Selon une croyance commune, les films pour enfant sont toujours trop mignons trop choupi, et véhiculent des messages de joie et de bonheur à travers des personnages héroïques porteurs d’un idéal de vie. Mais si l’on se penche plus clairement sur la question, la plupart des films qui bercent nos enfants nous montrent des héros dont l’existence n’est qu’une suite de souffrance et de malheurs. Pas très positif pour notre progéniture.

Charlie, mon héros

Si dans ce film on se prend d’amour pour les chiens de la casse tout rageux, il faut tout de même être un peu réaliste, on parle quand même d’une gamine, Anne-Marie, orpheline et trimbalée de famille d’accueil en famille d’accueil et qui se trouve comme seul ami un gros chien tout droit sorti des égouts. Si c’était pas un film pour enfant, ça pourrait être un drame des frères Dardenne.

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Il n'a pas souffert, promis

Maman, j'ai raté l'avion

EXCUSEZ-MOI mais il suffit de décrypter un peu l’histoire de ce film pour comprendre que le héros est clairement éligible à la DASS. Le pauvre Kevin est d’abord oublié par toute sa famille puis ensuite deux toxicos potentiellement violeurs s’insèrent chez lui et la police ne fait rien, le môme doit se défendre seul face à cet étalage de violence. Le film ne devrait pas s’appeler « Maman j’ai raté l’avion » mais « Ma famille m’a abandonné ».

Cendrillon

La petite zoulette, elle est en dépression à tel point qu’elle se fait un trip hallucinogène sur son carrosse sans compter qu’elle cause avec des souris tellement elle a pas d’amis la bouffonne et que c’est la bonniche de toute sa famille parce que son père est mort. Pour une héroïne de film pour enfant, c’est pas un destin très joyeux. Même si à la fin ATTENTION SPOILER elle va ken le prince charmant. Mais qui nous dit qu’elle ne va pas finir engrossée à 18 ans et délaissée une fois que son mec en aura trouvé une plus jeune, hein ?

La reine des Neiges

OK Elsa et Anna sont deux princesses, ce qui a priori leur confère un statut plutôt privilégié par rapport au rmistes du royaume. Elsa a le pouvoir de créer de la glace avec ses doigts et ses pieds. Jusque là on est plutôt sur un genre d’héroïne assez cool. Sauf qu’en fait elle fait que de la merde et blesse « par accident » sa frangine en lui balançant un stalactite dans la gueule. Du coup elle se retrouve toute seule parce qu’on a tous peur qu’elle nous transforme en glaçon. La meuf devient Rémi sans ami et je peux vous dire que si une assistante sociale avait mis son nez dans tout ça, ça se serait pas passé de la même façon.

Hugo Cabret

Tout d’abord, on est dans les années 30. Une période de l’histoire où être un enfant n’était pas ultra super cool. Dans cette veine là, le p’tit Hugo (déjà, sale le blase) est orphelin. Pas lol. Et il vit dans une gare. Double pas lol. ET, son seul jouet est un automate tout pété à qui il manque même la clé pour le faire fonctionner. Pas de switch à l’horizon j’ai bien l’impression.

Les malheurs de Sophie

Euh excusez-moi mais est-ce que vous avez juste bien regardé le titre ? Il y a pourtant des informations majeures à ce sujet comme par exemple la présence du mot « Malheur ». Et ça se vérifie dans les faits, la gosse est orpheline et fait connerie sur connerie pour compenser son immense souffrance intérieure. Comme c’est encore qu’une enfant ça passe, mais quand elle va devenir ado ça va partir en drogue dure et prostitution.

Fievel et le nouveau monde

Comme la plupart des films de Don Bluth, les héros sont souvent l’objet d’une vie bien pourrie et peuplée de galères. En l’occurrence, cette souris juive (race fortement menacée par la race féline) sous l’empire russe en 1885 se voit malencontreusement séparée du reste de sa famille lors de leur voyage aux Etats-Unis dans l’espoir d’y trouver une vie meilleure. Des aventures il en aura. Mais on peut pas dire que ce soit ultra sécu de se retrouver à la dérive dans l’océan quand on est une souris juive.

Le roi lion

OK Simba est le fils du roi. Stylé. Mais en attendant, son père se fait trahir par son vilain frère et se retrouve écrasé par un troupeau de gnous en furie. Le môme voit son père expirer sous ses yeux, et désolée mais c’est hyper traumatisant pour se construire après en tant qu’adulte. C’est pour ça qu’il part en sucette avec un suricate et un phacochère avant se s’éprendre d’une petite zoulette. Clairement le gosse fait n’importe quoi.

Oui-Oui

OK alors ce gosse c’est un enfant en bas âge et ça ne l’empêche pas d’être chauffeur de taxi et livreur. Il est où le respect des droits de l’enfance là ? Hein ?

Salo ou les 120 journée de sodomme

Si ce film joyeux et plein de rebondissement cocasses et réjouissant en font un bijou de cinéma drôle et jubilatoire, Pasolini a su déjouer les codes afin de montrer un regard plutôt critique sur l’enfance et l’adolescence. Les héros y sont donc naturellement malmenés par les aléas de vie.

Les héros de films pour enfants sont des martyrs.