Il n’y a pas que la politique dans la vie. Il y a le cul, aussi. Et le cul politique. Si ce top est clairement écrit d’un point de vue masculin et hétéro (basé sur moi), il pourra être l’occasion d’un pendant féminin histoire de faire honneur à la parité. En attendant, qu’importe votre sexe, votre genre et votre sexualité, en matière de séduction et de rapports sexuels il n’y a que deux bords politiques : la droite et la gauche. Et ils sont très TRÈS marqués. Nos experts vous livrent ici leur analyse la plus exhaustive. Garanti 100 % pure vérité vraie.

La drague

A droite : Magnifique soirée avenue du Président Wilson, vous avez chacun sorti le grand jeu, t’as su tout de suite que t’avais tes chances parce qu’elle avait mis ses Louboutin. T’as insisté pour tout payer et ensuite tu l’as embrassée. Hop taxi, direction chez toi.

A gauche : Maxi soirée à la République. Vous vous êtes fait le meilleur kébab du coin et tu la trouvais trop mimi avec ses lunettes rondes pendant qu’elle croquait dans la viande de chat. T’as failli lui dire « sacrés pare-foutre » en parlant de ses lunettes, mais t’as pas osé, ça aurait gâché le moment. Ensuite, vous avez refait le monde à la Amsterdamer et, quand tu l’as embrassée, t’as osé glisser la main dans son sarouel.

Première étape

A droite : A peine arrivés dans ton duplex à Dupleix, t’as sorti le grand jeu. Deux verres de cognac, tu as retiré son serre-tête et, pendant un instant, tu t’es dit : « C’est peut-être elle la mère de mes enfants ». Ensuite, tu lui as demandé de te faire un lapdance pendant que tu desserrais ta cravate que t’as lancée comme un lasso pour l’attirer à toi.

A gauche : Tu l’as suivie dans sa coloc’ à Bastoche et, tandis qu’elle montait les escaliers qui puaient la mort aux rats, t’as maté son cul en te disant que le monde, c’était pas toujours de la merde. Arrivés dans l’appart, elle t’a attiré jusqu’à sa chambre en faisant gaffe à pas réveiller sa coloc et a allumé une bougie à côté du lit.

Le déshabillage

A droite : Comme elle était en porte-jarretelles, tu as réduit le déshabillage au strict minimum en lui retirant juste sa culotte. T’as un peu galéré de ton côté à enlever des Weston et ça t’a fait tout drôle de retirer tes chaussettes en fil d’Ecosse. Elle s’est penché sur toi par derrière pour t’aider à enlever tes boutons de manchettes. Personne avait jamais fait ça pour toi.

A gauche : T’as commencé à faire des blagues pour détendre l’atmosphère parce que t’as toujours un peu peur que le sexe soit un instrument de domination. Du coup, t’osais pas vraiment la/le désaper, tu savais pas si tu avais le droit. Les vapeurs d’encens ont commencé à te faire tourner la tête et quand elle t’a demandé si le chat te dérangeait pas, t’as pas dit que t’étais allergique. Tu l’as aidé(e) à enlever son top H&M. Ensuite, t’as rentré le ventre avant de défaire ta chemise fantaisie parce que tu avais peur qu’il/elle tique sur ton bide à bière.

La contraception

A droite : Tu as décidé de mettre une capote pour ne pas choper ses maladies.

A gauche : Tu as décidé de mettre une capote pour ne pas lui refiler tes maladies.

La position

A droite : Direct, levrette histoire de montrer c’est qui qui domine. Mais, assez rapidement, vous en êtes arrivés à faire un missionnaire parce que c’est quand même plus confort pour tout le monde.

A gauche : Vous avez commencé par un missionnaire pour des raisons d’équité et de besoin de partager. Mais à mesure que ça avançait, tu as osé lui proposer une cuillère, enfin si elle était d’accord. Elle était d’accord. C’était vraiment la fille parfaite.

Tes pensées pendant la baise

A droite : Il faut tenir absolument, ne pas passer pour une lopette. Dès que tu commences à sentir le truc venir, tu penses à François Hollande et tu débandes direct. Tu veux lui offrir le meilleur sexe de sa vie et tu es préparé pour ça, puisque tu vas à la salle de sport tous les jours. Tu te visualises comme un athlète antique épatant le public.

A gauche : Putain, vous partagez trop ! Elle est tellement libérée ! Ils avaient trop raison en 68, faut faire l’amour, pas la guerre. Au moment où t’as pensé à 68, t’as failli jouir. Tu penses à François Hollande pour te calmer un peu.

Le juste après

A droite : Tu te relèves en bombant le torse. La fille est alanguie sur le lit. Mission accomplie, on rentre à la base. Tu vas te faire un verre de whisky et tu t’installes quelques minutes dans le fauteuil en cuir pour regarder Bloomberg.

A gauche : Tu t’effondres sur le lit à côté d’elle et tu lui fais des papouilles dans les cheveux. Elle sue, mais tu trouves ça super la sueur. C’est animal, et l’humain est un animal. Tu restes silencieux 5 secondes, puis tu peux pas t’empêcher de lâcher un commentaire du genre : « Ouah… C’était mieux que dix pages de Bourdieu » en espérant qu’elle va trouver ça drôle.

Le départ

A droite : Depuis ton fauteuil, tu lances un « si tu veux prendre une douche, la salle de bain est au bout du couloir » qui veut dire : « J’aimerais que tu partes, maintenant. » Tu te rends compte que tu es un peu rude, du coup tu rajoutes « Merci, en tous les cas. »

A gauche : Malgré les signes évidents qui t’ont été lancés pour que tu partes, tu es encore sur un nuage. Tu espères pouvoir passer la nuit à discuter de tout et de rien, comme ces intellectuels bohèmes des années 1960. Elle te demande depuis 15 minutes si tu retrouves ton caleçon.

S’il y a bien un sujet qui pourrait tous nous réunir, c’est quand même bien le cul. Même Christine Boutin. Même Jean-Luc Mélenchon.