Les samouraïs sont souvent le centre de fantasmes et de légendes utilisées dans notre culture de tous les jours. Jeux-vidéos, films, bandes dessinées… On peut trouver de nombreuses oeuvres qui cadrent leur histoire dans l’époque du Japon féodal avec pour héros ces guerriers énigmatiques et emblématiques. Afin d’y voir un peu plus clair, on vous propose de découvrir quelques points sur ces personnages que vous ne connaissiez peut-être pas.

Ils obéissaient à un code moral et de conduite : le bushido

Le bushido, qu’on pourrait traduire par « la voie du guerrier » est un ensemble de règles strictes et délimitées sur la conduite du samouraï. Politesse, honneur, justice, respect, loyauté, maitrise de soi… Ce système éthique pourrait se rapprocher de ce que la chevalerie était en Europe : un code d’honneur et de conduite qu’il fallait suivre pour rester honorable et digne de son titre.

Les sources du Bushido, larges inspirations des samouraïs

Le bushido prend sa source dans trois inspirations majeures dont il pioche et réarrange des préceptes variés, des méthodes de pensée ou des modes de vie :

– Le bouddhisme : la culture « zen », le calme face au danger, la soumission à l’inévitable, le plaisir de la contemplation au sens large ainsi que la méditation…

– Le confucianisme : l’éthique au sens large du samouraï, sa soumission et son respect à son maître, le calme, la bienveillance…

– le shintoïsme : la loyauté, l’amour de sa patrie, le respect des aînés et de la mémoire des anciens, la croyance en la pureté de l’âme humaine et sa bonté naturelle… (Dans les temples shintoïstes on ne trouve généralement aucune idole mais des miroirs suspendus : lorsque le coeur de celui qui se voit est pur il reflète alors la divinité à son sens parfait).

Leurs armures étaient bien pensées

L’armure du samouraï (ou du bushi, le guerrier), en plus de permettre une agilité très fonctionnelle comparée à celles de nos chevaliers, était faite d’alliages de plusieurs matériaux. Métal, cuir, plaques vernies reliées par de la soie et de la corde… Le tout était assemblé pour permettre un mouvement aisé et ne pas gêner le guerrier dans le combat. Leur casque appelé « kabuto » pouvait être orné de plusieurs choses dont des masques de démons portés pour effrayer l’ennemi et protéger le visage du guerrier. On dit que plus les matériaux de l’armure étaient nobles, plus le guerrier était fort.

Crédits photo (Domaine Public) : Felice Beato

Le sabre était considéré comme l'âme du bushi

Le sabre du samouraï représentait son âme. Les premiers étaient les « chokutos » (qui évolueront avec le temps en épées plus courbées pour devenir les katanas) et l’enseignement du sabre était un passage extrêmement important dans la vie d’un jeune garçon. Le maniement du sabre était un entrainement long et élaboré qui représentait la patience et la maîtrise dont un bushi devait faire preuve.

Il s'agissait d'hommes lettrés et cultivés

L’enseignement du bushido passait par l’apprentissage et la lecture de nombreux textes. Ainsi les bushis étaient généralement des personnes très cultivées, raisonnées et bien éduquées. Cependant, le samouraï ne se contentait pas de lire des écrits comme ceux de Confucius et Mencius, il fallait pour les comprendre adopter dans son quotidien leurs préceptes, digérer le savoir qu’ils apportaient pour qu’il transforme le comportement. C’est seulement au travers de ce mode d’apprentissage qu’on absorbait la sagesse plutôt que la culture : il fallait vivre l’enseignement et pas seulement le lire.

La fabrication de leur équipement était réservé à des spécialistes

Les forgerons qui fabriquaient les sabres de samouraïs ainsi que ceux qui réalisaient leurs armures étaient considérés comme des artistes et des spécialistes. Il s’agissait d’une tâche extrêmement importante, d’une discipline qui demandait presque autant de travail et d’implication que celui du samouraï pour atteindre son rang. La création d’armure et de sabre était alors considéré comme une forme d’art très spécialisée et complexe et les artisans (artistes) dont c’était la spécialisation étaient très respectés.

