Voter est un droit, voter est un devoir, vote à 18 ans, vote à 16 ans, vote obligatoire ou pas obligatoire, abstention, vote blanc – on le compte alors ou on le compte pas ? Tous ces débats sont chiants, mais voter, en soi, ce n’est pas d’une complexité folle en France. Et c’est plutôt du cul, parce que ce n’est clairement pas le cas dans tous les pays du monde.

En Indonésie

L’Indonésie, c’est un pays très peuplé et très galère : plusieurs milliers d’îles, des centaines de milliers de candidats locaux… Au total, le scrutin nécessite la mise à disposition de 800.000 bureaux de vote qui emploient 6 millions d’employés temporaires pour assurer le suivi du scrutin et son dépouillement. Et cette année, l’Indonésie a organisé 5 scrutins en même temps. Les employés devaient tout dépouiller en un mois : qu’ont-ils fait ? Ils sont morts d’épuisement. Non, je ne déconne pas, ils sont morts d’épuisement, pour de vrai. Morts. Genre ils respirent plus.

Aux Etats-Unis

Un mardi. Voter un mardi bordel, vous vous rendez compte de la galère ? Pour peu, il faudrait poser un jour pour aller voter et se taper des queues immenses au bureau de vote pour attendre son tour. Sans compter que les Américains votent pour absolument tout en même temps : leur président, leur shérif, leurs juges, leur… C’est à n’y rien comprendre tellement il y a de trucs à cocher et de bordel à organiser.

Au Royaume-Uni

J’ai pas regardé en détail le mode de scrutin, mais force est de constater que voter, en Angleterre, ça a pas l’air simple. Prenez ce qu’il se passe en ce moment. Là, si tu es anglais, il faut voter dans le cadre d’un truc à propos duquel tu as déjà voté pour dire que tu voulais plus voter pour ce truc-là. Ah, et ce truc, c’est l’Europe.

L'Inde

834.000 votants. C’est le plus grand corps électoral du monde. Imaginez un peu la complexité pour mettre en place un vote en convergence dans toutes ces provinces, ces villes gigantesques, s’assurer que tout le monde est inscrit sur les listes… Une usine à gaz.

L'Afghanistan (pour les femmes)

On ne va pas faire la liste de tous les pays où les femmes n’ont pas encore le droit de vote. Mais en Afghanistan, la situation est assez cocasse : les femmes ont le droit de voter, mais la loi chiite, même si minoritaire dans le pays, oblige les femmes à demander la permission à leur mari pour sortir de la maison. Donc autant vous dire que si elles veulent aller voter, elles doivent demander l’autorisation à leur mari qui, s’il respecte ce genre de loi, est probablement tenté de dire « non, tu vas pas voter ».

L'Allemagne

Le système électoral allemand est l’un des plus complexes du monde. Je vous passe les détails (vous pouvez les lire ici), mais les Allemands élisent d’abord des candidats directs : sur un même bulletin, on trouve donc les noms des candidats à la députation et les listes nationales présentées par les partis au Bundestag. On peut donc voter, par exemple, à gauche localement et à droite nationalement. Mais pour être sûr de siéger, l’élu local doit faire partie d’un parti qui a obtenu suffisamment de sièges au niveau national (ceux-ci sont répartis à la proportionnelle)… Une fois tout cet enfer passé, les élus du Bundestag se mettent d’accord dans le cadre d’alliances pour élire un chancelier.

L'Equateur

Je ne vais pas m’attarder sur ce cas qui est d’une telle complexité que je ne l’ai pas compris, mais si vous voulez partager mon fou rire sur la complexité du scrutin équatorien, je vous laisse le soin de cliquer sur ce lien et de m’envoyer un mail si vous y comprenez quelque chose.

En Chine

Vu que le parti décide de tout et qu’on ne vote absolument pas, en Chine, c’est vraiment très très très très compliqué de réussir à voter.

On pourrait quand même faire l’effort d’y aller, nous, c’est tellement simple…