Quantité ne rime pas forcément avec qualité. Si certains livres connaissent un succès justifié, d'autres mériteraient plutôt de servir de cale-porte. Passage en revue des best-sellers de 2011 (hors régime Dukan, bien entendu).

  1. "La couleur des sentiments" Kathryn Stockett (Kindle Editions) : cette daube paternaliste aux relents de Case de l'Oncle Tom a connu un grand succès en France grâce à l'adaptation ciné. L'histoire: une jeune bourgeoise blanche devient amie avec deux bonnes noires dans le Jackson (Mississipi) de 1962. Bien sûr la femme blanche va aider à émanciper les deux femmes noires qui en sont incapables toutes seules. On préférera largement lire et relire Femmes, Races et Classes d'Angela Davis sur le même sujet.
    L'enfer pavé de bonnes intentions ou le racisme ordinaire plein de bons sentiments c'est par .
  2. "La planète des sages", encyclopédie mondiale des philosophes et des philosophies, Jul et Charles Pépin (Editions Dargaud): cette vulgarisation (sans aucune connotation péjorative) de philo illustrée est certes une bonne initiative, mais pas sûr que le bac soit garanti. La philo pour les nuls, tome 1, c'est ici.
  3. "XIII, Tome 20 : Le jour du Mayflower", de Jean Van Hamme et Youri Jigounov (Editions Dargaud): XIII fait partie des (très bonnes) BDs dont on ne peut pas décemment dire du mal. Nous vous laissons donc cet espace de libre expression afin de baver sur l'oeuvre de votre choix. Pour se plonger dans la suite des aventures du célèbre amnésique c'est .
  4. "Rien ne s'oppose à la nuit" de Delphine de Vigan, (Editions JC Lattès): l'histoire grandiloquente de la mère de l'auteur, ainsi que de toute sa famille. Pas totalement foireux, pas vraiment réussi, ce texte plat a été quelque peu surestimé. Ça ne valait pas le coup d'entraîner la Joséphine d'Alain Bashung dans cette galère (le titre faisant référence à "Osez Joséphine"). Pour découvrir les terribles secrets de famille c'est
    ici.
  5. "Steve Jobs", de Walter Isaacson (Editions JC Lattès): la biographie de Steve Jobs. Voilà. A quand la biographie du cancer qui a eu la peau de l'un-des-plus-grands-génies-de-notre-temps? Il doit en avoir des choses à dire lui aussi. Les méthodes pour monter un empire informatique dévoilées "]ici
  6. "Le second souffle suivi du Diable gardien" de Philippe Pozzo di Bozzo (Editions Bayard): vous pensiez échapper à la si belle (nausée) et si touchante (vomi) histoire du banlieusard et de son employeur handicapé? Raté. Voilà que l'histoire à l'origine du film ressort en format papier. Papier qui présente l'avantage de pouvoir être utilisé aux toilettes. Débauche de bons sentiments par ici.
  7. "L'art français de la guerre" d'Alexis Jenni (Editions Gallimard) : il n'y a rien à dire sur le prix Goncourt 2011 (vous ne le saviez pas, c'est celui-là, le Goncourt). Pas parce que nous doutons de la légitimité d'un jury préhistorique (le jury du Prix Goncourt!) qui doit déjà être bien occupé avec ses problèmes d'incontinence pour désigner un gagnant, (loin de nous cette idée, voyons), mais parce que ce livre, (le Prix Goncourt 2011!) plutôt intéressant, plutôt bien écrit, ne casse pas trois pattes à un canard non plus. (On vous a dit que c'était le Prix Goncourt 2011?). Pour se faire une idée et briller en société, voici
    Le Goncourt 2011
  8. "Chroniques diplomatiques - Quai d'Orsay, T2" de Christophe Blain et Abel Lensac (Editions Dargaud): une bande-dessinée sur un chat qui se prend d'amitié pour le directeur de cabinet. On ne l'a pas lu, malgré cet alléchant et succint résumé, donc on s'abstiendra (de commenter, pas de lire. Quoique). Petite visite du Quai d'Orsay ici
  9. "Cette Nuit là" de Linwood Barclay (Editions J'ai Lu): une sombre histoire d'adolescente qui fugue, mais ne retrouve plus sa famille le lendemain. 25 ans après le mystère continu... On attendra que ce thriller soit adapté au cinéma, si ce n'est déjà fait. On ne sait pas trop. Mon Dieu-mais-que-s'est-il-passé? ici
  10. "Indignez-vous!" de Stéphane Hessel (Indigènes Editions) : ce manifeste a été un succès dans le monde entier et a initié le mouvement des Indignés. Rien que parce qu'à 94 ans Stéphane Hessel n'est pas encore gâteux (ce qui est un exploit), on ne dira rien de méchant sur son bouquin, qui est loin d'être la pire production littéraire de l'année. Pour s'indigner, c'est par .

Voilà, maintenant, vous pouvez retourner à vos bouquins à vous.

Sources: un mix entre les meilleures ventes de l'Express, d'Amazon et de la Fnac.