Crédits photo (Domaine Public) : 臼井秀三郎

On entrainait également des femmes au combat

Si les femmes n’étaient généralement pas des bushis au service d’un seigneur, elles pouvaient avoir un enseignement tout aussi complet que les jeunes garçons. On leur apprenait le maniement de plusieurs armes (lance, épée, arc) qui faisaient partie de l’arsenal des samouraïs masculins. Lorsque le guerrier quittait sa maison, la femme ou la fille étaient les gardiennes. On pourrait grossièrement résumer les choses ainsi : si l’homme guerrier défendait son seigneur, la femme guerrière défendait son territoire et sa maison.

Samouraï était une classe sociale

À l’origine allant bien au delà du métier ou du rang militaire, le statut de samouraï était une classe sociale à part entière. Si le bushi est bien un statut militaire, au départ le samouraï était celui qui servait la noblesse. Il s’agissait d’un statut prestigieux et respecté qui à son apogée représentait presque 10% de la population du Japon.

Les samouraïs ne sortaient pas leurs sabres pour rien

Un bushi qui utilisait son sabre à des fins déshonorable était généralement très mal vu par ses pairs. On enseignait aux samouraïs a utiliser un sabre mais on leur enseignait tout autant à savoir quand le sortir et quand s’en servir : le bushido prônait un usage raisonné des armes et condamnait leur utilisation abusive. De plus, lorsqu’on voyait un samouraï arriver et qu’on observait son sabre, on partait du principe qu’il savait s’en servir de manière létale, ainsi de nombreux conflits se réglaient simplement grâce à la peur et au respect qu’instauraient le fameux guerrier et son rang.

Crédits photo (Domaine Public) : World Imaging

Ils pratiquaient le seppuku pour l'honneur

Le seppuku est une forme de suicide au japon qui pouvait être à la fois une punition ou un acte volontaire. Il était considéré comme un acte honorable et très respecté. Si on laissait à un ennemi vaincu le droit de se faire seppuku on lui montrait donc une forme de respect. Il était pratiqué avec un court sabre avec lequel le samouraï transperçait son ventre latéralement. Une version plus traditionnelle laissait au samouraï le temps de prendre un bain, un dernier repas, d’écrire un dernier poème avant de se faire seppuku.

Il étaient également artistes

Dans l’idée contemplative et littéraire du bushido, les samouraïs étaient généralement sensibilisé à plusieurs formes d’art auxquelles ils s’adonnaient. De la sculpture à la peinture mais surtout à l’écriture au travers de poésie (haikus) et de textes philosophiques ou de traités de pensées.

Ils respectaient leurs seigneurs et leurs étaient fidèles plus que tout

Quoi de mieux pour illustrer ce point que l’histoire des 47 ronins (samouraï sans maitre). Devenue une légende nationale (adaptée en film), cette histoire est en réalité un fait historique authentique. En 1701 le seigneur Asano Naganori est forcé de se suicider par seppuku par le shogun après avoir blessé Kira Yoshinaka, un autre seigneur qui l’avait insulté. Les 47 samouraïs aux ordres de Naganori devenus alors ronins, décidèrent de venger leur maitre en tuant Kira Yoshinaka afin de laver l’affront de l’insulte. C’est deux ans plus tard qu’ils arrivèrent à éliminer leur cible et qu’on leur laissa l’honneur de s’ôter la vie par seppuku également. Les 47 ronins ont alors fait preuve de l’honneur enseigné dans le bushido en s’exécutant tous pour se punir de leur crime. Cette histoire montre parfaitement le code d’honneur du guerrier et le dévouement absolu envers son maître qui y est enseigné.

Crédits photo (CC BY-SA 2.5) : Stéfan Le Dû

En espérant que ce top vous aura appris des choses. N’hésitez pas à me corriger en commentaires si vous trouvez une erreur ou si j’ai oublié quelque chose, c’est avec plaisir que je l’ajouterai.

Source littéraire : Ce top est principalement inspiré du livre « Bushido : le code du Samouraï » d’Inazo Nitobe.Sources : Wikipédia (1, 2), Black Tomato, History Hit.