Impossible que vous soyez passés à côté de la folie des punaises de lit de ces derniers mois. Pas qu’elles soient en train de nous envahir au point qu’on en croise même en train de faire des brasses à la piscine, mais il est vrai que leur recrudescence, notamment à Paris, a beaucoup fait parler sur les réseaux sociaux et dans les médias ces derniers temps. Et si les punaises sont quand même un sacré fléau, il ne faut pas non plus tomber dans la psychose : voilà donc un petit débunk des plus grosses idées reçues sur ces petites bêtes pour qu’à la fin, vous ayez envie d’adopter une punaise de lit.

Ça n’a rien à voir avec un manque d’hygiène

Les punaises de lit n’ont que faire de l’insalubrité d’un logement : ce qui les intéresse, c’est pouvoir se mettre un max de sang humain dans le gosier. Donc que vous soyez riche ou pauvre, français depuis 36 générations ou migrant, maniaque du ménage ou gros crado, dans tous les cas, vous pouvez chopper des punaises de lit parce qu’elles s’en carrent le cul de la propreté de votre logement. À la limite, avoir des trucs qui traînent au sol peut constituer des cachettes pour elles, mais c’est tout, sachant qu’elles peuvent aussi bien se planquer dans des boiseries anciennes.

Les pauvres ne sont pas plus touchés que les riches

C’est même plutôt l’inverse : les gens riches sont les plus concernés par ce problème, notamment parce que les punaises de lit adorent les anciens parquets et les boiseries (coucou la baraque des années 1800, héritée de la grand-mère). On en entend juste moins parler parce que ces gens ont bien plus les moyens de raquer pour s’en débarrasser rapidement, mais les entreprises de désinsectisation interviennent aussi dans des endroits très luxueux. En revanche, plus de la moitié des hyperinfestations se trouvent chez les gens les plus précaires, car eux n’ont pas les moyens de traiter le problème à temps.

Ça n'a pas vraiment de lien avec le réchauffement climatique

Si on parle beaucoup de ce nuisible ces dernières années, les punaises de lit ont pourtant toujours fait partie de notre quotidien. Et on a effectivement eu un moment de répit en 2020 et 2021, mais c’était seulement parce qu’on ne sortait pas de chez nous à cause du Covid. Aujourd’hui, si le nombre de punaises de lit croît fortement, c’est à cause de la multiplication des échanges internationaux, que ce soit des échanges commerciaux, des voyages d’affaires, ou du tourisme qui a explosé les deux dernières années (encore à cause du Covid).

Selon l’Anses, 37 % des punaises de lit proviendraient d’une chambre d’hôtel ou d’un logement Airbnb (Pascal Praud en sueur parce qu’il ne peut plus accabler le manque d’hygiène des migrants). Leur présence n’a dont rien à voir avec le réchauffement climatique puisqu’elles nous suivent juste là où on va : dans les transports, dans les maisons… Il faut cependant noter qu’une forte température aide à leur développement (donc mollo sur les grosses Jeep et les allers-retours en avion).

Les punaises de lit peuvent se déplacer

Attention, elles ne volent et ne sautent pas, mais sont tout de même capables de marcher. Ce qui fait qu’elles peuvent facilement se planquer, se déplacer d’une pièce à une autre, squatter des meubles d’occasion, s’incruster dans vos poches, vos sacs ou vos valises pour voyager avec vous. Elles peuvent aussi venir de chez vos voisins si vous vivez en appartement ou dans une maison mitoyenne. De vraies plaies ces grosses bouffonnes de punaises.

On ne trouve pas des punaises que dans les grandes villes

Tous les pays peuvent être touchés par ce problème : Moyen-Orient, Amérique ou Europe, chaque continent a déjà fait la connaissance de ces petites saloperies. Alors évidemment, il y a plus de punaises de lit là où il y a plus de gens (j’ai pas fait un bac S spé maths, mais on pourrait croire). Mais comme ces bêtes-là nous suivent, on peut les emmener partout avec nous. Et si vous choppez une punaise dans un train avant de rentrer chez vos parents dans la Creuse, vous avez tout autant de chances de créer un foyer chez eux que chez vous à Paris. En 2010, selon un sondage du National Pest Management Association et de l’université du Kentucky, 92 % des entreprises de désinsectisation en Europe avaient déjà été confrontées au problème des punaises de lit. Et toutes ces entreprises ne sont pas uniquement localisées dans les grandes villes. CQFD.

