. En revanche, vous serez probablement étonnés de découvrir que certains mots qui sonnent absolument latin ne le sont pas vraiment ! What a big surprise, like we say outre-manche.

"Futur"

Alors qu’en anglais, « future » = « avenir », en français, il y a une nuance. En fait, selon l’Académie française, « L’avenir désigne une époque que connaîtront ceux qui vivent aujourd’hui, alors que « futur » renvoie à un temps plus lointain, qui appartiendra aux générations qui nous suivront ». En ce sens, parler du « futur de Thierry dans l’entreprise depuis qu’il a pété la machine à café », c’est un anglicisme. Vous suivez ?

"Opportunité"

En français, l’opportunité est « ce qui est opportun » et se cantonne à la décision et à la mesure. Rien de plus. Parler « d’opportunité » pour parler « d’occasion », c’est un anglicisme !

"Trafic"

Ici aussi, tout dépend de l’utilisation. Si le « trafic » au sens de commerce est bien français et remonte à l’époque du commerce maritime, le « trafic » au sens de « circulation », lui, est calqué de l’anglais. Outre-manche, on dit effectivement « traffic » pour parler de ce qui, en français, donne « circulation ». Quand vous appelez votre pote pour justifier votre retard par « Déso, j’étais coincé dans le trafic », you speak un peu english quand même.

Crédits photo (CC BY-SA 2.5) : Photography by: Osvaldo Gago

"Clairement"

Si c’est pour dire à votre opticien que vous « voyez clairement », c’est français et ça signifie « d’une manière claire ». En revanche, si c’est pour remplacer « évidemment » dans votre phrase, vous utilisez clearly un anglicisme !

"Définitivement"

Bon vous aurez compris la gymnastique de ce top : c’est l’utilisation du mot qui le transforme en anglicisme ou non. Si vous êtes « punis définitivement de télé » au sens où vous ne pourrez plus jamais la regarder de votre vie (un peu strict comme punition), le mot appartient bien à la langue française. En revanche, s’il vient renforcer une réponse ou une phrase affirmative, c’est tout pompé sur l’anglais « definitely ». On ne peut pas dire que quelqu’un « fait définitivement moins que son âge », puisqu’il se défrichera peut-être rapidement dans les années à venir. Sans anglicisme, on dirait plutôt « assurément » ou « indubitablement », pour les plus habiles avec la langue de Molière.

"C’est juste génial"

« C’est génial », c’est français. « C’est juste génial » c’est la traduction exacte de la tournure anglaise « It’s just amazing ! ». L’Académie Française condamne alors une « extension de sens abusive ». Bon, les vieux de l’Académie Française, vous commencez quand même à nous courir un peu sur le haricot ! C’est vraiment chercher des poux sur la tête d’un chauve, là !

"Contacter"

« Un contact », ça vient du latin « contactus » et ça existe depuis belle lurette. En revanche, l’Académie explique que le verbe « contacter », lui, est formé par imitation de l’anglais « to contact ». Ils proposent alors de remplacer ce verbe par « Entrer en contact ou prendre contact (avec) ». Bah oui, toujours plus long ! Remplaçons donc « casser les pieds » par « briser sans les toucher les bijoux de famille de la gent masculine » aussi, non ?

"Conscientiser"

Ici aussi, le nom conscient, c’est français, mais le verbe qui en découle est calqué sur l’anglais. Ici, c’est la traduction de « to conscientize ». Dans tous les cas, c’est un mot bien trop compliqué. Quand y’a plus de 8 lettres, généralement, je comprends même pas ce que ça veut dire.

"Impacter"

Nouveau mot, mais même chanson ! Le nom « impact » est d’origine latine. En revanche, et jusqu’en 1992, il ne donnait pas lieu à un verbe. « Impacter » est alors arrivé, en s’inspirant très fortement de la tournure anglophone « To impact ». On se ferait quand même bien moins iech si on se contentait aussi de rajouter « to » pour transformer nos noms en verbe !

"Stopper"

Une fois n’est pas coutume : le nom comme le verbe sont des anglicismes ! En français, on « arrête », en anglais « we stop », et en franglais, « on stoppe » ! D’ailleurs, au Québec, région francophone du Canada qui interdit les anglicismes : les panneaux de signalisation sont des panneaux « arrêt » et non pas des panneaux « stop » !

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Kaihsu Tai

Rien à voir avec les faux anglicismes ! Ceux kon croi kil son anglé alor ke non !

Sources : Projet voltaire ici, , et ici aussi.