C’est l’une des comédies françaises les plus cultes et vingt ans après sa sortie, elle continue d’être aussi drôle et de nous révéler ses secrets, ce qui est une belle prouesse quand on sait à quel point l’humour peut rapidement vieillir et devenir ringard ou dépassé. Aujourd’hui, on va se pencher sur les secrets de tournage ou les petites choses que vous ignoriez peut-être sur le film, et y’a pas mal de trucs à découvrir, alors ne perdons pas de temps.

Alain Chabat n’aurait jamais dû le réaliser

Et ça aurait bien dommage, parce que c’est bien là toute la beauté de ce film ! Eh pourtant, lorsque Chabat a rendez-vous avec Claude Berri en 1999, il arrive avec l’envie d’adapter les aventures de Spirou, et non pas des Gaulois à tresses. Le projet est irréalisable, mais le producteur lui propose Astérix. Il hésite d’abord entre Astérix légionnaire et Astérix Gladiateur, avant de penser à Astérix et Cléopâtre.

En tout, Chabat livre 22 versions de son scénario

Le tout, en 9 mois. Autant vous dire que le mec n’a pas chômé !

Niveaux sandales, on a mis le budget

Savez-vous combien de sandales ont été utilisées sur le tournage ? 5000 les gars ! Ça fait beaucoup de pieds. Et dix fois plus d’orteils.

Idem niveau tissu pour les costumes

En tout, il a fallu 11 km de tissu pour réaliser tous les costumes ! Pour vous donner une idée, 11km, c’est la distance qui sépare l’arc de triomphe et le château de Vincennes : faites le à pied, et vous verrez que c’est pas mal du tout.

Au bout de 3 semaines de tournages, Depardieu et le chef décorateur At Hoang sont opérés en urgence

Pour un triple et un quadruple pontage. Pas le meilleur départ qui soit que de se retrouver avec deux mecs qui sont à deux doigts de calanche.

Chabat s'entoure d'une sacrée équipe

À ses côtés : Stéphane Gluck en assistant, spécialiste des grosses machines qui a notamment travaillé sur Jeanne d’Arc de Luc Besson; At Hoang, décorateur nommé aux César pour L’Amant et Germinal, ou encore Tanino Liberatore pour les tenues de Monica Bellucci.

C'est le plus rentable de tous les Asterix et Obélix

Oui, le film a coûté 50 millions d’euros, mais autant vous dire qu’ils ont été bien amortis ! Le box office de l’œuvre (oui, c’est une œuvre) de Chabat s’élève à quelque 115 millions d’euros, faisant de lui le film le plus rentable de tous ceux des Gaulois ! Pas dégueu.

Clavier avait un peu les morts de pas être LA vedette du truc

Comme Debbouze est un peu LE personnage du film, Christian était un peu deg de se faire voler la vedette. Les rumeurs disent qu’il n’aurait alors pas été des plus sympas avec l’équipe de tournage. En 2019, il déclare même au micro de BFMTV « Je ne sais pas si le réalisateur avait tellement envie de faire le film avec moi ». Bah alors Chrichri, on fait son caca nerveux ?

Le "jour des 2000 figurants" est perturbé par une tempête de sable

La journée à 2000, c’est celle du tournage de la découverte du chantier où pas moins de 2000 figurants sont employés. Comme si gérer 2000 personnes d’un coup n’était pas assez sportif, une bonne petite tempête de sable se lève histoire de venir corser tout ça. Bonne ambiance.

20 minutes de trop = deux semaines de travail

Après le premier montage, le film dure 2h12. Pour Claude Berri, c’est 12 minutes de trop. Résultat : deux semaines de travail, pour arriver à réduire le film de seulement 12 minutes. Franchement, nous, on aurait bien pris un peu de rab.

Le personnage de Joey Starr a été supprimé

Eh oui, le rappeur était initialement prévu au tournage, pour le rôle de… « Niclapolis ». Ah si, c’est drôle. Finalement, après de multiples remaniements de scénario, ce personnage n’a pas été sélectionné pour le casting final.

Luc Besson a prêté main forte à Chabat

Le réalisateur est en effet venu aider son pote Alain le temps d’une journée, pour tourner la scène de la construction de la pyramide. La fameuse journée des 2000, avec la tempête de sable toussa toussa.

