Un an pas jour pour jour (366 jours puisque le 29 février est passé) après les attentats du 13 novembre qui ont conduit à la mort de 130 personnes et ont fait 413 blessés, le traumatisme est encore présent, et peut-être encore plus pour les moins de 30 ans, directement visés par les attaques commanditées par l’Etat islamique. Si le temps de l’union sacrée a été balayé par la politique et la perspective des élections, ce triste anniversaire est l’occasion de rendre un hommage raisonnable à la fois aux victimes et à notre modèle de société, de plus en plus ébranlé par l’ordre du monde.

Se bourrer la gueule en terrasse

Ou pas en terrasse, d’ailleurs, mais au moins voilà une occasion de se bourrer la gueule un dimanche, ou du moins un prétexte pour le faire, ou du moins une excuse. Et puis ce sera l’occasion d’aider l’industrie des terrasses qui souffre, comme chaque année, de l’hiver.

Aller voir un concert

C’est Sting qui a fait la réouverture du Bataclan. Mais y’en a plein d’autres. Surtout plein d’autres.

Se rassembler à la République

De préférence pas avec des chefs d’Etat étrangers, plutôt avec une 8-6.

Ecouter des chansons tristes

Histoire de bien se déboîter la gueule et évacuer ensuite une bonne fois pour toutes toute forme de tristesse.

Si vous avez besoin d’aide, on a un top pour ça.

Reprendre contact avec une fille qu'on aimait et peut-être qu'on l'aime encore parce qu'après tout si on doit se taper l'horreur, autant se la taper à deux

S’attendre à se prendre un vent, surtout si l’histoire est finie depuis 15 ans, voire qu’il n’y a jamais eu d’histoire.

Faire l'amour toute la journée hors mariage

C’est un genre de vengeance fourmi qui évite de se salir les mains, enfin façon de parler, vous faîtes ce que vous voulez avec vos mains, ça ne me regarde absolument pas.

Eteindre BFM TV

Et se dire qu’on ferait mieux de passer notre vie à lire des bouquins, baiser et faire des trucs intéressants plutôt qu’à regarder des mecs moches discuter dans l’entre-soi du 13 novembre.

Virer le drapeau de sa photo Facebook

Ca fait un an, c’est bon maintenant. Et vous cherchiez un moment pour le faire depuis quelques temps, le voilà. Et puis, manifestement, le repli identitaire n’est pas la bonne solution, même si, au départ, le drapeau ne voulait pas dire ça. D’autant que ce ne sont pas que des Français qui sont morts. Et puis, sincèrement, un sentiment d’appartenance nationale ne devrait pas se construire sur un événement traumatique, mais sur des convergences positives.

Regarder des articles sur la Syrie et se dire que l'EI est quand même mal

Comme Redford le déclare plus ou moins à la fin de l’Arnaque à propos du fric récupéré : « ça ne répare rien, mais c’est quand même pas mal. » On ne peut pas se réjouir de la tournure que prennent les choses en Syrie pour les populations civiles, mais on peut tout de même se satisfaire de voir que l’Etat Islamique est en passe de disparaître, même s’il ne s’agit pas d’une solution pérenne.

Se faire un cambodgien

Oui se faire un bon petit Prahok tranquille, et se dire que c’est toujours ça que les boches n’auront pas. On lutte comme on peut contre une petite déprime dominicale.

(Bonus) Lister tout ce qui pourrait être mieux en 2017 qu'en 2015 et 2016

Pas sûr qu’il y ait grand-chose qui vienne à l’esprit directement, comme ça, mais si on compile tous nos prédictions optimistes, on pourra faire un grand tableau des bonnes nouvelles tout autour de la Terre et se donner la main et faire une descente au flambeau en chantant Kum ba yah. Non, en vrai, une bonne nouvelle tombera forcément à un moment ou à un autre. Forcément. Non, en vrai.

Il paraît que, passé un certain âge, on n’aime plus fêter son anniversaire. C’est marrant, mais, dès un an, cet anniversaire-là, on ne se réjouit pas de le fêter.