Apparemment, 66% des jeunes médecins souffrent d’anxiété. 66%, ce n’est pas seulement le chiffre du diable : c’est beaucoup. Du coup, tu ne sais plus qui soigne qui : le médecin ou le patient ? Voici quelques signes que ton médecin ne va pas bien du tout.

Tu avais un rhume, il t'a diagnostiqué un cancer

« Vous savez, la vie, c’est ça : ça commence par une petite congestion nasale, puis on se retrouve avec plein de boules cancéreuses dans le pancréas. Je ne sais pas pour combien de temps vous en avez, mais ce sera de toute façon trop court. La vie : quelle pagaille ! Je ne vous condamne pas, remarquez, vous l’êtes déjà… »

Il te parle de ses problèmes de couple pendant qu'il prend ta tension

« Elle m’a jamais aimé, Christine. Elle se servait de moi parce qu’elle aimait ma situation, vous voyez. Et puis un bellâtre est passé et HOP ! Envolée, la Christine. Partie. Et me voilà, comme un con, en train de prendre votre tension – un peu élevée, au demeurant – alors que je devrais lui courir après. C’est quoi la vie ? Pourquoi est-on comme on est ? Pourquoi fait-on ce qu’on fait ? »

Il t'a prescrit du Xanax pour ton allergie au pollen

« Le Xanax, ça guérit tout, hein. On peut tout guérir avec le Xanax. Les peines d’amour, l’hyperactivité, l’ennui. Je m’ennuie, moi, avec tous ces rhumes. Je m’ennuie tout le temps. Vous allez me prendre 1 comprimé par jour et puis vous verrez : plus de problèmes, plus rien. Et si vous avez encore des problèmes, vous me prenez la boîte d’un coup et CRAC, fini, plus de problèmes, je vous promets. »

Dans sa salle d'attente, il n'y a que du Barbara et du Reggiani qui passent

« Il pleut sur Nantes, donne-moi la main… »

Comme un petit flottement.

Il surnomme la carte vitale "la carte mortelle"

« Passez-moi votre carte mortelle. Vous avez un numéro d’insécurité sociale ? Sinon je vous fais une feuille de refus de soins et vous l’envoyez. Ha. Ha. »

Quand il te met une spatule dans la bouche, il dit "dîtes suicide"

« Ah oui, je vois une inflammation des amygdales. On va devoir en finir avec elle, si vous voyez ce que je veux dire. C’est ça, c’est le mot : en finir. Vous tenez la corde, mon petit monsieur. »

Il a un mur avec le nom de tous les patients qu'il n'a pas réussi à soigner

Et des petits chrysanthèmes devant pour la commémoration. Et une musique triste en MIDI qui défile. Parfois, il s’isole devant et il se souvient. Il se souvient de chacun d’eux, de leurs petites maladies, de ces moments passés ensemble, dans ce cabinet anonyme. Il fait l’effort de se souvenir pour que la mémoire ne meure jamais. Il leur érigera une statue quand il aura un peu de temps.

Il a écrit les paroles d'Avec le temps sur ton certificat médical

Pas sûr que ça soit propice à la pratique du karaté, mais enfin.

Dans les Paris Match de la salle d'attente, il a arraché la tête de toutes les femmes

« Elles me rappellent toutes Christine. CHRISTINE ! POURQUOI TU M’AS LAISSÉ TOUT SEUL ???!!! »

Il a une blouse noire

« J’ai un de ces blues ! » « Je vois bien que vous avez une blouse »

Et autres Fernand Raynauderies.

Il est temps de changer de médecin traitant.