Avant qu’un truc ne devienne un cliché, c’était généralement une bonne idée. Sauf que comme on a beaucoup trop utilisé ces fameuses bonnes idées on a commencé à les trouver répétitives et aujourd’hui on ne peut s’empêcher de souffler en les voyant passer dans les films, un peu comme ce flic qui accepte une dernière affaire avant la retraite qui en fait pourrait bien lui couter la vie. Mais quels sont les films qui ont posé les bases de ces clichés ? Réponse ci-dessous.

Le premier film à montrer une bande d'inconnus s'allier pour résoudre une situation - Les sept samouraïs

Cet énorme chef d’oeuvre d’Akira Kurosawa est non seulement le premier film à avoir montré une bande d’inconnus faire équipe pour aller au bout d’une situation mais il a aussi servi de matrice à tous les films d’aventure tels qu’on les connait aujourd’hui. Il ne s’est pas contenté de créer un cliché, mais il a posé les bases du cahier des charges que beaucoup de films ont utilisé après lui. Regardez les films de Kurosawa, c’est assurément le réalisateur préféré de votre réalisateur préféré.

Le premier film où la voiture ne démarre pas au pire moment - Double Indemnité

Vous voyez forcément cette scène où le personnage tente de prendre la fuite mais que la voiture refuse étrangement de démarrer. Vous l’avez tellement vue que vous la détestez, mais quand elle a été montrée pour la première fois dans Double Indemnité c’était une putain de bonne idée. D’ailleurs le film a plus ou moins créé le concept de femme fatale tel qu’on le connait également, beaucoup de bonnes idées du coup.

Le premier film à avoir utilisé le "Bullet time" - Kill and kill again

Si la plupart des gens pensent que Matrix a créé l’effet (et si on est honnête il a créé la technologie pour le capturer de la meilleure manière), le premier véritable « bullet time » était montré dans Kill and Kill again. On y voit une scène où une balle part d’un revolver à une allure ralentie jusqu’à atteindre sa cible, et même si ça a pris quelques années dans la gueule c’était une petite révolution.

Le choix du fil à couper pour désamorcer une bombe - Juggernaut

Le truc qu’on voit dans 95% des films d’espionnage où le personnage ne sait pas quel fil couper pour désamorcer une bombe et qui joue avec les nerfs du spectateur provient initialement de ce film avec Anthony Hopkins. Aujourd’hui on ne compte plus les fois où ce truc a été utilisé et réutilisé comme le préservatif unique que possédaient mes parents qui ne voulaient pas d’enfants (on est une fratrie de 12).

L'effet "un personnage devient attirant en retirant ses lunettes" - Le grand sommeil

Un truc particulièrement con qui revient à dire que les gens qui ont des lunettes sont moches parce qu’ils ont des lunettes mais passons. Ce concept a été utilisé beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de fois dont une fois dans l’infâme film Polisse de la tout aussi infâme Maïwenn. Mais au moins dans Le grand sommeil on pouvait voir la classe naturelle d’Humphrey Bogart à l’écran et tout l’essence du film noir transpirer de son chapeau.

Le premier film à avoir montré "l'appel téléphonique qui vient de l'intérieur de la maison" - Black Christmas

Premier film d’horreur à avoir lancé le genre des « slashers », Black Christmas a aussi inventé le principe de la « Final Girl » (la seule survivante d’un film d’horreur). Mais non content de créer plein de codes de ce genre le film montrait aussi la première scène où le tueur appelle de l’intérieur de la maison, un concept repris mille fois et magnifié dans l’introduction du premier Scream. Pas assez de reconnaissance pour Black Christmas.

La salle de crise en temps de guerre - Dr Folamour

Vous voyez forcément cette scène où des ministres, chefs d’armées et présidents se regroupent dans une « salle de guerre » pour parler stratégie pendant un moment de crise, eh bien c’est pour la première fois dans la comédie satirique de Kubrick Dr Folamour qu’on a vu ce concept arriver. Autant vous dire que depuis sa création vous avez vu ce truc repris plus de fois que les musiques de Céline Dion au karaoké.

Le carton de fin qui explique ce que les personnages sont devenus - American Graffiti

Sorte de conclusion « étendue » après le dernier plan du film, le fameux carton de fin qui explique ce que sont devenus les personnages après l’histoire est un petit classique. C’est dans le chef d’oeuvre de George Lucas American Graffiti qu’on voyait pour la première fois ce concept et c’était bien trouvé. D’ailleurs, ce film serait aussi à l’origine de principe de bande originale, là où jusqu’ici les films étaient rythmés par des musiques composées pour l’occasion, celui-ci passait à la file des titres bien connus de son époque (et la BO est très cool).

Le premier film à avoir fait les "adieux sur un quai de gare" - Depuis ton départ

Bon, le titre est assez évocateur sur le principe d’une scène d’abandon mais en gros le cliché d’une scène d’adieux sur un quai de gare provient de ce film de 1944. Je ne peux pas vous en dire plus vu que je ne l’ai pas vu mais pour me faire pardonner je m’engage à visiter tous les quais de gare de France et de m’y prendre en photo. Vous pouvez financer mon projet sur Ulule.

Le flic solitaire qui ne respecte pas vraiment les règles - Bullit

Si le « hard boiled » ou « dur à cuire » provient des films noirs des années 40-50, le flic qui ne fait pas vraiment dans la dentelle et enquête avec des méthodes que le règlement de la police réprouve provient de ce film avec Steve McQueen qui était visiblement un connard (désolé de vous casser l’image, beaucoup trop de gens ont balancé que c’était un enfoiré). Une bonne raison de lui préférer Robert Redford mais surtout l’immense et pour le coup très sympa Paul Newman.

Et sinon vous pouvez aller voir les films qui ont créé un genre, et ça c’est un truc extrêmement stylé aussi.

Sources : Reddit, Screenrant, Collider.