L’île de North Sentinel est tristement célèbre pour la qualité de l’accueil réservé aux visiteurs de passage. Dans le genre farouche et belliqueux, on a rarement fait pire que cette tribu qui a clairement décidé de ne pas se laisser emmerder par ces cons de touristes !

Marco Polo vers 1296

La rumeur voudrait que l’ami Marco fut le premier Européen à poser ses escarpins sur l’île North Sentinel. Une supposition qui tient aux notes du marchand et navigateur faisant référence à une tribu cannibale croisée quelque part dans la région des îles Andaman décrite comme la plus brutale et la plus sauvage qu’il ait eu l’occasion de rencontrer, « avec des têtes, des yeux et des dents ressemblant à ceux de chiens ». Pour certains historiens, Marco Polo serait sur ce coup plutôt Marco le mytho, aucune preuve ne venant étayer son récit notamment sur l’appétence des habitants de l’île pour la chaire humaine.

Un navire marchand indien en 1867 avec une centaine de passagers à bord

A l’été 1867, le navire marchand The Nineveh s’échoue au large de l’île avec 80 passagers et une vingtaine d’hommes d’équipage. Après 3 jours passés à terre, les rescapés furent attaqués par des indigènes nus, le visage peint en rouge et armés d’arc et de flèches aux pointes d’acier. Ils ne durent leur salut qu’à l’intervention de soldats de la British Navy qui, coup de bol, passaient dans le coin. Par la suite, l’île servit à se débarrasser des prisonniers indiens les plus récalcitrants, sans évidemment demander l’avis des habitants

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Il n'a pas souffert, promis

Un officier de l’Indian Navy nommé Maurice Vidal Portman en 1880

A priori, c’est ce bon vieux Maurice qui aurait mis le boxon dans le coin. L’officier de la marine britannique était en effet convaincu que les indigènes devaient être domptés (c’est son terme) et non civilisés. Pour cela, il en kidnappait quelques centaines, adultes et enfants, afin de les soumettre par tous les moyens (y compris sexuels tant qu’à faire) avant de relâcher de rares survivants en leur filant des cadeaux. Un procédé censé asservir ces sauvages en en faisant des objets de plaisir (et en leur refilant quelques maladies au passage).

Un évadé de la prison de l’île voisine d’Andama en 1896

Un détenu hindou s’enfuit en 1896 sur un radeau de fortune de la principale colonie pénitentiaire britannique de la Grande île voisine d’Andaman. Manque de bol, les courants l’emportent jusqu’à l’île de North Sentinel. Quelques jours plus tard, une équipe de recherche retrouvera son corps criblé de flèches et la gorge tranchée.

Triloknath Pandit, un anthropologue indien en 1967

À la fin des années 60, l’anthropologue Triloknath Pandit tente de rentrer en contact avec les indigènes présents sur l’île. Pour sa première visite, il utilise la technique dite du Père Noël et débarque les bras chargés de cadeaux qu’il laisse sur la plage avant de rebrousser chemin : « Nous avions apporté des casseroles et des poêles en cadeau, puis des quantités de noix de coco, des outils en métal comme des marteaux et de longs couteaux. Nous avions aussi embarqué trois Onges (membres d’une autre tribu locale) pour nous aider à “interpréter” la langue des Sentinelles et leur comportement». Pendant les 24 années suivantes, l’anthropologue et son équipe continuèrent leurs offrandes. Et ce n’est qu’en 1991 que la tribu accepta enfin de les rencontrer… furtivement, puisque le contact ne durera que quelques minutes près du rivage, les indigènes refusant qu’ils mettent le pied sur la plage.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Une équipe de géomètres indiens en 1970

Même si l’Inde a déclaré son indépendance vis-à-vis de la Grande Bretagne en 1947, ce n’est qu’en 1970 qu’une équipe d’officiels se pointa sur place pour déposer une tablette en pierre qui proclamait la rattachement de l’île à l’Inde. Un acte de propriété dont à priori, tout le monde se fout aujourd’hui encore. L’Inde n’ayant jamais cherché à y mettre les pieds.

Une équipe de tournage du National Geographic en 1974

Le projet de départ était de réaliser un documentaire intitulé « Man in Search of Man. » au contact des habitants de l’île de North Sentinel. Mais alors que l’équipe de tournage approchait en bateau de la côte, une pluie de flèches s’abattit sur l’embarcation. Des policiers indiens vêtus d’armures parvinrent à accoster sur la plage pour y déposer quelques cadeaux histoire de calmer le jeu. En vain. Les hostilités se poursuivirent, une flèche transperçant la cuisse du réalisateur du film. Le documentaire sortira malgré tout avec quelques images volées pendant leur tentative d’accostage.

28 marins lors du naufrage d’un cargo sur l’île en 1981

En 1981, un cargo s’échoue sur le massif corallien situé au large de l’île faisant 28 naufragés qui vont attendre les secours pendant près de deux semaines avant d’être hélitreuillés. L’épave du navire quant à elle est toujours visible sur Google Map. Du moins, ce qu’il en reste, les Sentinelles ayant dépecé le navire pour fabriquer des outils et des armes en métal.

Crédits photo (creative commons) : Google maps

2 pêcheurs de crabes en 2006

Sunder Raj et Pandit Tiwari, 2 pêcheurs de crabes, furent tués par les Sentinelles après que leur embarcation s’échoua sur l’île. Peu de temps après, des gardes cote indiens réussirent à récupérer un des deux corps malgré la pluie de flèches qui s’abattit sur eux en guise de comité d’accueil.

Un jeune évangéliste américain en novembre 2018

En novembre dernier, un missionnaire chrétien de 27 ans du nom de John Chau décide de braver l’interdiction des autorités indiennes de poser le pied sur l’île de North Sentinel. Son but : apporter la bonne parole à ce peuple coupé du monde. La veille de sa mort, il parvient à approcher un des membres de la tribu et à lui offrir un cadeau, avant qu’un gamin ne décoche une flèche miraculeusement stoppée par la bible de notre illuminé. C’est en tout cas ce que John Chau raconte dans son journal intime retrouvé sur le bateau de pêche qui lui permit de se rendre sur l’île. Son dernier message daté du lendemain, le 6 novembre à 6h20 du matin, tient en ces quelques mots : « j’y retourne ! ». Il sera tué dès son arrivée sur l’île, son corps criblé de flèches traîné par les sentinelles.

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Il n'a pas souffert, promis

On est d’accord pour dire que cette île a largement sa place parmi le top des 5 îles les plus flippantes au monde ?

Source : thisisinsider.com