Dans l’espace, personne ne vous entendra crier « Qui a encore laissé traîner son morceau de satellite, c’est pas une poubelle ici ! » De toute façon, tout le monde s’en fout tant que cette pollution ne se voit pas et ne nous tombe pas sur la tête.

Plus de 130 millions d'objets en orbite au dessus de nos têtes

L’espace est une décharge comme les autres où les humains abandonnent sans aucun scrupule leurs déchets spatiaux. Parmi ces 130 millions d’objets en orbite, on retrouve entre autres les vidanges de la station russe MIR, en orbite de 1986 à 2001, ou encore les millions d’aiguilles du projet américain West Ford pendant la guerre froide. Quant au plus grand nuage de déchets orbitaux (2 500 débris) actuels, il est né de la destruction en 2007 du satellite chinois Feng Yun- 1C… Un avant-goût de celle qui s’est produite en novembre 2021.

Un satellite inactif reste au moins 25 ans en orbite… avant de se casser la gueule

Il faut donc pas moins d’un quart de siècle avant qu’un satellite HS ne rentre dans l’atmosphère pour s’y dissoudre en grande partie. Et encore, ceci n’est possible que depuis 2008 et un dispositif imaginé par le CNES. Avant lui, les délais pouvaient s’étendre jusqu’à plus de 70 ans. Comment on dit déjà ? Ah oui « après moi, le déluge ! ».

Une décharge sauvage sans personne pour la contrôler

Ce qu’il y a de bien chez l’Humain, c’est qu’on peut compter sur lui pour rester fidèle à ses mauvaises habitudes. Incapable de se mettre d’accord sur des règles communes pour lutter contre le dérèglement climatique et la pollution sur Terre, il en est de même dans l’espace. La France est ainsi à ce jour le seul pays à avoir adopté une loi pour gérer le cycle de vie de ses satellites. Les autres se contentent uniquement de codes de bonne conduite et de vagues recommandations sur le recyclage de leurs satellites. Et évidemment, aucun gendarme n’est là pour éventuellement sanctionner les contrevenants. Changez rien les gars, vous êtes parfaits !

Des satellites gros comme des Rubicubes, impossibles à récupérer

On appelle ça des « Cubesats ». Ce sont des satellites pas plus gros que le célèbre casse-tête coloré, qui ont la particularité d’être à la portée de quasiment n’importe quel ingénieur prêt à y investir 10 000 euros en embarquant à bord d’un lanceur privé. Il arrive que ces Cubesats atteignent des altitudes trop élevées pour redescendre d’eux-même un jour dans l’atmosphère, rejoignant ainsi le cimetière des déchets volants non identifiés en orbite autour de la Terre. Durée de vie de ces ordures : des milliers d’années !

220 tonnes de déchets abandonnés sur la surface de la Lune

Les Américains n’ont pas fait que poser un pied sur la Lune, ils en ont également profité pour y laisser quelques souvenirs. Parmi les 809 débris dénombrés à sa surface se trouvent six drapeaux américains, 96 sacs d’excréments (précisément urine et vomi), un autoportrait de l’astronaute James Irwin, deux balles de golf lancées par le premier Américain à avoir voyagé dans l’espace, un couple-ongle, un disque en silicone avec des messages de cadres de la NASA et politiciens du monde entier, un rameau d’olivier en or, ainsi qu’une centaine d’objets déposés par les membres de la légendaire mission Apollo 11 pour alléger les modules (six étages du vaisseau, douze paires de bottes spatiales, des caméras, des outils…). Une décharge complètement lunaire !

Un objet d’au moins 300kg s’écrase sur Terre en moyenne tous les 3 jours

Si seulement 10 à 20% des débris en orbite parviennent à atteindre la surface terrestre sans s’être désintégrés pendant leur chute, cela suffit à foutre les jetons ! Heureusement, la quasi totalité de ces déchets de l’espace retombe dans des zones non peuplées dont les océans. Le risque que ces derniers blessent quelqu’un existe pourtant mais ne serait que d’une chance sur 10 000 !

Jusqu’à 10 manœuvres d’évitement par an pour la Station Spatiale Internationale

Vous vous souvenez du film Gravity ? Eh bien, la réalité au-dessus de nos têtes n’est pas loin de ce scénario catastrophe. Les membres de la Station Spatiale Internationale sont en effet amenés chaque année à réaliser entre 8 et 10 manœuvres d’urgence afin d’éviter des déchets spatiaux lancés vers eux à plus de 8 km/seconde. A titre de comparaison, la vitesse d’un TGV n’est que de 150m/sec !

Un satellite a entre 5 et 8 % de risques d'être détruit par l'impact d'un débris spatial

En 1978, un astrophysicien américain s’est amusé à imaginer un scénario où la quantité de débris en orbite autour de la Terre serait telle que les satellites en orbite risqueraient d’être détruits, augmentant par la même occasion la quantité de débris spatiaux et logiquement la probabilité de créer d’autres incidents. Au-delà d’un certain seuil, un tel scénario rendrait quasi impossible l’exploration spatiale et même l’utilisation des satellites artificiels pour plusieurs générations ! Si la réalité n’a pas encore rejoint la fiction, ce scénario est aujourd’hui pris au sérieux par les scientifiques qui lui ont donné le nom de Syndrome de Kessler. Actuellement, les risques pour un satellite d’être percuté par un débris en orbite sont quand même de 5 à 8 % !

Si les extra-terrestres sont écolos, ils vont nous pourrir direct !

Imaginez qu’un alien débarque en mode touriste dans notre système solaire et découvre toutes les merdes qu’on y a a laissé en orbite autour de la Terre. Pas sûr que ça le fasse marrer longtemps.