100 ans que la Première Guerre est finie. Ça fait un bail. A cette époque-là, on a beaucoup progressé en termes de camouflage. C’était une période de l’Histoire où les instruments d’observation étaient bien moins performantes qu’aujourd’hui, alors on pouvait user de stratagèmes pour se cacher de l’ennemi ou détourner ses tirs. En faisant appel à des artistes, des scientifiques, des architectes, des menuisiers, des plâtriers ou encore des charpentiers, on a pu monter des petites équipes de camoufleurs qui ont fait de grandes choses.

Les soldats ont créé des arbres creux qui servaient d'observatoires

Un bon observatoire, c’est un truc en hauteur avec une vue dégagée. Le problème, c’est que c’est aussi le meilleur moyen de se faire voir par l’ennemi. Du coup, les troupes alliées ont placé des arbres creux en métal pour pouvoir observer tranquillement. Pour pas se faire choper, ils installaient les faux arbres à la place des vrais, de nuit, quand personne ne pouvait rien voir. Malin.

On camouflait les canons des armes pour éviter de faire des reflets

Les soldats se sont vite rendus compte que, de loin, c’est pas leur corps qui permettait de les repérer, mais plutôt leurs armes qui reflétaient le soleil. Du coup, il a fallu cacher tout ça avec de la peinture pour arrêter d’essuyer des tirs dès qu’ils faisaient le moindre pas à découvert.

Des usines et des villages entiers étaient camouflés

Pour ça, on utilisait de grandes toiles qui étaient peintes de manière à ce que du ciel on ne voie plus rien qui ressemble à des bâtiments à abattre. Le plus difficile était de faire en sorte que les motifs peints restent naturels quel que soit le côté duquel on se trouvait pour les observer. Il fallait que le camouflage reste bon quel que soit le point de vue.

On a créé un faux Paris pour tromper l'ennemi

En 1918, pour éviter les bombardements, les Français ont eu l’idée de créer un leurre pour détourner les avions ennemis. Bon, il ne s’agissait pas vraiment d’une reproduction à l’identique de Paris, mais plutôt d’éclairages qui, vus du ciel la nuit, donnaient l’impression de survoler Paris. Il a fallu trouver le bon endroit pour placer cette fausse ville à l’écart d’autres lieux d’habitations. Par contre, le projet n’est jamais allé jusqu’à son terme et la ville n’a jamais été complète.

Le camouflage Razzle-Dazzle

Pour empêcher les ennemis de savoir à quelle distance exacte se trouvait un de nos navires, on le peignait avec des motifs très contrastés, histoire de casser la forme de l’embarcation. C’était une superbe idée, sauf que cette technique est vite devenue obsolète quand les instruments de calculs se sont améliorés et qu’on a pu détecter, peinture ou pas peinture, où se trouvait le moindre bateau.

Crédits photo (Domaine Public) : Auteur inconnuUnknown author

Le Grand Canal de Versailles a été transformé en ruisseau

Pour dérouter l’ennemi et lui enlever ses repères, les troupes françaises ont changé la taille du Grand Canal de Versailles. Pour le rendre plus étroit vu du ciel, on a installé des sortes de radeaux, des branchages et de l’herbe sur une bonne partie de sa largeur. Comme ça, à la place d’un gros canal, on ne voyait qu’un petit ruisseau.

On a déplacé une chapelle

En 1917, la chapelle de La Bove a été démontée et déplacée de 400 mètres en une seule nuit. Ça aurait permis de désorienter les tirs ennemis pendant 48 heures (ce qui paraît assez fou tout de même). A côté ton petit déménagement tous les deux ans c’est rien du tout.

Des postes de tirs ont été camouflés dans des meules de foin

Qui se méfierait d’une meule de foin ? Personne. Mais une fausse meule de foin qui abrite un poste de tir surélevé avec une mitrailleuse, c’est tout de suite un peu plus inquiétant. Et c’est ce qu’on faisait parfois pendant la Première Guerre.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Marianne Casamance

On créait des faux reliefs avec des toiles peintes

Le principe est très simple : des toiles surélevées, de la peinture, et voilà, le tour est joué. Bon, en pratique, c’était un peu plus difficile et on faisait appel à des peintres professionnels pour bien imiter les matières souhaitées. Le tout servait à camoufler des canons ou des postes d’observation. Il fallait quand même y penser.

Sources : centenaire.org,