lycee
source photo : Les films des Tournelles

C'est pas que sur le moment on ait réellement tout adoré, loin de là. Quand on était lycéen si on est honnête, on a même le plus souvent pensé "vivement que ça se termine bordel de merde" surtout quand on devait partir pour un cours de 2 heures de math à 8 heures du mat'. Et puis le temps qui passe, les saisons de Secret Story qui s'enchainent, trop vite... Un midi, alors que vous mangez votre sandwich entre 2 réunions, vous regardez dans le rétro et vous arrêtez de mâcher en repensant, sans savoir pourquoi, à ces petits instants de bonheur du lycée, alors que vous terminiez tout juste vos problèmes d'acné. Vous ne recommenceriez pas tout, mais ces petits moments-là, pour le coup, si.

  1. La sensation du devoir accompli après une épreuve de 4 heures
    L'impression que cette heure-là, celle d'après, a plus de saveur que les autres. Parce que vous avez mérité de ne rien faire après 4 heures à plancher sur le sujet de philo "les idées vieillissent-elles ?"
  2. La joie d'avoir une "heure de Perm"
    Alors qu'être enfermé dans une salle de cours sans avoir le droit d'en sortir ni de parler, globalement, ça ressemblait quand même beaucoup à une heure de colle.
  3. Le savant calcul pour arriver en retard sans être noté absent
    5 minutes avant c'est trop tôt. 2 minutes après c'est trop tard et il faudrait expliquer ça à ses parents. Etre un petit branleur, ça parait simple au premier coup d'oeil, mais il y avait tout un arsenal de techniques derrière.
  4. La chance de tomber au moment du rab' au self
    On n'a jamais pensé que c'était vraiment très bon cette cantine. Mais arriver au moment où tu pouvais doubler ta ration sans rien demander juste parce que tu étais là au bon moment, c'est comme voir les étoiles s'aligner, ou gagner 5 euros à la Française des jeux: ça ne change pas la vie, mais on a l'impression que la journée était spéciale. Ceux qui ont fait de la prison plus tard confirmeront qu'avoir du rab à la cantine, c'est un peu Noël avant l'heure.
  5. Le fait de pouvoir sauter un cours de sport parce que l'on était "indisposée"
    Et on savait que son prof ne tenait pas une compatibilité exacte tous les 28 jours (s'il le fait, fuyez, non ce n'est pas normal), alors on en abusait. Surtout le trimestre où y'avait piscine.
  6. Le prof annoncé malade...
    Ce n'était pas encore officiel, mais la rumeur commençait à monter. Il parait même qu'il ne serait pas là "pendant plusieurs jours", mais si je te jure, ça vient d'une fille qui me l'a dit et qui habite juste à côté de chez lui. Alors tu vois...
  7. ... et les 30mn réglementaires avant de le déclarer officiellement absent
    L'attente interminable remplie d'espoir, où on discutait nerveusement, en groupe, en priant pour qu'il ne vienne pas. Il y avait toujours un con qui disait "le voilà" alors que c'était pas vrai. Quand l'info se confirmait, on ne faisait finalement pas grand-chose de ces 2 heures-là, mais avoir l'impression de voler un bout de temps sur la vie "normale", c'est irremplaçable.
  8. Le "droit" de sécher
    Celui qu'on s'accordait, disons. Parce que depuis on a cherché partout et on a constaté que nulle part dans aucun texte de loi ou manuel il n'était fait mention de "droit de se tirer d'un cours avant qu'il commence parce qu'on vous oblige à porter une blouse / chanter du Yves Duteil / apprendre les forces à l'exportation de la Russie". Le plaisir de prendre ce risque de sécher, à plusieurs, en imitant vaguement la signature des parents au besoin...
  9. La manif contre la réforme
    On ne sait plus quelle réforme exactement, on se souvient juste du nom du ministre de l'époque qui "était foutu parce que les étudiants étaient dans la rue". On n'était pas vraiment sûr d'y croire, mais on était sûr qu'on préférait se balader dans la rue en chantant et en disant "putain y'a plein de monde" que d'être assis derrière un bureau à essayer de comprendre les suites numériques.
  10. La sortie scolaire
    Même si au Lycée, l'idée se résumait souvent à un voyage utile, en "lien avec le programme" disait le prof d'histoire, du genre visite à Oradour-sur-Glane ou balade sur les plages de Normandie pour voir les bunkers de près. Le mur de l'Atlantique, on s'en foutait un peu. Mais si ça voulait dire avoir la chance d'être assis 3 heures dans le bus à côté de celui / celle à qui on faisait de l'oeil depuis 2 mois dans la cour, on trouvait que l'Histoire finalement, c'était vachement important.
  11. (bonus) Le sentiment d'avoir la vie devant soi
    On ne savait pas forcément ce que ça voulait dire, puisque tout le monde nous le répétait, ça devait être important. Le champ des possibles, c'est un beau concept, celui qui nous fera penser qu'il n'y a pas de limites et qu'on fera TOUT ce qu'on veut.

,Mais n'oublions pas que dans 10 ou 15 ans, on se dira "tu te rappelles de Topito, c'était bien hein ?". Le bon vieux temps, c'est maintenant on vous dit.