Les punaises de lit ne sont pas invisibles à l'œil nu

Malheureusement, ce qui veut dire que vous pouvez vous réveiller au milieu de la nuit et voir votre partenaire en train de se faire dévorer par ces saloperies. Désolée, mais il fallait que je vous le dise. Les punaises de lit font environ 5 à millimètres lorsqu’elles sont adultes. Et si elles sont photosensibles (la lumière leur donne envie de crever), elles peuvent tout de même sortir de jour pour se nourrir, lorsqu’elles se trouvent des endroits sombres (cinéma, voiture, pièce peu lumineuse…). Un pur plaisir !

On ne trouve pas des punaises de lit que dans les lits

Eh oui, ces petits monstres sont rusés : pour éviter de se faire repérer le jour, les punaises de lit se planquent dans des endroits improbables. Tapisseries, dessous de fauteuils, arrières de prises électriques, brèches dans le parquet, plinthes, cadres photo, armoires, trous de vis dans les tables de chevet… Bref, elles portent moyennement bien leur nom si vous voulez mon avis.

Quitter sa chambre ou son logement quelques jours ne va pas permettre de chasser les punaises de lit

On pourrait penser que comme elles ont besoin d’un humain pour se nourrir et vivre, changer de chambre ou carrément quitter son logement pourrait permettre de les faire partir. Eh bien pas du tout, déjà parce que comme je vous le disais, les punaises peuvent se déplacer de pièces en pièces. Mais surtout, elles peuvent survivre plusieurs mois sans se nourrir grâce à leurs capacités corporelles qui leur permettent de se mettre état d’hibernation. Et personne n’a envie de vivre à l’hôtel pendant deux ans. Quand je vous disais que ces bestioles étaient un vrai fléau, vous comprenez maintenant pourquoi.

Les punaises de lit ne peuvent pas transmettre des maladies

Jusqu’à maintenant, aucune étude n’a pu montrer que les punaises de lit étaient vectrices de maladies. Ce qui explique peut-être pourquoi le gouvernement n’en a rien à foutre (oui, je dénonce). Les piqûres de ces petites bêtes peuvent cependant engendrer des réactions allergiques avec des boutons assez impressionnants, ainsi que des effets sur la santé mentale : troubles du sommeil, isolement, anxiété… Parce que c’est vrai que c’est pas hyper rassurant de se coucher en se disant qu’on va se faire sucer le sang par des bestioles dans notre lit au milieu de la nuit.

Les animaux de compagnie aussi peuvent en être victimes

Nos animaux ne favorisent pas la dispersion des punaises de lit, cependant, ils peuvent être des victimes collatérales de l’invasion, car ils peuvent servir d’encas aux punaises quand les maîtres ne sont pas dans le coin. À choisir, les punaises préfèreront tout de même les humains parce que c’est meilleur quand il n’y a pas une couche de poils donc ne vous inquiétez pas trop pour eux non plus.

Si on voit une punaise de lit, tout n'est pas fichu

Il va falloir agir vite, mais si vous êtes en tout début d’infestation, vous pouvez encore sauver les meubles. Entre l’œuf et le stade adulte, la punaise de lit met 45 jours pour se développer dans les meilleures conditions. Ça laisse un peu de temps, mais il faut quand même pas trainer parce que les femmelles adultes pondent, elles, trois à cinq œufs par jour.

Buttez toutes celles que vous voyez, passez l’aspirateur dans les moindres recoins de votre chambre (voir de tout votre logement, même le contour des vis de meubles doit y passer), videz le sac et fermez-le hermétiquement avant de le jeter. Lavez également un maximum de linge à 60° (vous pouvez même le congeler pendant 72h avant pour être sûr de bien les défoncer) et passez votre lit au nettoyant à vapeur. Et si vous avez encore un doute sur leur présence, faites appel à un professionnel (plus vite vous prendrez la situation en main, plus vite vous leur aurez fait la peau).

Il ne faut pas nécessaireement tout jeter si on est infesté

Si un traitement minutieux a été appliqué sur le mobilier et la literie infestés, il n’y a pas de raison de tout foutre au feu. Et notamment si une désinfection est encore en cours et que vous n’êtes pas encore sûr de vous être débarrassé des punaises (ça serait bête de racheter un matelas à 1000 boules pour le retrouver envahi trois jours plus tard). Si ça peut vous rassurer une fois l’infestation passée, faites-vous kiffer mais autrement, il sera plus économique pour vous de vous équiper en housses anti-punaises de lit en complément du traitement pour les éradiquer ou pour vous protéger après.

Et on n’oublie pas de bien réviser les façons de savoir si on a des punaises de lit pour être sûr que c’est l’une d’elle et pas de votre partenaire qui aurait chié sur le lit (les gens sont d’un sans-gêne des fois).

Sources : Le Monde, TF1 Info, Femme Actuelle.