Régie par des lois d’un autre temps, des traditions ancestrales, la cour de récré est un passage obligatoire dans la vie de tout être humain. Là-bas, seuls les forts s’en sortent indemnes. Les faibles eux se font petits et passent ces heures de « repos » dans un coin en espérant que ça se finisse vite. Oui, il n’y a pas tant de différences entre la cour d’une école primaire de province et celle de la prison d’Alcatraz.

Le racket est permanent

Si vous venez avec une banane pleine de billes vous êtes quasi-sûr de la retrouver vide le soir venu. Vous serez forcé de « jouer » vos billes face à des plus grands de CM2 qui n’hésiteront pas à utiliser les techniques les plus fourbes pour vous extorquer votre bien : »genette », « poussette », « œil de boeuf » ces malfrats ne reculent devant rien.

La violence est une réalité

Une plaisanterie de trop, un sourire un peu trop insistant et c’est tout de suite la sanction. Le groupe se jette sur le faible et le passe à tabac : brûlure indienne, frottis dans les cheveux. Il va vous falloir, comme en prison, vous allier très vite avec un groupe de forts pour vous défendre (on vous conseille les footeux, les grandes qui font de la corde à sauter, et surtout évitez les « surveillants » ils ne seront jamais là pour vous sauver le cul durant les moments importants).

Crédits photo : Topito

La drogue est omniprésente

On rentre souvent clean et on ressort junkie. Au début on sniffe juste un peu de colle UHU pour faire comme les copains, puis c’est l’escalade : on met du axe dans un torchon pour se le mettre sur la bouche, on enchaîne les « têtes brûlées » pour se donner une réputation. Regardez les gamins quand ils sortent de CM2, la plupart ont déjà le visage fatigué et buriné par les excès.

La sexualité des jeunes est étalée au grand jour

Combien de parties de docteurs derrière les buissons ? Combien de jeu de la bouteille qui donnent lieu à des orgies de smacks, et parfois même (c’est arrivé à Céline de CM2) de bisous avec la langue. Le stupre et la fornication sont légion derrière ces bancs.

La loi du plus fort règne

Les CP font ce que les CE2 disent, qui eux-mêmes sont les petits tapins des CM2, ceux-ci se font maîtriser par les surveillants, qui se font martyriser par les profs, profs qui ont peur du directeur, qui est lui-même terrorisé par le recteur. Et on monte cette hiérarchie jusqu’au président de la République.

Les spectacles clandestins sont partout

Contre la promesse d’un joli pécule (chewing-gum, ballon en mousse, billes) certains enfants sont prêts à boire le verre qui contient tous les déchets de la table de la cantine. Bien sûr, une fois que le pauvre aura accompli sa mission devant un parterre de badauds malsains et voyeurs, il en sera la risée, et son maigre butin ne lui rendra pas sa réputation.

Il y a des "no-go zones" contrôlées par des cartels

N’essayez même pas de faire un hand-ball sur le terrain de foot, vous ne survivrez pas l’attaque des footeux de CM2 (y’en a même un qui a redoublé). Le préau est contrôlé par les filles de CM1. Le bac à sable c’est le turf des maternelles. Bref, vous êtes en théorie libres de vous balader où vous voulez, mais on vous le déconseille fortement.

Ça passe trop vite

On a à peine le temps de comprendre les règles, de se faire des alliés pour commencer à kiffer pleinement que c’est déjà fini. Place au collège et avec lui les responsabilités : changement de cartable, théorème de Pythagore, apprendre à faire des sarbacanes avec un effaceur, etc. Oui, le primaire et son aire de jeux font partie d’un monde cruel, mais on y a tous passé d’excellents moments et parfois on aimerait bien y retourner, ne serait-ce qu’une journée.

On y choppe la Covid à tout va

C’est clairement un bain à miasmes. Vous voulez mon avis ? Si la pandémie est toujours active dans le monde c’est à cause des cours de récré.

Même Capital n’a pas osé en parler.