Vous savez quand on se met une petite VHS d’un vieux Disney crépitant en se disant que c’était quand même mieux avant, nos dessins animés sans violence et plein d’amour parce qu’on est un peu devenus des vieux cons ? Eh bien sachez qu’on a eu chaud, et que les Disney qui ont bercé notre enfance auraient pu être bien plus hardcore. On est allés fouiller du côté des romans originaux et des contes qui ont donné la base à Walt Disney et sa bande, et il s’avère qu’ils ont souvent fait pas mal de retouches pour ne pas traumatiser à vie les kids qui regardaient ça avant d’aller au lit. Petit tour dans l’horreur.

La Petite Sirène

Pour la plupart des gens, la Petite Sirène est un joli dessin-animé sur un amour impossible qui par miracle le devient. Ariel épouse son prince et tout le monde est content. Mais dans le conte de Hans Christian Andersen c’est une toute autre musique. Le prince épouse une autre zouz, Ariel veut le poignarder mais se ravise avant de se suicider. Ça calme. Ariel peut toujours nous balancer à la tronche des phrases devenues citations cultes de Disney comme « Je ne sais pas pourquoi je t’aime mais je suis prête à t’aimer quand même », ça n’atténuera en rien la glauquerie.

Pocahontas

Si Pocahontas a peut-être vraiment sauvé un anglais d’une mort certaine en s’interposant entre lui et le chef Powhatan (son père), son histoire est un peu moins romantique et romanesque que cette dépeinte par le film de Disney. Faite prisonnière par les anglais en 1613, elle se convertit au catholicisme se rebaptise Rebecca. Elle épouse par la suite un producteur de tabac et meurt en Angleterre à l’âge de 22 ans sans qu’on ne sache vraiment pourquoi. On est loin d’un conte de fée.

Blanche Neige

Dans le dessin-animé, la reine jalouse demande au chasseur de lui ramener le cœur de Blanche-Neige afin d’être sûre que cette dernière est bien morte. Dans le conte des frères Grimm, ce sont les poumons et le foie que le chasseur doit ramener (il épargne Blanche-Neige et tue un jeune sanglier) et la Reine les mange pensant ainsi devenir aussi belle que Snow White. A la fin du conte, la Reine ne tombe pas d’une falaise mais est obligée par Blanche-Neige et ses nains à danser jusqu’à la mort. C’est un peu plus long et cruel non ?

Pinocchio

Quand Carlo Collodi publie pour la première fois son Pinocchio sous la forme d’un feuilleton dans un journal, il ne s’attend pas à un tel succès. Et c’est pour ça que la fin de l’histoire nous montre un Pinocchio pendu en place publique pour avoir un peu trop menti. A la demande de son éditeur il le ressuscitera dans de nouveaux chapitres afin de ne pas trop peiner leur jeune lectorat.

Bambi

Bambi n’est pas le dessin-animé Disney le plus gai mais sachez qu’il aurait pu être bien plus triste. Dans le roman de Felix Salten, Bambi se trouve bien une meuf et fait des gosses mais c’est pour mieux les abandonner et partir vivre tout seul dans la forêt, nostalgique et un peu dépressif. (Et Pan-Pan n’existe pas.)

Rox & Rooky

Rox et Rouky est peut-être le plus bel exemple de réécriture pour un Disney. Certes, comme pour Bambi, le dessin-animé n’est pas toujours très gai, mais le roman de Daniel P. Mannix est chef d’oeuvre d’horreur. Un premier chien se fait écraser par un train à cause du renard. Le chasseur le traque avec son autre chien, tue sa petite renarde et gaze ses renardeaux. Le renard fonde une nouvelle famille, de nouveau défoncée par le vilain chasseur (qui devient alcoolique). Il place des pièges empoisonnés sans succès et finit par empoisonner un enfant, qui meurt lui aussi. Un jour le chien vieillissant épuise à la course le renard qui meurt de fatigue. Le vieux chasseur alcoolique soigne son chien quasi-mort. Quelques années plus tard, forcé de se rendre à l’hospice, il abat son chien d’un coup de fusil dans la cour de sa ferme. C’est pas beau ça ?

Le Bossu de Notre-Dame

Victor Hugo n’a pas écrit beaucoup de happy-end, et son Bossu de Notre-Dame le prouve. Si la version Disney nous montre Quasimodo heureux, tenant la chandelle d’Esmeralda et de son capitaine Phoebus, la vraie version est nettement plus chouette : Esmeralda est accusée à tort du meurtre de Phoebus et est pendue. Ensuite Quasimodo se laisse mourir de faim sur le cadavre de la douce. Fin de l’histoire. On est loin de la comédie musicale de Disney hein ?

Vous en connaissez d’autres ? Il y a plein de détails cachés dans les Disney de notre enfance, et histoire glauques de personnages de dessins animés.