On t’en a sorti des phrases à la con, des phrases toutes faites, quand vous attendiez votre enfant, quand il venait de naître ou même quand il n’était pas encore fabriqué. Tu ne pensais pas forcément que c’était vrai, et pourtant.. Avec du recul maintenant, tu peux voir qu’il y avait quand même deux trois trucs qui n’étaient pas totalement faux.

« Ça passe très vite »

On te rabâche ça à longueur de temps quand tu présentes ton nouveau-né aux autres. Que ça passe vite, qu’on ne voit pas les mois et les années défiler, qu’il faut en profiter, bla-bla-bla.

Bah en fait c’est vrai, même si au début tu n’y croyais pas trop. Hier ton bébé venait tout juste de sortir de ton ventre, et là il a 12 ans. Hello darkness my old friend.

« On oublie l’accouchement »

Ça, c’était la phrase qu’on te sortait quand t’avais un bide énorme et que tu commençais sérieusement à flipper de l’accouchement.

Eh bien ça aussi c’est vrai. Même si tu te souviendras toujours du moment où il est sorti de ton ventre, tu oublieras la douleur, le stress, la peur (et autres réjouissances qui font partie des vérités à connaître sur l’accouchement) et c’est justement pour ça que tu pourras en faire un deuxième. Bon après, ça ne s’oublie pas en deux jours hein, faut laisser un peu de temps.

« Profite, il ne marche pas encore »

Alors que toi t’avais qu’une hâte, c’était qu’il marche enfin. Ouais sauf que qui dit marcher, dit courir, partout, tout le temps, avec toi derrière qui essayes de le suivre pour qu’il ne se vautre pas la gueule. L’époque où il restait pépouze sur son tapis d’éveil va vite te manquer et il y a beaucoup de trucs qui te stressent quand il commence à marcher.

« Tu vas l’aimer, comme tu n’as jamais aimé »

Avant de l’avoir, tu ne savais pas qu’il était possible d’aimer autant un autre être humain. Tu t’en doutais, mais tu ne mesurais pas l’intensité du sentiment qui défie toute raison et logique. Tu l’aimes plus que toi-même, plus que tout ce qui peut compter. C’est lui en premier, le reste ensuite.

Bon… mais après parfois t’es un peu content.e d’être seul.e deux minutes. Et ça ne fait pas de toi une mauvaise mère ou un mauvais père.

« Ta vie d’avant ne te manquera pas »

Au début, surtout quand tu te tapes un petit babyblues, tu es chamboulée, fatiguée, et tu ne rêves que d’un truc : pouvoir retrouver ta vie d’avant sans responsabilités, contraintes et obligations. Et puis là, ton nouveau-né te sourit, et tu te jures que rien ne pourrait être aussi bien que ta vie maintenant.

Enfin après, parfois si c’est vrai que ça te manque un peu. Mais finalement c’est bien aussi de regarder Gulli le dimanche matin. Bon bah voilà quoi.

« Ça vaut le coup, tu verras »

On ne s’en rend pas forcément compte parce que c’est dur, très dur d’élever un enfant. Entre la fatigue, l’oubli de soi les premiers temps, le manque de tunes, et tous les tracas de la vie, parfois tu te dis que t’as fait la plus grosse connerie du monde en ayant cet enfant. Mais laisse-toi du temps, et tout rentrera dans l’ordre.

Ou pas.

Parce que c’est vrai qu’il y a aussi des gens qui galèrent avec des enfants et qui regrettent. Ne leur jetons pas la pierre et donnons-leur plein d’argent.

« Fais des réserves de sommeil, tu en auras besoin »

Tu pensais que tu allais réussir à gérer les premiers mois sans problème, les nuits courtes et les valoches sous les yeux. T’avais déjà passé des tonnes de nuits blanches avant d’avoir un enfant, c’est pas ça qui allait te perturber. Et bien si. C’est dur, très dur de réussir enfin à t’endormir et d’être réveillé(e) toutes les heures, ça n’a rien à voir avec tes nuits blanches passées à picoler avec des potes en soirée.

« Tu verras, avec le temps vous trouverez votre rythme »

T’es un peu au fond du gouffre, t’as pas fait une vraie nuit de sommeil depuis ta grossesse et encore, et tu ne vois pas le bout de ce nouveau mode de vie qui ne semble pas te convenir. Laissez-vous du temps pour trouver votre rythme, ou plutôt laisse du temps à ton bébé pour trouver le sien, et te calquer dessus.

Voilà de bonnes raisons de faire des enfants. Plein. Trop. Comme ça après on peut les envoyer partout dans le monde et devenir ultra-puissant.