La géographie, c’est avant tout une manière de mettre des noms sur l’espace histoire de pouvoir s’y retrouver facilement. Parce que si on disait des trucs du genre « heu bah on se retrouve là, tu sais, à l’endroit avec les machins, là » et bah on aurait le plus grand mal à se retrouver pour de vrai. Alors que quand on met des noms sur les choses, et bah c’est plus simple. Et en plus, ça permet d’identifier des syndromes le plus souvent psychologique en leur donnant un ancrage local. Et le circuit court, c’est important pour sauver la planète, hein.

Le syndrome de Stockholm

Sans doute le plus connu de tous. Il consiste, pour une personne retenue en otage, à fraterniser avec son kidnappeur et à éprouver de l’empathie, voire de la compassion pour lui. Pourquoi est-ce qu’on l’appelle comme ça ? Parce que le chercheur qui l’a théorisé était suédois, tout simplement. Et par exemple, je pourrais vous prendre en otage ici en vous racontant une histoire sans aucun intérêt pendant des heures que vous vous sentiriez obligé de lire jusqu’au bout de peur de rater quelque chose, et vous éprouveriez une compassion infinie pour moi, probablement. Ce serait sympa. Ensuite, on pourrait aller boire un cacolac.

Le syndrome de Lima

Figurez-vous que ce syndrome moins connu est l’exact inverse du syndrome de Stockholm : il consiste, pour un ravisseur, à éprouver tout à coup une forme de fraternisation et d’empathie pour l’otage qu’il tient en respect. Le choix de Lima est lié au comportement (bah ouais) des preneurs d’otages membres de l’organisation de guérilla Tupac Amaru lors de l’occupation de l’ambassade du Japon, en 1996 : les preneurs d’otage ont en effet libéré plusieurs de leurs otages rapidement, y compris les plus précieux, par humanisme. Ils ne sont pas parvenus à abattre ceux qui restaient lors de l’assaut donné par l’armée. Et comme tout ça se passait à Lima…

Le syndrome de Florence

Egalement appelé syndrome de Stendhal, ce syndrome a été décrit pour la première fois par l’auteur du Rouge et le Noir, confronté à l’architecture merveilleuse de la ville de Florence et tout à coup pris d’une sorte de vertige infini face à l’immensité du beau et des oeuvres d’art. Une sorte de tourbillon que l’on retrouve parfois chez certains touristes, notamment les voyageurs seuls. Mais des débats agitent le monde de la psychologie sur la réalité de ce syndrome qui pourrait tout simplement s’expliquer par la fatigue du voyageur (et c’est vrai que faire plein de petits pas toute la journée dans des musées, c’est épuisant).

Crédits photo (Domaine Public) : Olof Södermark

Le syndrome de Paris

Ce syndrome qui concerne principalement la communauté asiatique correspond à une sorte de vertige et de malaise façon déception quand les touristes sont confrontés à la réalité de ce qu’est Paris, loin des clichés qui leur sont véhiculés par l’histoire et le cinéma.

Décompression immédiate en se promenant à Barbès.

Le syndrome de Munchhausen

Muncchausen est une commune du Bas-Rhin et le titre de noblesse d’un baron devenu connu en raison de ses gestes légendaires. Le syndrome est plus directement inspiré du baron que de la ville (laquelle n’inspire malheureusement pas grand monde) et décrit un besoin absolu de se faire passer pour malade afin d’attirer l’attention. Le trouble peut aller pour la personne qui en est atteinte jusqu’à s’auto-mutiler pour faire croire qu’on a subi des opérations, ou à provoquer des vomissements et des diarrhées volontairement, tout ça pour avoir un gros câlin.

Le syndrome de Jérusalem

Dérivé du syndrome de Florence, le syndrome de Jérusalem est une variation religieuse du malaise provoqué par l’abondance de beauté. En gros, face à la portée profonde des reliques des trois monothéismes et au poids écrasant de l’histoire, certains visiteurs se sentent soudain pris de vertige. C’est peut-être dû à la chaleur, aussi.

Crédits photo (Domaine Public) : Berthold Werner

Le syndrome de Montcuq

Totalement inventé à l’instant, le syndrome de Montcuq consiste à avoir l’impression qu’il est absolument nécessaire d’avoir 7 points dans un top plutôt que 6. La personne qui en est atteinte se sent par là même forcé d’inventer un dernier point n’ayant rien à voir avec le schmilblick pour faire bonne mesure et donner l’impression à sa rédactrice en chef qu’il a bossé dur dur pour parvenir à faire le top le plus complet possible. C’est une affection très rare.

Heu ça tombe quand la Saint-Drome ? Excusez mon humour ravageur. A la place vous pouvez faire le quiz ultime : es-tu une bête en géographie ?