La tirade d’Edouard Baer a failli être coupée au montage

Cette tirade, qui est clairement l’une des meilleures de tout le film, était une totale improvisation de Baer, et elle a failli disparaître au montage (une histoire de 12 minutes, peut-être). Ça aurait été trop con, parce que même 20 ans après, on ne s’en lasse pas. Allez, pour la peine, on se la refait.

« Vous savez… Moi, je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation.
Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi.

Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée… Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face je dirais, le miroir qui vous aide à avancer.

Alors ça n’est pas mon cas, comme je disais là, puisque moi au contraire, j’ai pu ; et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie… je ne suis qu’amour ! Et finalement, quand des gens me disent « Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? », je leur réponds très simplement que c’est ce goût de l’amour, ce goût donc qui m’a poussé aujourd’hui à entreprendre une construction mécanique… mais demain qui sait ? Peut-être simplement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi. »

On a engagé un cascadeur pour se prendre une gifle

Pauvre Cyril Raffaelli, cascadeur spécialisé dans les scènes de combat, qui ne sera venu sur le tournage que pour se prendre une torniolle par Obélix. Faire autant de route pour se prendre une patate de Gérard Depardieu, c’est chiant.

On doit la BO du film aux enfants de Snoop Dog

Eh oui ! Quand Alain Chabat pense à Snoop Dogg pour enregistrer la BO du film, il est presque convaincu que ce dernier refusera le projet. Coup de chance pour lui : les enfants du rappeur sont fans d’Asterix et Obélix, et poussent leur père à accepter le projet. Eh pouf : ça donne Mission Cleopatra, en featuring avec Jamel Debbouze.

Jean-Pierre Bacri a filé un coup de main au montage

Très pote avec Chabat, Bacri est l’une des premières personnes à qui le réalisateur a montré le montage final, et il a eu l’idée de rajouter plusieurs vannes (la fameuse réplique « vient me le dire de profil » par exemple). En plus de ça, c’est lui qui a pensé à faire un faux documentaire sur la langouste dans lequel il prête sa voix. Il était comme ça Bacri.

Le film a projeté un court métrage sur le devant de la scène

C’est le court-métrage « Le voeu » qui avait été sélectionné pour être projeté avant le film dans les salles de cinéma, celui-ci est librement adapté d’un conte africain. Les réalisateurs du court pensaient qu’il serait être projeté dans quatre ou cinq salles dans le pays mais finalement le court-métrage a été tiré à 900 copies, le même nombre que le film Astérix, un gros coup de pouce de la part de Chabat.

Le film avait déjà été adapté en dessin-animé et ce n'était pas le premier choix de Chabat

Trente ans avant la sortie du film de Chabat, un excellent film d’animation avait déjà été réalisé. Chabat aimant la plupart des albums sur les Gaulois il n’avait pas de choix principal en terme de préférence, et c’est Claude Berri qui lui a conseillé de réaliser celui-ci plutôt qu’un autre car il trouvait que c’était « l’album le plus cinématographique ». On peut dire ce qu’on veut, il avait du pif le Claude.

Claude Berri fait d'ailleurs une apparition où il se moque de lui-même

Le producteur tient le tout petit rôle du peintre qui fait une représentation de Cléopâtre de profil et à qui celle-ci demande de faire une interprétation « plus contemporaine ». Le peintre lui répond alors « Oh ma reine, l’art contemporain, je n’y comprends rien » ce qui une vanne si on sait que Berri était un passionné et grand collectionneur d’art contemporain, mais forcément faut le savoir pour le comprendre.

Le titre "Gaz-L" de Joey Starr a été l'objet d'un procès

Tout part du fait qu’à la base, d’après le producteur du film Féroce, le morceau « Gaz-L » (gazelle) de Joey Starr devait apparaitre dans son long-métrage et il devait en avoir l’exclusivité, sauf qu’en fin de compte il est également dans celui de Chabat. Un procès a eu lieu mais bon, finalement le truc était déjà fait donc y’avait pas grand-chose à changer sur ce point, à part gagner des thunes.

Et sinon vous pouvez aller voir les blagues cachées dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, vous n’aviez probablement pas tout vu.

Sources : BFMTV, RTBF, Allociné.