Trop souvent, les gens se précipitent de vendre leur âme au diable sans avoir bien réfléchi aux conséquences d’un tel geste et sans exactement savoir où ils mettent les pieds. Heureusement, Topito est là pour vous fournir tous les conseils nécessaires à bien réussir sa négo au moment de pactiser avec ce coquin de Belzébuth, que j’appelle Belzé pour ma part et avec qui je joue au golf tous les mercredis.

Prendre rendez-vous avec le diable dans de bonnes dispositions

Une négociation, ce ne sont pas que des parties qui discutent la rédaction d’un contrat. C’est aussi une aventure humaine au cours de laquelle des personnes vont discuter durant plusieurs heures voire plusieurs semaines dudit contrat. Autant que ce moment soit convivial et engageant pour la partie adverse. Rencontrez le diable sur votre terrain mais essayez de le mettre à l’aise. Les goûts du diable sont simples : le feu, les merguez trop cuites et la souffrance forment son environnement familier ; n’hésitez pas à faire péter le brasero tout en diffusant des chants grégoriens façon souffrance chrétienne.

Demander à un tiers d'être présent lors des négociations

Les séances de négociation sont parfois longues et très techniques : un avis extérieur sera toujours le bienvenu, d’autant que vous n’aurez pas nécessairement une concentration optimale durant toute la durée des échanges. Cet oeil externe doit être bienveillant, connaître vos ambitions et vos moyens et de préférence ne pas avoir lui-même passé de pacte avec le diable, sans quoi sa qualité de tiers risque d’être corrompue.

Savoir ce que l'on veut, ce que l'on vaut et ce que l'on vend

Dans l’optique d’obtenir un contrat avantageux, il ne faut pas perdre de vue son objectif initial : le contrat doit permettre au contraire d’atteindre cet objectif. Devenir immensément riche ? Faire tomber toutes les filles ? Devenir célèbres ? Choisissez précieusement ce que vous cherchez à obtenir, sans quoi la négociation se perdra dans un tas de propositions sans fil directeur. Par ailleurs, n’oubliez jamais que vous êtes en train de négocier votre âme : l’enjeu en vaut-il la chandelle ? Combien vaut-elle cette âme ? Ne faudrait-il pas réviser ses ambitions à la hausse ? Sky is the limit.

S'assurer de la conformité du background juridique du diable

Le diable est connu pour formuler des propositions cash extrêmement alléchantes, mais ces propositions sont-elles tenables et réalistes ? Sont-elles étayées par des textes de loi en vigueur dans votre pays et en enfer ? Oui, c’est fastidieux, mais la recherche juridique est un passage incontournable d’une négociation réussie si vous ne souhaitez pas vous faire entourlouper.

Toujours chercher à rentrer dans le détail de chaque clause

Le diable vous propose de vous donner l’amour, la gloire et la beauté en échange de la main-mise sur votre âme pour l’éternité. D’accord, mais l’éternité, ça va chiffrer dans les combien ? La clause sera-t-elle toujours valable en cas de changement radical de la législation ? La disparition de la planète terre, prévue dans 4,5 milliards d’années, risque-t-elle de remettre en question cette notion d’éternité ? Autant de questions précises et techniques qu’il vous faudra aborder pour ne pas vous retrouver pris au dépourvu.

Ne pas se braquer et quitter la table des négociations avant d'avoir scellé un deal

Si vous avez fait venir le diable, c’est probablement que vous comptez passer un accord avec lui. Inutile donc de vous braquer trop vite. Une négociation, c’est un marathon, pas un cent mètres. A trop jouer les effarouchés, vous risquez tout simplement de faire capoter les discussions et de vous mettre le diable à dos. Soyez patient, courtois et cohérent dans vos demandes.

Prendre le temps de lire et d'amender la proposition de contrat

Au terme des échanges, il est probable que vous soyez amené à réfléchir à une proposition de contrat qui vous sera remise soit en mains propres, soit par courriel. Prenez le temps de la lire attentivement. Toutes les dispositions que vous avez demandées (vie éternelle, argent énorme, main de Scarlett Johansson) sont-elles bien énoncées clairement ? Pour rappel, une fois le contrat signé, vous renoncez implicitement à votre droit de rétractation sous 14 jours. N’hésitez donc pas à demander des précisions si nécessaire au diable ou à son avocat.

Faire relire tous les papiers par un avocat qui ne soit pas celui du diable

Il est impératif d’avoir un avis juridique avant de signer un contrat. Faites attention, ne demandez pas son avis à l’avocat du diable, lequel aurait intérêt à vous berner (sans compter que ses honoraires ne sont pas donnés).

Ne pas accepter de signer avec son sang sur un coup de tête

On voit trop souvent des gens se dire « allez tant pis », s’emparer d’un coupe papier et faire couler leur sang sur la feuille du contrat. Ne soyez pas idiot et rappelez que vous la nuit porte conseil. Si une fois la proposition de contrat finalisée vous êtes sûr de vous, signez : c’est que la proposition vous avantage.

Faire une petite fête conviviale pour célébrer la signature

Bah oui ! C’est quand même le minimum, il faut « marquer le coup ». A la vôtre.

Il paraît que le prix des loyers a augmenté en enfer.